Les caisses de solidarité

Des caisses de résonance

Un peu partout en France, des caisses de solidarité se montent pour agir contre la police et sa justice d’abattage, et la démarche n’est pas purement défensive.

Effet de «la crise» ou signe d’une montée des tensions, il semble que la répression se démocratise : les facs en mouvement sont assiégées et attaquées par les CRS comme peuvent l’être les banlieues, de sages citoyens finissent à poil en gardav’ pour une simple infraction au code de la route ou un échange un peu vif avec les forces de l’ordre. Et dans l’expérience de la répression, on se retrouve, un commun se dessine. Le mouvement lycéen par exemple est un moment de rencontre où les différences cessent de peser et s’agencent dans un faire ensemble. Et à ce moment précis la caisse de solidarité est l’objet autour duquel on se retrouve après des manifs énergiques (celles de décembre notamment), pour s’échanger dans l’urgence les noms de personnes en garde à vue, assurer un suivi collectif, et préparer la prochaine manif. Construire un outil qui dure, à commencer par un compte bancaire et un abonnement de portable, pour sortir du cas par cas, est une nécessité.

Mais en dehors de ces accélérations collectives, il y a aussi et surtout les affaires banales du genre «simple contrôle d’identité» qui finit mal (outrages, violences, grosses amendes, mois de sursis ou de prison ferme). L’enjeu vital dans cette situation n’est pas de dénoncer à longueur de colonnes les «abus» de la police. L’urgence est de se tenir les uns les autres. Concrètement cela signifie aller aux comparutions immédiates, rencontrer les proches des personnes qui ramassent. Trouver une façon de faire ensemble, en se refilant des contacts d’avocats pas trop pourris, en s’arrangeant collectivement pour les tunes, en faisant tourner les numéros d’écrou des amis incarcérés pour leur envoyer des lettres et de quoi cantiner. Non pas «faire dans le social» ou donner dans la charité, mais tisser des liens à partir de rencontres réelles. Et ces rencontres fortes se prolongent et s’intensifient, autour d’un repas collectif pour fêter la libération de l’un d’entre nous, lors des concerts de soutien permettant d’alimenter la caisse en argent frais. C’est aussi se revoir pour faire d’autres choses, s’échanger des plans boulots, poser collectivement la question du logement, etc.

Les caisses de solidarité, les rencontres qu’elles nécessitent et permettent, sont un des moteurs de notre auto-organisation. Si tous les incarcérés de la guerre sociale, des émeutiers aux accusés de l’antiterrorisme, reçoivent lettres et mandats, et ressentent qu’il y a du monde autour, à les attendre, la répression en devient moins insupportable (ce qui nous rend des possibilités d’agir). En même temps, on tisse les liens forts qui rendront la révolte indivisible, imprenable. En clair, les caisses ne répondent pas uniquement à l’urgence d’aider les personnes capturées, c’est aussi l’occasion de se capter, de commencer.

Rebetiko no 0, janvier 2009
Chants de la plèbe.


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Contacts des caisses (et collectifs) de solidarité
ANGERS : Cantine végétarienne de l’Étincelle - contact
AVIGNON : Comité Vaucluse contre la répression - contact
BESANÇON : Carsita - contact
BORDEAUX : Collectif contre les abus policiers - contact
CAEN : Cosac - contact
DIJON : Caisse de solidarité dijonaise - contact ; contact
GENÈVE : Observatoire des pratiques policières - contact
GRAND SUD : Kaliméro sous le soleil - contact
GRENOBLE : Collectif de solidarité avec les prisonnier-e-s de la guerre sociale - contact ; Antirep - contact
LAUSANNE : Groupe anti-répression - contact
LILLE : ex-FMI - contact
LYON : Caisse de solidarité lyonnaise contre la répression - contact
MARSEILLE : Canaille
MONTPELLIER : Projet de caisse antirépression - contact
PARIS : Kaliméro - contact
PÉRIGUEUX : Comité anti-répression du Périgord - contact
POITIERS : Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux - contact
RENNES : Les Bonnets rouges - contact ; contact
saintNAZAIRE : Codelib - contact
STRASBOURG : Legal Team Strasbourg - contact ; contact
TOURS : Collectif anti-répression - contact



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GRAND SUD

kalimro.pngKaliméro sous le soleil, c’est quoi au zuste ?

