Sabotage à la SNCF : l'ultra-droite "facho-libérale" mise en cause

Publié le par la Rédaction


L’enquête semble avoir pris un tour décisif dans laffaire du sabotage de la SNCF. La thèse du complot terroriste, privilégiée par la police, a conduit à larrestation dune dizaine de personnes, toutes membres dun groupuscule de lultra-droite tendance «facho-libérale», lUMP.

Depuis quelques années, la SNCF a été victime de nombreuses attaques visant à démanteler le service public du rail. On a ainsi assisté à une casse sociale sans précédent avec la réforme du système de retraites des cheminots, la réforme du fret, l
ouverture à la concurrence, la suppression des lignes et horaires non rentables, la suppression de guichets et de gares, une baisse significative des embauches, la multiplication des incidents, la modification de labonnement de travail et de la carte famille nombreuse. Daprès les informations livrées par le parquet, le commando interpellé cette nuit préparait un gros coup, avec la privatisation de la SNCF.

À l
heure actuelle, on possède assez peu déléments sur les prévenus. Les «petites mains» de lorganisation, Guillaume Pépy, Anne-Marie Idrac et Louis Gallois ont été interpellés à leur domicile parisien. Les policiers ont précisé quils possédaient des preuves matérielles de limplication de ces individus dans les actes de sabotage. Ils auraient utilisé leurs fonctions au sein même de la SNCF pour mettre en œuvre leurs noirs desseins. La tête du groupuscule est aussi dans le collimateur des autorités. Les opérations de sabotage auraient été pilotées par un certain Nicolas S., secondé par François F. et Dominique B.

Le groupe était «suivi» par la police depuis des mois, en raison de son appartenance à l
ultra-droite et «à la mouvance facho-libérale». «Ils tiennent des discours très radicaux et ont des liens avec des groupes étrangers», précise lentourage de la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, notamment en Grande-Bretagne, où des actions de ce genre avaient conduit à la destruction totale du rail anglais. Toujours daprès le ministère, «ils ont des pratiques rituelles de type sectaire, priant régulièrement leur gourou Adam Smith, et se référant sans cesse à la parole de ses prophètes, Augusto Pinochet ou Margaret Thatcher. Ils rêvaient dune sorte dapocalypse, avec des accidents ferroviaires en série.» Pour linstant aucune revendication na été exprimée : il semblerait pourtant que le groupuscule soit composé de nostalgiques de la SNCF du régime de Vichy.

L
action en «dégradations» préalablement ouverte devrait être requalifée en «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» puisquil sagit cette fois «daction concertée». Mais les enquêteurs nexcluent pas des rebondissements dans cette affaire aux multiples ramifications. Il se murmure dans les milieux autorisés, que le groupuscule UMP menait des actions parallèles pour détruire la fonction publique et le droit du travail. «On nest pas au bout de nos surprises» déclarait anxieux le juge dinstruction.

Le blog de Jean-Pierre Martin, 12 novembre 2008.
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