Profs grévistes contre la violence de l'État

Publié le par la Rédaction

États généraux de la sécurité à l’école ?
Ne soyons pas dupes : la violence c’est d’abord celle du gouvernement


En ce moment, nous, personnels de l’Éducation nationale, principalement sur l’Académie de Créteil, sommes en lutte (grèves, manifestations, assemblées générales de ville ou de département voire de région). Alors que cette mobilisation est en train de s’étendre, les médias et le gouvernement voudraient faire croire que nous exprimons un «ras-le-bol» face à la recrudescence supposée des actes de violence de la part des élèves. Cette analyse est fausse et ne rend absolument pas compte de la réalité du mouvement.

Si nous sommes en grève aujourd’hui, comme nous l’étions jeudi et mardi dernier et comme nous le serons encore jeudi 18, c’est parce que nous refusons les suppressions massives de postes et toutes les réformes qui en découlent (réforme du lycée, remise en cause de la formation des enseignants, non remplacement des absences, recours systématique à des personnels précaires…). Notre colère a pour cible la violence de l’État qui par sa politique continue de s’attaquer aux classes populaires, principales concernées par le délabrement de l’éducation publique. Pour nous la violence qu’il faut combattre c’est celle de l’explosion des inégalités sociales. Mais cette violence-là, l’État n’entend pas y remédier et pour cause puisqu’il l’organise.

Alors pour détourner la question et se doter d’un arsenal répressif visant à dissuader tout mouvement de révolte, le gouvernement choisit de stigmatiser les élèves comme violents et propose comme unique réponse à l’urgence sociale la répression (plan de «sanctuarisation» des établissements scolaires avec sa vidéosurveillance, ses portiques et ses équipes mobiles de sécurité). Rappelons qu’à côté des enseignants du lycée Chérioux (Vitry-sur-Seine) exerçant leur droit de retrait pour exiger le doublement du nombre de surveillants et donc plus de moyens humains comme nous tous, il y a d’autres établissements (notamment le lycée Le Corbusier d’Aubervillers) qui sont mobilisés contre la mise en place des équipes mobiles de sécurité. Nous ne sommes pas dupes, la violence c’est d’abord celle de la politique du gouvernement.

Communiqué proposé à l’AG IDF du 15 février 2010 par des enseignants grévistes du lycée Mozart du Blanc-Mesnil et adoptée.

Publié dans Éducation

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