Parce que le quotidien de ceux qui ne possèdent rien ou pas grand chose est de survivre dans un monde où s’intensifie contrôle, exploitation et répression.
Parce que, souvent, les griffes de la justice se referment  sur ceux qui luttent contre ce monde capitaliste…
Plutôt que de rester isolés face à la police, aux tribunaux et au monde carcéral, il est nécessaire de développer des solidarités entre ceux qui sont confrontés aux offensives du système pénal.

Le collectif «Kaliméro sous le soleil» se propose d’aider financièrement les inculpés (envois de mandats mensuels aux prisonniers, prise en charge des frais de défense lorsque le besoin s’en fait sentir…). D’avantage qu’une caisse de solidarité, Kaliméro sous le soleil est donc un outil pour intensifier les rapports de force face à la justice de classe en faisant circuler les informations sur les procédures et incarcérations en cours, en appellant éventuellement à des rassemblements devant les tribunaux, en tissant des jonctions entre les différentes luttes. Plutôt que d’invoquer en pleurnichant une position de victime, de crier au dysfonctionnement de la justice ou de la démocratie, ou de baisser la tête en se limitant à des actions défensives, Kaliméro propose de reprendre l’offensive contre ce monde du fric et des flics. Commencer par réfléchir sur les mécanismes de la répression pour s’adapter à son évolution, ne pas reproduire les erreurs passées qui ont pu conduire à des inculpations…

La solidarité est une arme !

Kaliméro sous le soleil, 25 décembre 2009.


Kalimero sous le soleil : collectif de solidarité aux inculpés de la guerre sociale

Dans un contexte où l’État et le Capital sont à l’offensive pour intensifier leur contrôle et l’exploitation, la révolte sociale ne peut que s’étendre et s’amplifier tant dans des luttes massives qu’au quotidien. La politique de répression, visant à endiguer les conflits, multiplie les inculpations et les incarcérations, suite à des actions individuelles ou collectives.

La répression est constitutive de chaque moment du quotidien, elle se constitue de milliers de dispositifs psychologiques et matériels omniprésents, obligeant la masse des prolétaires à accepter une vie de merde sous la contrainte. La Police et la Justice n’en sont que les bras armés visant à écraser toute velléité de révolte.

Trop souvent, l’indignation, l’appel aux valeurs républicaines, à la légitimité, à la moralité de l’inculpé conduisent les réponses à cette répression. Comme s’il s’agissait d’un dysfonctionnement de la démocratie et non de sa logique propre. Nous n’invoquerons pas en pleurnichant une position de victime, mais maintiendrons et amplifierons le rapport de force face à l’État et au Capital.

Nous avons décidé de former un collectif de solidarité, dans le sud-est, avec les inculpés de la guerre sociale en cours. Nous proposons :
— Une aide concrète et matérielle à ceux et celles qui participent à la guerre sociale en cours et qui tombent dans les griffes de la justice. Une caisse est en place, principalement pour des mandats mensuels pour les prisonniers, mais aussi en quelques rares occasions pour des frais de défense (les avocats sont normalement rétribués par l’aide juridictionnelle). Il s’agit de l’alimenter, soit par des contributions individuelles, soit par des initiatives collectives pour faire appel à la solidarité financière (concerts, bouffes…). D’autres caisses existent et se créent dans d’autres coins et de l’argent peut y être envoyé en cas de besoin (et vice et versa).
— De développer des solidarités afin de ne pas rester faibles et isolés face aux juges et aux matons. La justice réprime individuellement sur des critères de classe, en réponse aux antagonismes et «déviances» sociaux — en protectrice de l’État et du capital. Les rapports de force collectifs peuvent limiter les sanctions pénales. Cependant, les inculpés restent les seuls à décider des stratégies de défense — tant qu’elles ne nuisent pas à d’autres, évidemment.
— De faire circuler largement les informations sur les procédures et incarcérations en cours et les luttes touchées par la répression. Dans la même logique de développer les rapports de force à travers la solidarité. Cela nécessite l’usage de moyens autonomes pour ne pas s’appuyer sur les outils du pouvoir et de sa représentation (mass media, élus, syndicats…).
— De réfléchir sur les mécanismes et techniques de coercition et sur nos réponses. Quelle est la stratégie derrière cette répression économique, sociale et policière ? Développer la tension, pour un renforcement de l’État ? Anticiper la gestion des inévitables conflits en cours et à venir, dûs à une paupérisation grandissante ? Cibler des catégories médiatico-policières (dénommées «racailles» ou «anarcho-autonomes» en passant par «casseurs» et «terroristes») pour occulter le conflit social ? Et comment face à cette machine de guerre ne pas sombrer dans la peur ou le repli défensif (mouvements voulus par l’État) ? Surtout, comment se donner collectivement la force de résister à la pression policière ?
— De faire de ces défenses collectives, des liens entre différentes luttes. La domination du Capital adopte de multiples masques, mais se montre à tous sous le même hideux visage dans les commissariats, les tribunaux et les prisons. La solidarité face à la répression doit permettre des jonctions entre les luttes face à ces ennemis communs — mais n’oublions pas que la police nous traverse tous.
— De permettre qu’à travers ces rencontres et résistances nous puissions aussi reprendre des offensives — limiter notre action à la défense serait aussi une victoire de l’État. De transformer ces luttes, grâce aux expériences, aux nouvelles complicités et perspectives, en attaque contre ce monde du fric et des flics. De tirer les leçons des arrestations/inculpations pour ne pas reproduire les erreurs qui ont pu y conduire ou celles provoquées par les mouvements de panique lors d’opérations répressives. D’être plus fort, de s’adapter face à une répression qui elle ne cesse d’évoluer en fonction des formes de révoltes.

