La police éborgne à Toulouse

Publié le par la Rédaction

La police continue à mutiler des jeunes manifestants en visant les yeux au flashball (Toulouse, jeudi dernier 19 mars).

Cette violence d’État menace à terme tous les manifestants et s
ajoute aux précédents cas dramatiques, comme celui du jeune lycéen mineur blessé à l’œil le 27 novembre 2007, devant le Rectorat de Nantes, par un «Lanceur de balle de défense» (LBD, super flashball en cours dexpérimentation). Il a perdu la vue de son œil.

Cette affaire semble indiquer que la police se moque apparemment des récentes recommandations de la CNDS (Commission nationale de déontologie de la sécurité).

Nous verrons si, comme à Nantes, le préfet de Toulouse osera affirmer à la presse locale que le blessé n
a rien de grave.

Nous verrons également si, comme dans le cas de Nantes, madame le ministre de l
Intérieur fournira de fausses informations dans une réponse écrite à deux députés, parues au Journal officiel, afin de tenter de justifier lusage de cette arme barbare et évidemment inadaptée pour le maintien de l
ordre.

Nous verrons enfin, si comme à Nantes, le procureur de la République à Toulouse décidera d
ouvrir une enquête indépendante menée par deux juges dinstruction.

Infozone, 23 mars 2009
Liste d
’information pour la France sauvage.



«Jai reçu un tir de flash ball dans lœil» lors de la manif

«J’ai un œil en moins. Jy vois tout noir. La rétine est décollée, avec un hématome interne, le plancher orbital fracturé. Le pronostic des médecins est réservé…» Joan, 25 ans, est hospitalisé depuis jeudi soir au service dophtalmologie du CHU Purpan. Il va subir dans les prochains jours deux interventions délicates, pour tenter de lui sauver son œil.

Cest la triste conséquence pour cet étudiant en L3 au Mirail qui sest trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, jeudi soir, en marge de la manif interprofessionnelle de Toulouse. Joan a été atteint au visage, vraisemblablement par un tir de flash ball, lors des incidents qui ont éclaté devant le magasin Monoprix au centre ville en début de soirée entre les forces de lordre et les manifestants du mouvement étudiant. Les policiers de la Bac et de la compagnie dintervention ont fait usage de ces armes, tirant des balles en caoutchouc, pour repousser les manifestants qui venaient deffectuer un «blocage économique» aux entrées du magasin.

Quelques-uns dentre eux étaient entrés à lintérieur, pour une action «dauto-distribution» symbolique aux plus démunis, méthode apparentée aux Robins des Bois.

«J
étais à la manif et je suis resté dans la cortège étudiant. On sest retrouvé devant Monoprix. Je suis resté aux abords. Je nétais pas dans la chaîne humaine qui bloquait le magasin. Et puis, ça a basculé. Les flics ont chargé. Jai entendu des bruits de détonation. Un attroupement sest formé, je me suis replié à lintérieur pour ne pas rester isolé. On sest mis à reculer doucement.

À moins de dix mètres

On était contre la ligne des CRS. Ils m
ont tiré dessus alors que jétais à moins de dix mètres deux. Jétais effectivement au premier rang, confiant, en train de dire “On recule, on sen va”. Je nai absolument pas jeté de canettes ni de projectiles. Je suis sûr que cest une balle de flash ball qui ma touché, vu la force et limpact… On ma clairement visé ».

Maël, 19 ans, étudiant et pompier volontaire a prodigué les premiers soins à Joan, transporté par ses camardes à l
intérieur du Virgin Mégastore. «On a attendu près de trois quarts dheure avant que les secours, bloqués derrière la ligne de police, puissent accéder jusquà nous.»

«Il est certain que je ne récupérerai pas la totalité de ma vision, un petit peu dans le meilleur des cas», confie Joan, «je trouve que c
est complètement disproportionné et injuste. Sincèrement, je ne comprends pas pourquoi ils ont tiré…»

Valérie Sitnikow - La Dépêche, 23 mars 2009.

Autoréductions à Monoprix Toulouse et Carrefour Grenoble
Prélèvements et pillages à Grenoble et Toulouse
Désarmons la police !


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