Société nucléaire, société totalitaire !

Publié le par la Rédaction

 

Alors que le Japon a subi une catastrophe majeure, la centrale de Fukushima est toujours confrontée à un accident nucléaire dont le niveau de gravité a atteint celui de Tchernobyl en terme de pollution radioactive et donc de nocivité à court comme à long terme. 
Alors que dans le monde entier s'élèvent à nouveau les voix remettant en cause le nucléaire, la classe politique française et le complexe militaro-industriel nucléaire font preuve d'un déni comparable à ceux qui, en 1986, prétendaient que le «nuage radioactif s'était arrêté aux frontières», ou comparaient les opposants au nucléaire à des partisans du «retour à la bougie». 
Alors que les gouvernements allemands et suisses craignant les réactions de leurs opinions publiques ont déjà pris de timides mesures pour geler leur programme nucléaire, les élites nucléocrates françaises ont choisi la fuite en avant en affirmant que la catastrophe de Fukushima ne remettait absolument pas en cause la prolifération nucléaire qu'ils ont décidée.

 

 

Ainsi le gouvernement français continuera à maintenir voire augmenter le parc actuel de centrales sur le sol français tout en tentant de vendre des réacteurs à l'étranger, pour plus grand bonheur des actionnaires d'Areva.

Ainsi, ils veulent continuer à nous faire payer le coût financier de l'exploitation des centrales, des sous-marins et porte-avions qu'ils construisent et à hypothéquer notre avenir en entassant les déchets radioactifs dont le potentiel mortel se calcule en dizaines voire en centaines de milliers d'années.

Ainsi, ils voudraient que les populations de pays comme le Niger continuent, elles aussi, à payer le coût économique, politique et écologique de l'extraction de l'uranium pour alimenter leurs réacteurs qui sont autant de bombes en puissance. Et pour ce faire, leur discours consiste à faire passer les antinucléaires pour des défenseurs du lobby pétrolier, ou comme des obscurantistes sans alternative.

 

Pourtant, la revendication que nous portons, la sortie immédiate du nucléaire, est beaucoup plus rationnelle que la fuite en avant dans laquelle veulent nous entrainer les défenseurs du nucléaire. Elle s'articule avec la revendication historique de gestion directe et de contrôle de la production par les travailleuses et les travailleurs, qui permettrait sa réorganisation rationnelle, rompant ainsi avec la logique énergivore du capitalisme tout en préservant les conditions de vie de l'immense majorité de la population. C'est en décidant collectivement «que produire, comment, pour qui, et où ?», que nous pourrons inverser la courbe énergétique, sans pour autant que les classes populaires en paient le prix.

Cette logique de décision collective en matière de choix énergétique et d'organisation de la production et de la distribution de biens, est en contradiction directe avec la logique étatique et capitaliste, qui réserve à une élite ces choix, et dont le complexe militaro-industriel nucléaire français est une illustration. Elle permettrait de briser la fausse alternative «pétrole ou nucléaire», par le développement d'énergies renouvelables et la maîtrise collective de la production, sans hypothéquer les conditions de vie des générations futures.

 

Sortie immédiate du nucléaire, civil et militaire !

 

Gestion directe de la production et de la distribution,

décision collective en matière d'énergie !

 

Coordination des Groupes Anarchistes, 17 avril 2011.

 


Publié dans Terre et environnement

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