Contact
Cévennes en lutte, 3 juin 2008.


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PARIS

Kalimero : caisse de solidarité

Il y a tant de raisons de se révolter contre ce monde, rien d’étonnant donc si certains, certaines le font et agissent.
L’État, aidé par les journalistes et tous les garants de l’ordre existant (syndicats et partis en première ligne), répond généralement en montrant du doigt une partie des révoltés qu’il enferme dans des catégories créées pour l’occasion : les émeutiers se résument à la «racaille», comme la débrouille devient de la «criminalité organisée», et retenir un patron peut être considéré comme une «prise d’otages»… Tous rapports de causalité sociale et politique disparaissent, ne laissant place qu’à des êtres méchants ou fous-furieux, auxquels personne ne pourrait s’identifier.

Des spectres hantent le monde

Ces différentes désignations d’«ennemis intérieurs» servent à séparer, à isoler du reste de la société celles et ceux qui s’opposent à la bonne marche du système et percent la lourde chape de la pacification démocratique. Il s’agit de créer un consensus contre eux pour les réprimer plus facilement. Instiller la peur est de longue date pour l’État une manière de souder la société. Cela lui permet de se renforcer en se posant en protecteur… au besoin par la terreur. La révolte se diffuse en novembre 2005 et c’est l’état d’urgence, le GIGN et le RAID sont envoyés de plus en plus souvent pour mater les récalcitrants.

À intervalles réguliers, on nous ressort aussi la figure du «terroriste», pratique pour présenter des «monstres» aux actes incompréhensibles et totalement «étrangers» au commun des mortels.

La notion de «terrorisme» dont dispose l’État est suffisamment large pour qu’il puisse l’appliquer à son gré face à certaines situations. Ainsi, deux faits complètement similaires pourront être qualifiés ou pas de «terroriste». Cela a bien sûr des conséquences sur le traitement policier et judiciaire : prolongement de la garde à vue pouvant aller jusqu’à six jours, difficulté accrue pour voir un avocat, puis pour préparer la défense…

Crapules ou paranos ?

Aujourd’hui, beaucoup font des pieds et des mains pour se démarquer des suspectés, inculpés ou condamnés. Que ce soit en proclamant n’avoir rien en commun avec ceux qui sont sous le coup de la justice, en ressassant les théories sur la manipulation ou en employant les catégories du pouvoir (criminels, terroristes, psychopathes), ils font exactement le jeu que l’État attend d’eux. Peut-être pensent-ils ainsi apparaître comme plus responsables et plus légitimes, et qui sait, devenir des interlocuteurs de choix du pouvoir.

En effet, reprendre les catégories policières : les «bons manifestants» et les «méchants casseurs», les grévistes «responsables» et ceux qui ne respectent même plus leur outil de travail, etc, revient à dire qu’il faut agir exclusivement selon les règles du jeu imposées par notre adversaire.

Quand les âmes bien-pensantes disent : «La révolte certes, mais pas comme ça et pas maintenant», elles la repoussent encore à de lointains ailleurs ou un hypothétique avenir. Et elles continuent à présenter des actes de rebelli on concrète et réelle comme «étrangers». Affirmer qu’il est inconcevable que des gens s’opposent directement à l’ordre existant, c’est dire à demi mot qu’il n’y a pas de révolte sociale possible. Chercher à coller aux révoltes un visage, une identité, une structure, c’est faire un travail de flic ; leur inventer des meneurs, une source de financement occulte, des ficelles tirées dans l’ombre, c’est nier qu’elles n’ont souvent besoin que de moyens rudimentaires et de détermination.

