Arrestation des six militants en rapport à la manif du 12/12/2008 devant l'ambassade de Grèce

Publié le par la Rédaction

Besoin de soutien pour le jugement qui aura lieu le 19 janvier 2009 23e chambre du TGI de Paris à partir de 14 heures

Voici le bilan de mon arrestation (dont je fais partie en gros nous aurons fait 71h30 au total), merci à tout les soutiens mais nous avons encore besoin de vous…

Je me présente, […] ans, j’étais effectivement présent lors de la manifestation du vendredi 12 décembre 2008 face au Consulat de Grèce (16e arrondissement), à partir de 17h30.

Nous avons effectivement décidé de suivre l
appel de toute la gauche en ce qui concerne la solidarité avec la mort du jeune Grec qui a ainsi eu lieu le vendredi 5 décembre 2008 en Grèce assassiné par la police.

La gauche française lance alors un appel à la solidarité, je rejoins ce mouvement, tout se passe comme il le faut au début, nous nous mettons effectivement à scander de nombreux slogans […]
puis nous sommes assez vite rejoins par des camions de Police dun côté et des camions de Gendarmerie nationale et de CRS de lautre côté.

Je décide alors au début de courir et de me mettre dans un magasin pendant au moins 10 minutes, puis commence à ressortir. Je vois en face de moi d
un côté un cordon de 22 CRS prêts à me bondir dessus, et de lautre des policiers en civils qui tabassent une personne, voulant minterposer avec des amis à moi, mon amie se fait faire une clé de bras par ce policier en civil, qui me dit ensuite dans ces mots cruels : «Je vais te gober les yeux»

Puis n
ayant rien à me reprocher je me mets face au cordon de CRS. un deux commence à minsulter avec dans la main droite une gazeuse, et dans lautre le bâton et continue à minsulter et croit certainement que je lui réponde, ce que je ne fais pas bien sûr… Effectivement, on verra qu'avec la presse de mon côté, le CRS ne fait que parler et nagit en aucun cas…

Puis après la dispersion, pensant que tout le monde était parti, je traverse le trottoir pour aller en face avec mes amis et une copine que j
ai connu sur la manifestation, aussi en voulant rentrer chez moi, je me fais interpeller par les Gendarmes […] les Gendarmes nous entourent la copine et moi, nous demandent de nous arrêter alors quils sont à peu près 6 ou 8 gendarmes sur deux personnes. Je demande alors à mes deux amis de courir pour aller chercher la presse qui était encore en face… Ils reviennent donc avec plusieurs médias dont lAgence France Presse à qui je permets ainsi de filmer notre arrestation…

Nous arrivons donc dans un camion (qui sert normalement pour les sans-papiers) de police et sommes directement conduits au commissariat des Invalides (7e arrondissement), où nous sommes directement placés en garde à vue sans passer par le contrôle d
’identité (qui aurait du durer quatre heures). Nous sommes un total de six personnes à être arrêtées dans ce commissariat. Pendant les premières heures de garde à vue nous sommes mis dessous pour : «violence envers une personne de la fonction publique, entrave à la circulation sur une voie publique et pour moi jets de projectile sur une fonctionnaire de police»

Au moment d
arriver au bureau de linspecteur, je commence à nier tout ceci mais surtout à dire tout de suite précisément et clairement que je suis innocent du début à la fin. Puis je suis remis en cellule, pendant ce temps, la copine ne pouvant pas se mettre dans la même cellule que nous, elle reste assisse sur le banc à lentrée du commissariat pendant un peu plus de 30 heures. Une seconde fois, je vais dans le bureau mais cette fois ci pour faire valoir mes empreintes de mes mains, et des photos de mon profil afin de mieux me repérer plus tard.

Puis, juste après, je retourne dans le bureau d
un autre policier à qui je redis la même chose, en rajoutant que je désire ainsi être confronté au policier qui dit que jai lancé un projectile sur la police et me demandent si ils peuvent ainsi prendre mon ADN, ce que je refuse (tout en sachant que je risque un an de prison ferme et 15.000 euros damende), et je continue toujours à dire que je suis innocent.

