Accidents du travail : faut-il armer tous les salariés ?

Publié le par la Rédaction

 

«C’en est trop. On ne peut pas laisser nos collègues tomber comme des mouches !» Après le drame de Villiers-sur-Marne, les salariés du bâtiment expriment leur ras-le-bol. Jeudi dernier, Carmelo M., un maçon de 36 ans père dune petite fille de 18 mois, est décédé en chutant dun échafaudage. Au mépris de toutes les consignes de sécurité, son patron lavait forcé à monter. Une mort inacceptable, qui vient rappeler des statistiques effarantes. Pour la seule année 2008, plus de 18 millions de personnes ont été victimes dun accident du travail, pour 569 décès.

 

«Si javais un taser je ne me ferais pas

toutes ces ampoules aux mains avec ma matraque !»

 

«La sécurité est la priorité des Français. Risquer sa vie en venant travailler relève de la barbarie pure et simple.» Brice Hortefeux na pas mâché ses mots. Tout en précisant que les «coupables seraient inéluctablement interpelés», il entend mener «une guerre sans pitié aux patrons voyous, (…) ces patrons qui volent, ces patrons qui tuent». Mais face à une menace qui a évolué, il faut imaginer des solutions nouvelles. Le criminologue Xavier Raufer se veut précis : «Le capitalisme de papa cest terminé. Les salariés ont face à eux des patrons sans scrupules qui cherchent le profit immédiat. Soutenus par des mafias internationales, ils naccordent aucune valeur à la vie.» Doù lidée du ministère du Travail de donner aux salariés les plus précaires les moyens de se défendre. «Lidée serait de permettre aux gens de se syndiquer sans représailles, ou alors de posséder une arme non létale comme le code du travail.» Une idée demblée rejetée par le Medef, qui craint de voir les relations «se tendre» dans les entreprises.

 

Les accidents du travail touchent

toutes les catégories socio-professionnelles.

 

Les collègues de Carmelo se montrent eux aussi perplexes sur lefficacité de telles mesures et réclament des «tasers». «Si à lépoque le taser avait existé, le baron Empain pourrait peut-être encore se gratter loreille gauche.» À bon entendeur…

 

Le blog de Jean-Pierre Martin, 24 mai 2010
un petit cadre dans une grosse boiboite.

 


Publié dans Colère ouvrière

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