Forger et utiliser ses propres moyens de lutte placerait-il de fait en-dehors du champ des luttes sociales ? C’est le discours que tiennent l’État et ses relais directs car ils défendent leurs intérêts… Cependant, il semble plus étrange de constater à quel point il est intégré chez la plupart des personnes qui prennent part aux mouvements de lutte.

Chacun devrait avoir à l’esprit que plus l’État, sa justice et sa police, restreignent le champ de ce qui est permis, plus celui de l’illégalité s’étend au point de s’immiscer dans l’ensemble de nos faits et gestes. Ne pas se satisfaire des critères édictés par l’État et ses acolytes, n’est pas faire preuve d’un esprit de transgression «extraordinaire», c’est simplement se donner la possibilité d’agir au quotidien.

Contre toutes les prisons

Aujourd’hui, de manière générale, la taule est une arme aussi banalement appliquée contre la conflictualité sociale que le coup de matraque ou le lacrymogène.

La prison n’est pas qu’un lieu où l’on enferme pour détruire méthodiquement le déviant, c’est aussi une idée distillée dans tout le corps social, une menace qui doit produire que chacun se tienne tranquille. Elle est l’aboutissement des techniques d’isolement et de séparation. De plus en plus nombreux sont celles et ceux qui finissent enfermés derrière des murs et des portes bien vérouillés par des cercles concentriques de matons, de juges, de flics, de journalistes, de syndicalistes responsables.

Arracher l’individu à ses relations, séparer chaque corps par l’encellulement et aussi isoler une partie des prolétaires que l’on enferme des autres, restées à l’extérieur : voilà la technique et la fonction du système carcéral. Et si la solidarité est l’arme la plus efficace contre la répression — et la prison en particulier — c’est parce qu’elle est l’exact contraire de ces séparations.

Solidarité !

Kaliméro est un collectif et une caisse de solidarité. Il a pour objet de collecter des sous pour les prisonniers ainsi que de se rencontrer pour discuter des différentes situations. Une fois par mois se tiennent une réunion et une auberge espagnole (apporter à boire et à manger).
En prison on a besoin d’argent pour se procurer les denrées de base (sel, sucre, timbres, tabac, etc.). Pour permettre aux personnes incarcérées de satisfaire ces besoins élémentaires, nous souhaitons leur envoyer des mandats mensuels de 120 euros. Une caisse de solidarité a besoin de continuité. Nous n’avons ni sponsor, ni mécène, aussi avons-nous convenu d’un rendez-vous par mois pour collecter des sous afin d’alimenter la caisse. Ces rencontres sont également l’occasion d’échanger des informations, d’assurer le suivi des différentes histoires et de discuter des situations qui se présentent. Dans un souci de régularité, ces rencarts ont été fixés une fois par mois à 18 heures pour la réunion et à 20 heures pour une auberge espagnole. Pour envoyer de l’argent et pour être tenus au courant des prochains rendez-vous, vous pouvez demander à être inscrit sur la mailing list en écrivant à Kaliméro ou consulter Indymedia Paris.
Voici le numéro de compte pour faire un virement : 10278 06137 00020471901 Clé 07
Sinon chacun peut déposer de l’argent en liquide dans toutes les agences du Crédit Mutuel et donner seulement ce numéro : 06137 00020471901

Contact
Kaliméro - Paris, 26 février 2008.


C’est vraiment trop inzuste !
Kaliméro, agir en solidarité

Pour se rencontrer et alimenter la caisse de solidarité avec les inculpés.

Les temps sont durs

Dans un contexte où l’État et le Capital sont à l’offensive pour intensifier leur contrôle et l’exploitation, la révolte sociale ne peut que s’étendre et s’amplifier tant dans des mouvements massifs qu’au quotidien. Alors qu’elle s’exprimait à nouveau (après le mouvement lycéen, novembre 2005, la lutte dite anti-CPE) au cours de la période électorale, nous nous sommes retrouvés à plusieurs individus avec la volonté d’agir en solidarité avec les nombreux camarades, compagnons et amis (même si nous ne les connaissons pas) inculpés à la suite d’actions individuelles ou collectives.

