La police éborgne à Toulouse
Cette violence d’État menace à terme tous les manifestants et s’ajoute aux précédents cas dramatiques, comme celui du jeune lycéen mineur blessé à l’œil le 27 novembre 2007, devant le Rectorat de Nantes, par un «Lanceur de balle de défense» (LBD, super flashball en cours d’expérimentation). Il a perdu la vue de son œil.
Cette affaire semble indiquer que la police se moque apparemment des récentes recommandations de la CNDS (Commission nationale de déontologie de la sécurité).
Nous verrons si, comme à Nantes, le préfet de Toulouse osera affirmer à la presse locale que le blessé n’a rien de grave.
Nous verrons également si, comme dans le cas de Nantes, madame le ministre de l’Intérieur fournira de fausses informations dans une réponse écrite à deux députés, parues au Journal officiel, afin de tenter de justifier l’usage de cette arme barbare et évidemment inadaptée pour le maintien de l’ordre.
Nous verrons enfin, si comme à Nantes, le procureur de la République à Toulouse décidera d’ouvrir une enquête indépendante menée par deux juges d’instruction.
Infozone, 23 mars 2009
Liste d’information pour la France sauvage.

«J’ai reçu un tir de flash ball dans l’œil» lors de la manif
«J’ai un œil en moins. J’y vois tout noir. La rétine est décollée, avec un hématome interne, le plancher orbital fracturé. Le pronostic des médecins est réservé…» Joan, 25 ans, est hospitalisé depuis jeudi soir au service d’ophtalmologie du CHU Purpan. Il va subir dans les prochains jours deux interventions délicates, pour tenter de lui sauver son œil.
C’est la triste conséquence pour cet étudiant en L3 au Mirail qui s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, jeudi soir, en marge de la manif interprofessionnelle de Toulouse. Joan a été atteint au visage, vraisemblablement par un tir de flash ball, lors des incidents qui ont éclaté devant le magasin Monoprix au centre ville en début de soirée entre les forces de l’ordre et les manifestants du mouvement étudiant. Les policiers de la Bac et de la compagnie d’intervention ont fait usage de ces armes, tirant des balles en caoutchouc, pour repousser les manifestants qui venaient d’effectuer un «blocage économique» aux entrées du magasin.

«J’étais à la manif et je suis resté dans la cortège étudiant. On s’est retrouvé devant Monoprix. Je suis resté aux abords. Je n’étais pas dans la chaîne humaine qui bloquait le magasin. Et puis, ça a basculé. Les flics ont chargé. J’ai entendu des bruits de détonation. Un attroupement s’est formé, je me suis replié à l’intérieur pour ne pas rester isolé. On s’est mis à reculer doucement.
À moins de dix mètres
On était contre la ligne des CRS. Ils m’ont tiré dessus alors que j’étais à moins de dix mètres d’eux. J’étais effectivement au premier rang, confiant, en train de dire “On recule, on s’en va”. Je n’ai absolument pas jeté de canettes ni de projectiles. Je suis sûr que c’est une balle de flash ball qui m’a touché, vu la force et l’impact… On m’a clairement visé ».
Maël, 19 ans, étudiant et pompier volontaire a prodigué les premiers soins à Joan, transporté par ses camardes à l’intérieur du Virgin Mégastore. «On a attendu près de trois quarts d’heure avant que les secours, bloqués derrière la ligne de police, puissent accéder jusqu’à nous.»
«Il est certain que je ne récupérerai pas la totalité de ma vision, un petit peu dans le meilleur des cas», confie Joan, «je trouve que c’est complètement disproportionné et injuste. Sincèrement, je ne comprends pas pourquoi ils ont tiré…»
Valérie Sitnikow - La Dépêche, 23 mars 2009.
Autoréductions à Monoprix Toulouse et Carrefour Grenoble
Prélèvements et pillages à Grenoble et Toulouse
Désarmons la police !






