Solidarité avec les salarié-e-s de Philips EPG Dreux
Le mardi 5 janvier, 150 salarié-e-s de Philips EGP à Dreux ont voté en assemblée générale la reprise de leur usine de téléviseurs. Après des mois de luttes face à la fermeture programmée par des dirigeants et des actionnaires jamais assez gavés, c’est par la prise de contrôle de l’appareil de production que les travailleuses et les travailleurs de Philips EGP ont répondu.
La réaction des patrons de Philips ne s’est pas faite attendre. Le 15 janvier, menaçant de licenciements pour faute lourde 9 salariés, s’ils ne livraient pas le stock, les salarié-e-s ont préféré suspendre le mouvement de reprise.
La Coordination des Groupes Anarchistes (CGA) tient à affirmer sa solidarité pleine et entière aux travailleuses et aux travailleurs de Philips face à cette répression patronale.
Cependant, si la réaction des patrons a été aussi prompte et brutale, c’est bien parce que les salarié-e-s de Philips ont visé juste. En agissant directement, sans remettre leur destin entre les mains d’autrui, en se réappropriant le stock et l’outil de production, ils ont tapé là où ça fait mal : au portefeuille ! C’est bien cette façon d’agir qui modifie favorablement le rapport de force pour les salarié-e-s.
Cet évènement souligne de plus deux éléments importants. D’abord il n’y a pas de fatalité dans le fait de se faire licencier sans réagir : une réponse est possible, une réponse de lutte collective. Cette voie offre une véritable alternative tant à la résignation qu’aux pseudo-solutions faisant appel à l’État pour contrer les licenciements.
Ensuite, la reprise collective nous montre une véritable alternative sociale. Même si, parce que limité à une entreprise, elle ne pose pas aujourd’hui la question de la finalité de la production, elle souligne le fait que celle-ci peut se faire dans le cadre d’une structure démocratique plutôt que dans le cadre hiérarchisé et autoritaire de l’entreprise capitaliste. De plus, elle nous montre que le fruit de la production n’a pas à être partagé avec une équipe dirigeante et surtout des actionnaires. Pire, c’est bien la présence de ces derniers dans l’appareil de production et leur gloutonnerie insatiable qui sont les causes des licenciements.
Ainsi, malgré sa fin provisoire face à la répression, la Coordination des Groupes Anarchistes salue vigoureusement l’initiative des travailleurs et travailleuses de Philips EPG et les assure de toute leur solidarité. Nous militons pour que cette volonté de reprendre une partie de sa vie en main s’étende aux autres salarié-e-s en lutte ainsi qu’à tous les domaines de la vie sociale.
Coordination des groupes anarchistes, 24 janvier 2010.