Le maton te guette

À chaque mouvement social, au moment où l’État décide de distribuer des mois de prison, on peut entendre «C’est incroyable, on n’a jamais vu un tel niveau de répression !». De même, trop souvent les proches d’un inculpé, lorsqu’ils s’organisent, soulignent la particularité de son cas, de sa personnalité, de son statut social, du contexte. Presque systématiquement, ils véhiculent l’idée que la répression qui les touche aurait un caractère «anormal», participerait d’un dysfonctionnement de la démocratie…

Pour en finir avec cette hypocrisie, nous avons décidé de former un collectif de solidarité avec les inculpés de la guerre sociale en cours. Pour notre part, nous soulignerons plutôt l’évidence : le sort ignoble que l’on veut nous faire subir reproduit la normalité de ce monde, il est le lot commun de tous les révoltés.

Parce que nous savons que la Police et la Justice ne sont que des machines de guerre visant à écraser toute velléité de révolte, nous n’invoquerons pas en pleurnichant une position de victime. La tâche que nous nous fixons est d’apporter une aide concrète et matérielle aux camarades, compagnons et amis (même si nous ne les connaissons pas) principalement sous la forme de mandats mensuels pour les prisonniers, en apportant une aide technique pour la défense et en participant à la création d’un rapport de force à l’intérieur comme à l’extérieur du tribunal.

Parce que nous savons que la répression ne se limite pas au moment où la matraque s’abat sur le crâne du récalcitrant, mais est constitutive de chaque moment du quotidien sous la domination du Capital, qu’elle se constitue de milliers de dispositifs psychologiques et matériels omniprésents obligeant la masse des prolétaires à accepter une vie de merde sous la contrainte… nous créons une caisse de solidarité sur la région parisienne, non pas pour réagir uniquement à une répression du dit «mouvement social», mais pour nous inscrire dans la continuité de révoltes qui peuvent être individuelles ou collectives et prendre diverses formes.

Dans différentes villes, des caisses de soutien sont en voie d’être créées. Si nous ne souhaitons pas nous organiser au niveau national à cause de la lourdeur bureaucratique que cela impliquerait, il est clair en revanche que nous fonctionnerons avec elles suivant des principes d’entraide et de réciprocité.

Nous mettons également en place une liste d’avocats acceptant d’être peu payés (se contentant de l’aide juridictionnelle) car en tant que techniciens du droit et connaisseurs des rouages du code pénal, il est souvent utile de faire appel à eux. Néanmoins, il doit être clair que ce sont les inculpés eux-mêmes qui décident de leur ligne de défense. Ils doivent disposer des éléments nécessaires (accès à leur dossier par exemple) pour définir la manière dont ils souhaitent le faire… sans en enfoncer d’autres, bien entendu. Les notions de culpabilité ou d’innocence ne font pas partie de notre vocabulaire.

Nous aurions pu nous appeler «Collectif de Solidarité avec les Inculpés de la Guerre Sociale En Cours», ce qui aurait donné C.S.I.G.S.E.C., ce qui est non seulement moche mais de plus imprononçable. Nous avons préféré faire appel à un célèbre bandit casqué, tout de noir vêtu, c’est son nom qui nous représentera… j’ai nommé Kaliméro.

Contact
Résistons ensemble, 4 octobre 2007.


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DIJON

Petite présentation de la Caisse de solidarité dijonnaise

Leurs juges et leur police tentent toujours plus de nous faire payer nos rébellions et nos débrouilles, nos «outrages» et nos manifs, jusqu’au simple fait de se promener dans la rue ou de montrer un brin de solidarité. C’est de cette nécessité de solidarité face à la justice que sont nées des caisses à Lyon, Dijon, Paris, Avignon, Rennes et ailleurs. Pour trouver collectivement des thunes avec des cotises ou des soirées de soutien, mais aussi pour se retrouver, se mettre en contact avec des avocat∙e∙s, écrire à ceux et celles qui sont dedans, agir en soutien, se mettre en travers des tribunaux, pour ne pas rester isolé∙e∙s et silencieux∙ses, pour tisser les liens forts, seuls à même de renforcer les révoltes.

La Caisse de solidarité dijonnaise se réunit tous les 2e jeudi du mois sous forme d’auberge espagnole au local libertaire, 61 rue Jeannin à 19h.

Il est enfin possible d’y contribuer financièrement mensuellement de manière très simple avec un prélèvement automatique (plus d’infos disponibles sur les tracts de présentation de la Caisse de solidarité, dans les bons lieux en ville). Plein de personnes, ou de groupes qui contribuent à hauteur de quelques euros par mois, c’est une force collective énorme au service de toustes face à leurs pouvoirs.

