Pas de Choron au mk2 Beaubourg

Publié le par la Rédaction


Bertrand Roger,

À propos de la non-programmation par mk2 de mon dernier film Choron, dernière (coréalisé avec Martin), j’ai reçu ce mèl de Nathanaël Karmitz en réponse à celui que je vous ai envoyé la semaine dernière.

Monsieur,
Vos propos sont tout simplement inacceptables. Pour votre parfaite information, nous avons informé votre distributeur depuis cet été que la date choisie était très chargée et que nous étions déjà engagé sur la sortie d’autres films à cette date au mk2 Beaubourg. De plus, et bien que vous ne vouliez pas l’entendre, ce film n’a pas enthousiasmé notre programmateur contrairement à certains de vos précédents films. Manifestement cela vous est difficile à accepter mais cela n’a rien à voir avec vos affabulations et autres théories du complot.
Nathanaël Karmitz

Admettons que je sois un grand paranoïaque. Admettons que ce soit seulement parce que vous n’avez pas aimé Choron, dernière, que ce film ne sera pas à l’affiche du mk2 Beaubourg le 7 janvier 2009. Admettons que je sois un adepte de la «théorie du complot» et que les relations d’amitié entre Philippe Val, BHL et Marin Karmitz ne soient pour rien dans la non-programmation de Choron, dernière au mk2… Admettons.

Si l’on suit le raisonnement de votre directeur, on doit aussi considérer comme «affabulateurs» deux autres individus : Marie Demart, la programmatrice de Choron, dernière (avec Tadrart Films), et Jack Mercier qui a distribué en salles mon premier film Pas vu Pas pris (avec Cara M).

Marie Demart affirme n’avoir reçu une réponse négative de mk2 pour Choron, dernière qu’à la mi-décembre 2008 et non pas l’été dernier, comme le prétend Nathanaël Karmitz. C’était, en effet, tout simplement impossible : 3B productions n’a décidé que… fin septembre 2008 de sortir le film. Ce n’est qu’à partir de cette date que Marie Demart a pris contact avec les exploitants, dont vous à mk2. On en peut envisager que deux hypothèses : soit mk2 ment, soit c’est Marie Demart qui raconte n’importe quoi. Je pencherais pour la première.

Autre personne qui me semble difficilement pouvoir être qualifiée d’affabulateur : Jack Mercier, actuellement retraité, qui a laissé le souvenir d’un homme droit et intègre dans le monde de la distribution indépendante. En 1999, il a raconté dans un entretien à Charlie Hebdo que Marin Karmitz avait refusé de sortir Pas vu Pas pris au mk2 de peur d’indisposer Canal +, mis en cause dans le film. Ses propos n’ont pas fait l’objet d’un démenti de la part de mk2.

Aujourd’hui, vous continuez d’entretenir l’illusion que mk2 serait un «petit» de l’exploitation cinématographique, défendant le cinéma indépendant, se battant pour «une autre idée du cinéma». Je ne suis pas le seul à penser que la réalité est tout autre. Voici ce qu’écrivait un lecteur du Monde le 14/12/08 :

J’ai connu Marin Karmitz [cinéaste, producteur, exploitant, distributeur et fondateur de MK2, membre de la commission Copé sur l’avenir de la télévision publique] au Moulin d’Andé quand il tournait Coup pour coup [en 1972] dans l’usine Blin & Blin à Elbeuf-sur-Seine. J’y jouais les figurants avec d’autres pour faire «l’ouvrier» du textile en guerre contre leur patron. À cette époque, Marin était du côté de la révolution. Aujourd’hui, il trouve que Nicolas Sarkozy, le fossoyeur de Gaz de France, bientôt de La Poste, le bon ami du Medef, «a peut-être sauvé France Télévisions». [Le Mondedu 9 décembre] Tout est dans le peut-être… parce que ça n’est pas certain ?
Jean-Pierre J.

En octobre 2002, au moment de la sortie de mon troisième film Enfin pris ?, j’avais qualifié Marin Karmitz d’«imposteur» dans la revue de cinéma Repérages. En représailles, mk2 avait retiré le film de ses salles. Avec Choron, dernière, l’histoire se renouvelle. De père en fils.

Pierre Carles
Le Journal d’un homme moderne, 23 décembre 2008.



«Choron, dernière» - Communiqué de presse (suite)

Suite de l’assignation en référé de 3B et Tadrart Films
par MM. Cabu, Val et Wolinski le 19 décembre 2008.

Monsieur le Président du Tribunal de Grande Instance de Paris
(assignation en référé) a statué :

«Statuant par mise à disposition au greffe, par ordonnance contradictoire et en premier ressort,
Mettons hors de cause la société 3B ;
Disons n’y avoir lieu à référé pour le surplus ;
Condamnons M. Jean CABUT, M. Philippe VAL, M. Georges WOLINSKI aux dépens et à payer à la société 3B et à la société TADRART FILMS la somme de 1000 euros chacune par application de l’article 700 du Code de procédure civile.
Fait à Paris, le 19 décembre 2008.»

Le film CHORON, DERNIÈRE est LA seule riposte aux polémiques présentes et futures. Les enjeux du film de Pierre Carles et Martin vont, heureusement, bien au-delà d’une entreprise de dénigrement convenu. C’est le portrait d’un homme, le Professeur CHORON, qu’aujourd’hui encore, aucun mouvement politique ou idéologique ne peut, n’a pu et ne pourra «récupérer».

3B productions et Tadrart Films (Jean Bréhat et Muriel Merlin),
22 décembre 2008.



Voir aussi,
Procès «Charlie Hebdo» / «Choron, dernière» : revue de presse

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