Pas d'armistice pour les "anarcho-autonomes"

Publié le par la Rédaction


Panique à la SNCF, retards en pagaille, des trains immobilisés, la machine s’enraye : il faut trouver des coupables, et vite. C’est l’occasion de ressortir le spectre des «anarcho-autonomes».

D’ailleurs, c’est bien pratique pour prouver l’efficacité de la fusion entre la DST et les RG. Voyez braves gens, la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur) fonctionne à merveille : pour preuve, la centralisation des données, tant exaltée par Alliot-Marie, a permis d’arrêter mardi 11 novembre vingt personnes, et d’en garder dix pour les placer sous le régime de l’anti-terrorisme (ce qui veut dire 96 heures de garde-à-vue, des interrogatoires sous pression, etc.)

Cet évènement permet de justifier après coup tous les procédés de fichage : Edvige, Base Élèves, ADN. On montre que la situation est sous contrôle, et on détourne l’attention des politiques dégueulasses en cours : crise financière, retraite à 70 ans, rafles et expulsions de sans-papiers.

Comme d’habitude, les journalistes marchent au pas et s’empressent de recopier les déclarations du ministère de l’Intérieur et de l’AFP. Les médias participent ainsi à la construction de l’ennemi intérieur, un ennemi à l’identité floue : de RESF, qualifié de «quasi-terroriste», jusqu’aux squatteurs en passant par les anti-OGM. Le portrait-robot est établi : des jeunes, opposés à Sarkozy, luttant contre les réformes universitaires, contre les centres de rétention, et qui ne se reconnaissent pas dans la politique institutionnelle. Autant dire que la liste des présumés coupables est longue.

À l’heure où un nouveau délit est inventé : être «hyper-politisé», on sécurise et on réprime toute contestation. C’est aussi le signe qu’il se passe quelque chose qu’ils n’arrivent pas à contrôler, malgré le déploiement policier et les étiquettes délirantes.

Indymédia Nantes, 12 novembre 2008.
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