Contact
Blabla hors-série no 1, février 2010.


Lancement de la caisse de solidarité dijonnaise

À l’heure où la répression s’intensifie à Dijon comme ailleurs, des initiatives émergent pour y faire face.
Localement, une caisse de solidarité face à la répression est en cours de constitution. Malheureusement, les récentes condamnations suite à la manif lycéenne nous montrent l’intérêt de ce type de projet.

Face aux diverses expressions de révoltes, individuelles ou collectives, identifiées ou non comme «politiques», l’État intensifie ses moyens d’actions, sécuritaires et répressifs. Toute sortie du cadre constitué pour le/la citoyen-ne modèle peut exposer à se trouver confronté avec la police et la justice : soutenir des personnes sans-papiers, participer à une manif, lutter sur son lieu de travail, refuser de donner son ADN, refuser de subir l’arbitraire des contrôles de police, etc. Subir cette confrontation, c’est toujours une expérience difficile et éprouvante (conditions de détention en prison ou en garde-à-vue, impuissance et incompréhension face à l’appareil judiciaire, etc.), qui nécessite un soutien.

De ce point de vue, la question n’est pas de savoir si la répression s’abat sur des «coupables» ou des «innocent-e-s», mais de prendre acte que toute lutte politique s’y trouvera confrontée. S’organiser en conséquence devient donc une nécessité, d’où le sens de la caisse de solidarité.

S’organiser, c’est d’abord ne laisser personne seul face aux institutions policières et judiciaires ; c’est participer à construire un rapport de forces, notamment en rendant publiques les affaires. C’est aussi soutenir de façon concrète en apportant une aide financière (pour payer les frais de justices, cantiner en prison, etc.) et un appui juridique.

Pour récolter des fonds, la caisse est ouverte aux souscriptions régulières ou ponctuelles, dans l’idée d’avoir en permanence de l’argent disponible pour faire face aux différentes situations.

Pour assurer la défense juridique, la caisse travaille avec des avocat-e-s qui acceptent l’aide juridictionnelle, qui laissent l’accès au dossier aux inculpé-e-s et qui élaborent leur ligne de défense avec eux/elles, sans utiliser d’arguments qui pourraient desservir d’autres prévenu-e-s.

La caisse est constituée en association loi 1901, mais son fonctionnement est horizontal et elle reste ouverte à toutes les bonnes volontés. Les personnes qui le souhaitent peuvent recevoir le bulletin de compte-rendu de ses activités.

La caisse couvre la zone géographique de Dijon et ses alentours. Cela dit, il existe d’autres initiatives similaires en France, et il est important de développer avec elles coordination et solidarité.


Contact - Contact
Caisse de solidarité 21, 23 octobre 2008.


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LYON

La Caisse de solidarité lyonnaise contre la répression

Un texte de présentation de la Caisse de solidarité lyonnaise contre la répression à diffuser largement avec un contact téléphonique.

Se retrouver avec les flics sur le dos, menottés, la gueule par terre, en garde à vue, puis finalement au tribunal avec une bonne amende ou quelques mois de prison : c’est une situation de plus en plus courante, qui touche de plus en plus de monde. Avec la multiplication des lois sur la sécurité, le moindre écart suffit et il en faut peu pour devenir illégal. Plusieurs mois de prison pour avoir manifesté après l’élection de Sarkozy, des contrôles d’identité qui se transforment en «outrage et rébellion», des mises en examen pour avoir participé à une occupation de fac…

Face à cela, généralement, il faut se démerder tout seul : trouver un avocat, élaborer une défense, payer des frais de justice, cantiner en prison. Parfois on est soutenu par la famille, par des amis, par un syndicat. Parfois non, en tout cas ce n’est pas suffisant.

Face à la répression, à la police, à la justice il devient nécessaire de s’organiser. S’organiser sur du long terme pour trouver de la thune et la mettre en commun, pour payer des frais de justice, pour trouver des avocats qui s’occupent de ces affaires. S’organiser ce n’est pas «aider les autres qui en auraient besoin», c’est se retrouver à partir de ce qu’on vit, se tenir concrètement et faire face ensemble.

Pour des témoignages, informations : 06 43 08 50 32

Contact
Le Jura Libertaire, 22 avril 2008.


Appel à participer à une caisse de solidarité contre la répression

La répression est toujours de plus en plus forte. Répondons par la solidarité, qui est un moteur essentiel de la lutte que chaque contribution aidera à faire exister. Une caisse de solidarité vient de se créer sur l’agglomération lyonnaise et vous pouvez y participer !

