12 octobre 2010 : Début d'une lutte prolongée...
Vers la grève générale reconductible !
Aujourd’hui n’est plus comme hier…
Depuis le début septembre 2010, par centaines de milliers, les manifestants ont, à l’appel des centrales syndicales, arpenté les rues des grandes, moyennes et petites villes. Le ras-le-bol de l’ensemble des citoyens, surexploités au quotidien, a servi de détonateur à un mécontentement sans cesse grandissant. Cela s’est traduit par une dynamique de la contestation d’une part et, contradictoirement, une pratique du suivisme d’autre part…
C’est ainsi que la grande majorité s’est senti flouée et frustrée par la forme prise par le mouvement. Par le passé déjà, nous avions toutes et tous pu constater que les journées d’action à répétition ne représentaient que des balades bien inoffensives. Seules les directions syndicales pouvaient se satisfaire de ces «pics» de contestation, à intervalles réguliers, mobilisations stériles face au patronat qui permettaient cependant aux centrales syndicales de bomber le torse : Vous voyez combien nous pouvons mettre de personnes dans la rue…
Face à cela, depuis toujours, l’État et le Patronat ne tremblent pas tant ces démonstrations de «force», ne produisent que de l’impuissance.
À nouveau, faire trembler l’État et les Patrons !…
Il est grand temps maintenant de réagir. Il est nécessaire pour nous de prendre enfin la parole afin de décider de l’ensemble des modalités qui nous permettrons de mener et de développer notre lutte avec comme seul enjeu la victoire.
Certains nous affirment qu’aucun compromis ne se fera. À ceux-là nous disons chiche ! Et puisqu’il ne doit y avoir aucune compromission, alors il n’y a qu’un seul mot d’ordre : le retrait pur et simple de cette loi anti-ouvrière, ultra libérale et antisociale, loi qui ne fait qu’aggraver une situation déjà inacceptable.
Nous devons, ensemble, décider de nous battre jusqu’à l’obtention de ce retrait et ainsi, nous pourrons dire STOP à toutes les attaques, anciennes et/ou récentes, dirigées contre nos conditions de vie.
L’enjeu majeur comme vous pouvez le constater, c’est donc bien de rompre définitivement avec cette impuissance générée par un syndicalisme qui a oublié (ou perdu) la boussole des origines : la guerre des classes, la fin de l’exploitation et la fin du salariat.
Une nécessité : s’auto-organiser…
Nous n’avons aucun besoin qu’on nous contrôle nos luttes, dans le but de les récupérer, de les stériliser voire même de les sacrifier.
Il devient nécessaire d’agir au sein d’un mouvement auto-organisé, mouvement qui ne soit ni sous le contrôle des politiciens ni sous celui de syndicalistes pétris de réformisme.
Année après année, mouvement après mouvement, grèves après grèves ils nous ont conduits dans l’impasse, ce qui n’est pas un hasard dès lors qu’ils remplissaient (et ils remplissent) une mission bien précise : le maintien de la paix sociale au sein d’un ordre étatique et capitaliste qu’ils jugent immuable.
Aussi, c’est au rassemblement de tous, salariés, chômeurs, précaires, étudiants, lycéens, retraités, afin d’en finir avec l’atomisation que nous impose ce système, que nous convions.
Généralisation de la grève pour gagner enfin…
Préparons ensemble la généralisation de la grève et dès maintenant, rompons avec cette habituelle balade en ville pour que le nombre tant adulé — «nous étions 20'000» — ait un impact réel.
20'000, cela représente 5 fois 4000 individus qui bloquent tous les accès à Perpignan, qui organisent des barrages filtrants, des rassemblements aux abords des grandes entreprises, des zones industrielles, dans les quartiers populaires, aux entrées des grandes surfaces…
Pour sensibiliser partout où c’est possible le plus grand nombre d’entre-nous, organisons des interventions publiques, des tables de presse, tout ce qui peut à court ou moyen terme favoriser l’agitation et permettre la multiplication des comités d’action et des assemblées populaires autonomes…
Au lieu d’appeler à la dissolution, aux environs de midi, comme c’est l’habitude à la fin des manifs «marathon», profitons du fait que nous sommes nombreux, rassemblés et mobilisés, pour réaliser de véritables assemblées générales de grévistes, seules susceptibles de déterminer la suite à donner au mouvement.
Donnons-nous les moyens d’élaborer ensemble des méthodes de luttes efficaces. Des méthodes pour GAGNER !
En finir avec l’électoralisme… Revenir aux sources de l’Action directe
Et finissons-en définitivement avec la fable électorale qui nous propose tous les cinq ans des rendez-vous présidentiels, en nous faisant croire que les choses peuvent changer par ce moyen, alors que l’exploitation, l’aliénation et la répression sont bien réelles et qu’elles nous pourrissent le quotidien quel que soit le résultat électoral…
Mettons tout en œuvre pour favoriser la mobilisation générale, amplifier la lutte et accentuer le rapport de force à notre avantage. Le mouvement doit s’inscrire dans la durée.
Il n’est plus temps de nous apitoyer sur notre sort personnel mais il est grand temps d’engager la lutte collective en employant l’action directe.
«C’est la lutte de classes vécue au jour le jour, c’est l’assaut permanent contre le capitalisme» comme nous le rappelait Émile Pouget, premier secrétaire des Bourses du Travail CGT.
La Résistance ouvrière autogestionnaire en est la traduction sur le plan pratique car elle conduit le mouvement de masse à rendre coup pour coup à l’ennemi.
Dès aujourd’hui nous nous mobilisons pour la victoire…
Groupe Puig Antich - Perpignan - CGA, octobre 2010.