Tresse radiophonique à deux voix entre Tunis et Bruxelles - Jeudi 21 avril
Ici d’ailleurs : entre deux mondes
Tresse radiophonique à deux voix entre Tunis et Bruxelles
en duplex sur Radio Air libre et Radio Kalima
«Le printemps des peuples arabes», «le soulèvement du monde arabe», «la révolution du Jasmin», «l’insurrection de la jeunesse arabe», comme si nommer permettait de saisir pour mieux prévoir l’avenir. Partir d’ailleurs alors, de ce quelque chose qui nous touche profondément dans cet événement même si sa signification nous demeure (encore) obscure. Alors on en discute, on décrypte les nouvelles qui nous viennent de là-bas, on essaye de ne pas trop lire les médias dominants, on se surprend à parcourir les pages Facebook, à se passer les sites de «cyber-militants» intéressants, à allez aux manifestations de solidarité pour discuter, pour rencontrer d’autres qui ont de la famille ou des amis là-bas, on fait des émissions radios. Mais quelque chose ne cesse de nous échapper, de couler en travers des informations, on a du mal à se rapporter. Nous avons besoin d'autres récits. Petit à petit l’idée d’y aller se matérialise, l’envie de partir en Tunisie pour suspendre la machine à interprétation qui nous ramène toujours dans le même cul de sac : l’homme qui se soulève est sans explication.
Nous partons alors d’une hypothèse : le soulèvement tunisien et ces conséquences rendent à nouveau concrète, palpable, pensable la question d’une insurrection victorieuse. Nous ne sommes ni des journalistes, ni des ethnologues. Dans un premier temps nous retranscrivons nos récits, jours après jours, avec toute leur charge d’ambigüité, de contradiction, d’erreur, de naïveté et de manque de connaissance. La méthode est simple : se laisser affecter, sans chercher à enquêter, ni même à comprendre et à retenir. Retranscrire ce qui en nous est malléable, altéré, modifié par l’expérience d’une situation politique. Assumer cette division : dans les moments où l’on est le plus affecté, on ne peut pas rapporter l’expérience sans pour autant renoncer à faire de l’affection un instrument de connaissance. Simplement, le temps de l’analyse viendra plus tard.
Déjà un premier groupe est parti en Tunisie et la semaine dernière nous avons eu la chance de faire une première émission en duplex avec Radio Kalima. L’occasion de faire passer des récits, des dates, des lieux, des chansons, des pratiques. Approcher cette constellation saturée au sein de laquelle un élément imprévu est venu modifier profondément les coordonnées en ouvrant le sens du possible et que notre langage fatigué ne peut nommer autrement que «révolution». Ce jeudi soir ce sera la deuxième et l’envie de partager sans attendre cette expérience, de se la dés-approprier nous pousse à ouvrir l’invitation à tous ceux qui veulent partager ce qu’ils vivent, ce qu’ils sentent, ce qu’ils pensent.
JEUDI 21 AVRIL À PARTIR DE 21H
SUR RADIO AIR LIBRE (87.7 FM)
P.-S. : Si vous avez des difficultés à écouter Radio Air Libre sur la bande FM, il est également possible d’écouter l’émission en ligne.
N’hésitez pas non plus à aller découvrir le site de Radio Kalima.
Si vous voulez inter-venir durant l’émission vous pouvez aussi appeler à ce numéro : 02/ 344 58 55.
Indymedia Bruxelles, 18 avril 2011.