Appel à la solidarité contre la répression

Face à la multiplication des luttes (grèves, manifestations, émeutes, occupations, actions légitimes, désobéissances civiles…), le pouvoir ne peut répondre que par une répression de plus en plus forte à l’encontre des manifestants ou des militants syndicaux et politiques : provocations et violences policières, inculpations, procès et condamnations.

L’augmentation du nombre de procès entraîne des frais de justice de plus en plus élevés et il est logique de ne pas laisser tomber les personnes qui subissent cette répression. C’est pourquoi, sur Lyon, une Caisse de Solidarité s’est mise en place pour les luttes présentes et à venir.

Son fonctionnement s’effectue, sur le modèle des caisses de grève, de façon mutuelle et transparente avec les collectifs qui se sont déjà coltiné les conséquences de la répression (syndicalisme, manifestive, état d’urgence, anti-CPE, antipub, Lyon2, refus fichage ADN, etc.). Il n’est pas question de supplanter les collectifs, mais de leur apporter une aide matérielle et leur permettre ainsi de consacrer plus de temps à l’organisation d’actions contre la répression. D’autre part, les collectifs de soutien étant souvent éphémères, il est important de poursuivre l’action dans le temps et avec la justice c’est parfois très long. Enfin, la Caisse de Solidarité peut être opérationnelle aussitôt en cas de besoin, ce qui n’est pas le cas lorsque l’on doit ouvrir un nouveau compte.

Un compte spécial «Caisse de Solidarité» vient d’être ouvert sous la responsabilité de l’association Témoins. Témoins est une association loi 1901 dont le but est de lutter contre les violences policières et d’apporter une aide (juridique, financière…) aux victimes. Ce compte est géré par un groupe de personnes auquel tout le monde peut se joindre et est le bienvenu.

Ce compte est alimenté par des prélèvements automatiques et des versements occasionnels. Un rapport d’activités et un reçu pour les impôts est envoyé à chaque personne qui en fait la demande.

La répression sera toujours plus forte si la solidarité reste divisée.

La solidarité est un moteur essentiel de la lutte que chaque contribution, aussi petite soit-elle, aidera à faire exister.

Pour participer concrètement à la Caisse de Solidarité :
Prélèvement Caisse de Solidarité
Imprimez le pdf ci-joint,
Remplissez-le soigneusement,
Joignez un RIB,
Envoyez le tout à : TÉMOINS - 39 rue Courteline, 69100 Villeurbanne.

Envoyer directement un chèque
Imprimez le pdf ci-joint,
Envoyez-le rempli avec le chèque.


Contact
Rebellyon, 19 mai 2007.


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CAEN

cosac.jpgUn Collectif pour l’organisation de la solidarité dans l’agglomération caennaise

RéuniEs le 12 décembre 2008 en assemblée, nous avons décidé de créer le Collectif pour l’organisation de la solidarité - Agglomération caennaise (COSAC). Depuis longtemps déjà nous constations le durcissement répressif de l’État face à l’exacerbation des tensions sociales et politiques et à la radicalisation des luttes. Les arrestations opérées le 11 novembre 2008 à Tarnac et dans d’autres villes et le matraquage médiatique qui a suivi nous ont décidé à franchir le pas et à constituer localement une caisse de solidarité radicale permanente.

Le COSAC a comme objectifs principaux :
1.  De collecter des fonds afin de soutenir celles et ceux qui sont touchéEs par la répression policiaire et judiciaire du fait de leur participation à des luttes sociales ou à des activités subversives que ce soit en France ou ailleurs.
2.  D’informer et d’agir contre la répression d’État, les lois sécuritaires et liberticides.

Le COSAC fonctionne sur la base d’assemblées souveraines. Il autofinance ses activités. Il est indépendant de tout parti/organisation/syndicat.

Au delà de l’«anti-répression», nous avons décidé de réserver 25% de l’argent que nous collectons à la solidarité avec des activités subversives concrètes et ouvertes que nous estimons intéressantes et nécessaires : acquisition, location, rénovation de locaux, soutien à des bibliothèques, des centres de documentation, des infokiosques, des journaux subversifs, appui à l’acquisition de matériel d’impression, soutien à des caisses de grèves ou à des luttes…

Nous soutiendrons donc occasionnellement de telles activités car elles contribuent à renforcer la contestation du système et à briser l’isolement dans lequel l’État cherche à nous maintenir afin de mieux criminaliser nos activités et nos pensées.

