L'antiterrorisme travaille à Chambéry

un «squat» fréquenté par Zoé et Mickaël
Une perquisition a été menée par la police judiciaire, hier après-midi dans un squat de Chambéry. Fouille opérée dans le cadre de l’enquête ouverte après l’explosion mortelle de la nuit de jeudi à vendredi, survenue à Cognin, à quelques kilomètres de là.
Zoé, 23 ans, tuée par la déflagration, et Mickaël, 25 ans, son copain suisse, gravement blessé, étaient des habitués des «Pilos» depuis plusieurs mois. Il s’agit du bâtiment de l’ancienne usine de confection Pilotaz, fermée depuis des années, au pied du château des Ducs. L’endroit abrite une salle de spectacle municipale. Et, depuis le mois de septembre, une partie des locaux est occupée illégalement par une vingtaine de personnes. Des étudiants en souffrance de logement. Des activités culturelles alternatives, notamment des concerts de musique. Des jeunes gens comme Zoé et Mickaël, appartenant à la «mouvance autonome», comme se définissent eux-mêmes les groupuscules informels de rébellion.

À l’évidence, les investigations — confiées à la Direction nationale antiterroriste de la PJ — remontent dans les pas du couple et reconstituent sa vie. Il s’agit, en attendant l’audition du blessé, de tenter de cerner les intentions réelles de Zoé et Mickaël.
Les deux se trouvaient dans la région chambérienne depuis environ un an. Ils partageaient ici leur vie et, dans le même temps, ils s’étaient constitué un tissu de relations. Ils étaient connus dans les milieux locaux plus ou moins marginaux auxquels ils appartenaient.
Ils avaient habité dans un squat de Cognin pendant six mois, puis avaient été expulsés lorsque les recours avaient autorisé l’intervention de la police. Ils s’étaient ainsi rapprochés des «Pilos» de manière plus étroite. Pour repartir ensuite ailleurs. Entre un fourgon et un autre squat.

Quelles étaient les intentions du jeune couple ?
Tout le pâté de maisons autour des «Pilos» a été bouclé hier par un cordon de gendarmes mobiles. Plus d’une centaine de militaires, de policiers, d’enquêteurs, s’est déployée en quelques minutes. La police judiciaire et les techniciens de la police scientifique ont investi les bâtiments, y retenant tous ceux qui s’y trouvaient.
Sept garçons sont partis un à un dans les voitures de la PJ pour être entendus ; l’un d’entre eux est revenu avant même que le dispositif ait été levé.
L’opération est sans surprise dans une enquête aussi sensible.
Les témoignages de ceux qui ont côtoyé le couple dans les heures, les jours et les semaines qui ont précédé l’explosion revêtent, c’est évident, une importance primordiale.
Leur presse, 5 mai 2009
(Frédéric Chiola & Pierre-Éric Burdin - Le Daubé)

Opération de police et de gendarmerie aux Pilots à Chambéry
L’opération encadrée par la police judiciaire, concerne l’explosion survenue à Cognin vendredi.

Cette opération s’inscrit dans le cadre de l’affaire de Cognin. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une jeune femme a péri et son compagnon a été grièvement blessé au moment où l’engin artisanal qu’ils confectionnaient a explosé. «L’une des victimes vivait ici. La police judiciaire poursuit son enquête» affirme l’officier policier en charge de l'opération. Trois hommes ont été interpellés et emmenés dans des voitures banalisées, devant une foule de riverains ne comprenant pas ce qu’il se passait.
Leur presse (La Vie nouvelle), 4 mai.
L’enquête progresse à Cognin
La victime a été identifiée, son domicile fouillé mardi 5 mai.
Après l’explosion qui a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi à Cognin, tuant une personne, en blessant une autre, la police judiciaire progresse dans son enquête.
Après la fouille d’un squatt à Chambéry, lundi, les policiers ont procédé à la perquisition du logement de la victime mardi 5 mai. Zoé A., 23 ans, vivait dans une petite maison dans le quartier du Biollay à Chambéry. Une bâtisse discrète, située au fond d’un jardin entouré de palissade en bambou. À l’extérieur, il y a des petites tables de fortune et des tabourets où sont encore posés des vieilles bouteilles d’alcool et des cendriers.
Dans la maison, les policiers ont poursuivi leurs investigations et ont sorti de nombreux sacs plastiques scellés, dont des produits de jardinage, qui peuvent notamment servir à la fabrication de bombes artisanales.
L’enquête progresse donc et les enquêteurs cherchent pour le moment à connaître les modes de vie des victimes qui, semble-t-il, appartenaient à un mouvement marginal. Mickaël, le compagnon suisse de Zoé, grièvement blessé lors de l’explosion, n’a toujours pas pu être entendu par la police. Il est hospitalisé à Lyon.
Leur presse (La Vie nouvelle), 5 mai.