Les repas sont assez froids, ce sont sont soit des
«bœufs carottes» soit un autre plat mais je ne sais plus. Au bout de mes premières 24 heures, je sors et vais pour signer de nouveau ma seconde garde à vue de 24 heures encore…

Je me recouche et ensuite suis encore réveillé par un autre inspecteur à qui je redis encore et encore et toujours la même chose. Le problème est que cet inspecteur est un peu bizarre, car celui ci veut et souhaite ainsi que je lui avoue tout ce que je n
ai jamais fait, donc je continue…

Je retourne encore dans un autre bureau, qui celui-ci allait être pour moi enfin la fin, ce qui n
est pas le cas, car nous sommes tous déférés au Parquet de Paris. Or, nous avons su plus tard que pour nous diriger au Parquet de Paris soit aller à Cité (75004), nous avons mobilisé deux commandants, un commissaire, une caserne de CRS et des motards. Voilà exactement nous étions dirigés : deux motards étaient devant, puis deux voitures de police, le premier camion avec trois prisonniers, le nôtre, deux autres voitures derrière et pour terminer deux motards.

J
ai aussi oublié les fouilles, nous avons été au total fouillés trois fois. Jai aussi oublié que nous avions été soutenus par des gens à l’extérieur et que nous voulions les remercier aussi bien pour le Commissariat que le TGI de Paris où des gens sont venus nous soutenir.

Au moment d
arriver au dépôt, nous allons déjà dans une moyenne salle où nous mangeons et où nous attendons pour aller en cellule. Puis nous sommes tous séparés et allons en cellule (où nous sommes six par cellule)…

Puis, le matin, nous voyons une assistante sociale, en la voyant je craque, je me mets à pleurer car vivre autant de temps enfermé, je ne pouvais plus. Celle-ci me pose des questions et me demande si elle doit ou peut appeller quelqu
un pour moi, je lui nomme donc un ami.

Puis, après cela, nous sommes encore fouillés juste avant d
aller devant le bureau du Procureur de la République qui décide ainsi de tout. Je passe devant celle-ci qui me dit que nous passons tous les six en comparution immédiate.

Puis nous retournons en cellule, avant d
être jugés, nous devons voir lavocat (soit le nôtre, soit un commis doffice). Mon avocat nétant pas là, je vois une avocate commise doffice qui me dit ainsi de refuser la comparution immédiate afin que je puisse ainsi me défendre et mieux préparer mon dossier, ce que jai dailleurs fait.

Puis juste avant d
y aller, des autres prisonniers nous avaient bien précisé quil y avait bien des gens pour nous… Enfin, nous entrons dans le box des coupables tous les six, où bien évidemment Madame le Juge dévoile la vie privée de tout le monde mais bon, puis cest au tour de Madame le Procureur de la République à faire son plaidoyer et qui demande ainsi au départ un contrôle judiciaire, une interdiction de circuler sur Paris pour les gens qui vivent en banlieue et une interdiction de se recontacter jusquau jugement suivant…

Le réquisitoire tombe et nous avons juste une question de s
abstenir de paraître dans le 8e arrondissement de Paris et de sabstenir dentrer en relation de quelque façon que ce soit, de recevoir, de rencontrer avec les co-prévenus […].

Nous sommes donc enfin libres, mais serons jugés un autre jour…

Nous avons ainsi besoin de preuves, d’un nombre de comité de soutien par rapport à cette affaire, car ayant aussi refusé de prendre l’ADN sur moi-même, voici donc l’avis reçu : Avis de placement sous contrôle judiciaire.
Voici la qualification suivante : Violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité, entrave à la circulation sur une voie publique, refus de se soumettre au prélèvement biologique destiné à l’identification de son empreinte génétique par personne soupçonnée de crime ou délit.
Nous sommes donc convoqués au Tribunal de grande instance de Paris, 23e chambre, le 19 janvier 2009.
Nous donnons donc rendez-vous à partir de 13 heures au TGI de Paris. Venez nombreux ainsi nous soutenir.

[…] (un des prisonniers)
Indymédia Nantes, 16 décembre 2008.

Publié dans Solidarité

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