L’oppression se durcit, la résistance aussi. Le COSAC appelle donc, partout où cela est possible, à mettre localement en place des caisses de solidarité. Elles seront utiles dans les temps qui viennent.

Halte au flicage !
Abrogation des lois sécuritaires et liberticides !
Solidarité avec les engeôléEs de la guerre sociale !
POUR LA RÉVOLUTION SOCIALE !
HURRAH !

Soutien financier : chèques à l’ordre du SIA
à envoyer à l’adresse suivante : SIA - BP 257, 14013 Caen cedex.
Contact
Courriel, 11 janvier 2009.


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LILLE

Dissolution du fonds monétaire des insurgéEs

Les participantEs du Fonds Monétaire des InsurgéEs, réuniEs mardi 8 décembre 2009, ont décidé de dissoudre la caisse de solidarité en raison d’un manque d’investissement de chacunE et de difficultés à mener à bien les projets pour lesquels elle avait été créée.

Après un an d’activité, nous avons fait le constat de nos échecs et ne souhaitons pas poursuivre nos efforts. C’est pourquoi, le Fonds et son compte bancaire associé seront fermés.

Le compte du FMI était provisionné à hauteur de 378 euros. Pour la répartition de cette somme restante, nous avons décidé de donner la moitié aux inculpéEs de Poitiers et l’autre moitié à La Brique (deux fois 189 euros).

Au-delà des polémiques et divergences sur le fond politique et les méthodes ayant porté la manif du 10 octobre, nous avons estimé que les camarades inculpéEs de Poitiers, qui ont subi une répression très forte, devaient être soutenuEs.

Il nous tenait à cœur également de soutenir La Brique, qui depuis des années relaie les luttes sociales et contribue à mettre un peu d’acide dans les rouages du pouvoir, et qui souffre de quelques problèmes financiers actuellement.

Indymedia Lille, 19 janvier 2010.


Appel à soutenir le Fonds monétaire des insurgé-e-s (FMI)
S’organiser face à la répression

Face aux diverses expressions de révoltes, individuelles ou collectives, identifiées ou non comme «politiques», l’État intensifie ses moyens d’actions, sécuritaires et répressifs. Quelques exemples piochés dans l’actualité récente nous le rappellent : la criminalisation médiatique et judiciaire des militant-e-s anti-OTAN, les quotas fixés par Besson pour criminaliser l’aide aux sans-papiers, la répression, sur Lille, de la manif contre les violences d’État du 23 mai dernier, etc.
Notre constat est le suivant, et il n’y a dedans ni affaire de culpabilité ou d’innocence : toute lutte politique se voit un jour confrontée à la répression d’État. C’est ainsi que nous avons ressenti le besoin de nous organiser collectivement. Pour ne laisser personne seul-e face aux institutions policières et judiciaires et en apportant de façon concrète une aide financière (pour payer les frais de justice, cantiner en prison, etc.) et un appui juridique.

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Qu’est-ce que le FMI ?

Depuis fin 2008, le FMI tente de se constituer comme un collectif de solidarité permanent autour de Lille et sa région. Sa mise en place a pour but d’assurer notre soutien matériel et moral aux actions de désobéissance civile, à l’action directe, aux luttes sociales. Notre principale activité consiste pour le moment à articuler une aide financière militante à travers notre caisse de soutien.

Notre organisation est de type collective et autogestionnaire, c’est pourquoi nos réunions se tiennent de façon régulière et publique dans les locaux du Centre Culturel Libertaire, 4 rue de Colmar, à Lille. Nous rendrons régulièrement des comptes relatifs au fonctionnement de notre caisse de soutien : sur son montant et sur les dépenses qu’elle aura permises, dans un souci de transparence.

Le FMI se propose également de travailler de concert avec des avocat-e-s et avec les diverses organisations déjà existantes, dans un souci d’efficacité et de partage des connaissances. Dans cette optique, toute aide, qu’elle se traduise par une participation à la vie du collectif, le relai d’information ou le partage de connaissances juridiques, est la bienvenue.

L’alimentation financière de la caisse se fait d’ores et déjà grâce à la solidarité collective, régulière ou ponctuelle, et à l’organisation de soirées de soutien. Nous comptons énormément sur votre générosité et votre empathie à l’égard des insurgé-e-s, désobéissant-e-s et autres activistes politiques subissant la répression de la part du pouvoir. C’est aujourd’hui dans cette optique que nous nous en remettons à vous.

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