La voix de la bourgeoisie aux manettes à propos de l'exemple grec
Le spectre du scénario grec
En temps normal, l’information prêterait à sourire : quelques centaines de personnes se sont rassemblées, vendredi, à proximité de l’ambassade de Grèce, à Paris, pour manifester leur solidarité avec les étudiants grecs. Mais nous ne sommes pas en temps normal. À peine lancée, l’agitation lycéenne dérive vers une violence inhabituelle. À quelques signes d’activisme politique, l’on devine que le monde étudiant pourrait sortir de son hibernation. Les sombres perspectives des industriels font craindre une conjonction incontrôlée des mécontentements. La réactivation de mouvances autonomes débouche sur des destructions de biens d’État plutôt que sur la défense de celui-ci.
L’inquiétude se répand : et si la France n’était pas à l’abri d’un scénario à la grecque ? À l’Élysée et à Matignon, le moindre conflit signalé comme potentiellement dangereux est surveillé comme le lait sur le feu. La situation sociale est inflammable et ce ne sont pas les incendiaires qui manquent. Mais, pour que prenne le feu, il faut un carburant à la formule toujours complexe, jamais identique. Il y avait, en Grèce, des ingrédients analogues aux nôtres : un fort chômage des jeunes, un système éducatif obsolète, une paupérisation du monde du travail. Mais d’autres bien spécifiques : une corruption généralisée, une insécurité physique, une tolérance ancienne, culturelle, à l’égard des mouvements anarchistes. Et, surtout, un pouvoir conservateur immobile, aussi incapable de réagir pendant les événements qu’il l’était avant. L’exact contraire de l’hypermobilité sarkozyenne. Chacun le sait : sur route verglacée, il ne faut pas appuyer sur le frein, juste faire preuve de plus d’agilité. Au vu de la conduite, plus souple, de sa réforme du lycée, Xavier Darcos semble déjà avoir appris la leçon.
En temps normal, l’information prêterait à sourire : quelques centaines de personnes se sont rassemblées, vendredi, à proximité de l’ambassade de Grèce, à Paris, pour manifester leur solidarité avec les étudiants grecs. Mais nous ne sommes pas en temps normal. À peine lancée, l’agitation lycéenne dérive vers une violence inhabituelle. À quelques signes d’activisme politique, l’on devine que le monde étudiant pourrait sortir de son hibernation. Les sombres perspectives des industriels font craindre une conjonction incontrôlée des mécontentements. La réactivation de mouvances autonomes débouche sur des destructions de biens d’État plutôt que sur la défense de celui-ci.
L’inquiétude se répand : et si la France n’était pas à l’abri d’un scénario à la grecque ? À l’Élysée et à Matignon, le moindre conflit signalé comme potentiellement dangereux est surveillé comme le lait sur le feu. La situation sociale est inflammable et ce ne sont pas les incendiaires qui manquent. Mais, pour que prenne le feu, il faut un carburant à la formule toujours complexe, jamais identique. Il y avait, en Grèce, des ingrédients analogues aux nôtres : un fort chômage des jeunes, un système éducatif obsolète, une paupérisation du monde du travail. Mais d’autres bien spécifiques : une corruption généralisée, une insécurité physique, une tolérance ancienne, culturelle, à l’égard des mouvements anarchistes. Et, surtout, un pouvoir conservateur immobile, aussi incapable de réagir pendant les événements qu’il l’était avant. L’exact contraire de l’hypermobilité sarkozyenne. Chacun le sait : sur route verglacée, il ne faut pas appuyer sur le frein, juste faire preuve de plus d’agilité. Au vu de la conduite, plus souple, de sa réforme du lycée, Xavier Darcos semble déjà avoir appris la leçon.
Presse policière-bourgeoise :
Les Échos, 15 décembre 2008.