Demi-victoire de la grève de la faim des 300 en Grèce

Publié le par la Rédaction

La lutte des 300 immigrés, un espoir pour toute la société

 

La décision du gouvernement grec de satisfaire une partie des revendications des 300 immigrés en grève de la faim, a démontré qu’un combat n’est jamais perdu d’avance. C’est aussi la preuve, pour toutes/s les travailleur(e)s que le gouvernement du mémorandum (ndlr : le programme de rigueur imposé au pays par l’UE et le FMI pour faire face à la crise) n’est pas invincible. L’esprit de lutte et la forte solidarité peuvent donner des résultats tangibles.

 

 

Il est évident que des luttes à long terme sont encore nécessaires pour supprimer les discriminations contre les travailleurs immigrés vivant en Grèce et en Europe. Cependant, il n’y a aucun doute que l’abnégation des 300 immigrés a ouvert un nouveau chemin vers la résolution du problème.

 

Nous voudrions remercier tous ceux et celles (et ils ont étaient nombreux et nombreuses …) qui ont soutenu cette lutte difficile depuis les évènements de la Faculté de Droit à Athènes jusqu’à l’hospitalisation des grévistes. Mais c’est surtout avec un profond respect que nous saluons les 300 combattants-militants. La classe des travailleurs peut en être fière.

 

Initiative de soutien aux 300 immigrés en grève de faim
Athènes, 9 mars 2011.

 

 

Grèce : fin de la grève de la faim de 286 immigrés sans-papier après 44 jours

 

Les 286 immigrés sans-papiers, en grève de la faim depuis 44 jours à Athènes et Salonique, ont arrêté leur mouvement mercredi soir, après avoir reçu la satisfaction d'une partie de leurs revendications de la part du ministre de l'Intérieur Yannis Ragoussis, ont-ils annoncé mercredi.

 

«À la suite d'un entretien avec le ministre, les immigrés ont arrêté la grève de la faim», a indiqué à l'AFP Ali Abrkaak, un Algérien du comité du soutien.

 

Les 286 grévistes de la faim, dont 236 étaient à Athènes, étaient tous des hommes pour la plupart originaires du Maghreb. Plusieurs d'entre eux travaillaient depuis des années dans le secteur agricole en Crète mais avaient récemment perdu leur travail en raison de la crise.

 

«La décision du gouvernement de satisfaire une partie des revendications des 300 immigrés a montré à tous les travailleurs que le gouvernement du “mémorandum” (ndlr : le programme de rigueur imposé au pays par l'UE-FMI pour faire face à la crise) n'est pas invaincu», a indiqué un communiqué du comité du soutien.

 

Le mouvement des sans-papiers a reçu un soutien important des syndicats, des organisations de gauche et de personnalités de Grèce et de l'étranger.

 

«Le combat des 300 a ouvert une nouvelle voie d'espoir mais il y a encore des combats à faire pour lever “l'apartheid” des travailleurs immigrés en Grèce et en Europe», poursuit le communiqué.

 

À la suite d'un bras de fer avec le gouvernement surtout ces derniers jours, au cours desquels plusieurs dizaines de grévistes de la faim avaient été hospitalisés en raison de la détérioration de leur état de santé et d'une vague de froid qui a frappé le pays, les sans-papiers ont finalement obtenu le sursis sine die de leur expulsion.

 

Certains des grévistes faisaient partie des quelque 150.000 migrants ayant perdu leurs papiers pour cause de chômage, la loi grecque liant le permis de séjour au paiement de cotisations sociales. D'autres avaient été déboutés d'une régularisation intervenue en 2005 ou sont arrivés après.

 

Selon Abdoul Hatzi, porte-parole du mouvement, «le gouvernement s'est engagé à publier un décret présidentiel visant à réduire le nombre d'années requis pour l'octroi de la carte de séjour, de 12 ans actuellement à huit ans».

 

Ce décret doit aussi réduire le montant des cotisations sociales requis pour la carte de séjour et permettra aux immigrés de rentrer chez eux en cas de besoin (i.e. mort d'un proche).

 

Au total, le nombre d'immigrés en situation irrégulière en Grèce est estimé entre 350.000 et 480.000.

 

Ce mouvement a suscité l'ouverture d'un débat sur l'immigration en Grèce et d'une polémique entre le gouvernement et le comité de soutien.

 

Le parquet d'Athènes avait même ordonné des poursuites contre le recteur de la faculté de droit d'Athènes, huit sympathisants et l'ensemble des grévistes, leur reprochant l'occupation au premier jour de la grève de la faculté, d'où la police les a délogés.

 

Depuis, les sans-papiers étaient installés dans un bâtiment néoclassique dans le centre d'Athènes où ils étaient répartis entre une dizaine de tentes dans la cour et deux pièces de 40 m2 à l'intérieur de ce bâtiment.

 

Leur presse (Agence Faut Payer), 10 mars.

 


Publié dans Grèce générale

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