Retour sur une manif à Dijon pour Umüt et les autres !

Publié le par la Rédaction

 

Samedi 29 mai, un rassemblement a eu lieu à Dijon, devant le Consulat suisse, cour du Parc, en mémoire d’Umüt et en solidarité avec son frère Yunus et son ami Erdal, actuellement incarcérés en Suisse, et plus largement avec ceux qui font face à la répression là-bas ou ici.

 

 

Une petite centaine de personnes étaient présentes. Le consulat était bien gardé, dès notre arrivée, par quelques fourgons et une petite troupe de policiers anti-émeutes, armes et boucliers au poing. Un texte écrit par des proches d’Umüt a été lu et des explications plus larges ont été données sur le contexte répressif en Suisse, ainsi que sur d’autres solidarités en cours, comme la campagne de soutien aux inculpés de Villiers-le-Bel. Une manifestation pour Umüt et les autres, avait lieu au même moment à Vaulx-en-Velin, où habitait Umüt.

 

 

Le rassemblement dijonnais s’est vite transformé en manif sauvage, prenant la rue avec une banderole «En Suisse comme en France, la police tue - Pour Umüt et les autres» et de nombreux slogans anti-flics. Au gré de la route, les locaux de l’Armée de terre se sont pris des jets de peinture, ainsi qu’une agence Swiss Life. Des barrières ont été posées en travers de la route pour ralentir l’escorte policière jusqu’à ce que les flics et baqueux cherchent à prendre la manif en étau et à dégager la route à coups de matraques et de gazeuses. Ils peuvent toujours faire monter la pression, on lâchera pas la rue, on n’oubliera pas !

 

 

Brassicanigra, 30 mai 2010.

 

 

Le texte d’appel au rassemblement distribué devant le consulat et dans les rues :

 

En Suisse comme en France la police tue !

 

Rassemblement samedi 29 devant le Consulat suisse pour dénoncer les crimes policiers.

 

En Suisse comme en France, la prison tue.

 

Un détenu de la prison de Bochuz met le feu à son matelas en guise de protestation contre ses conditions de détention. Sur les bandes sonores qui enregistrent les conversations des matons et des flics censés intervenir, on peut entendre «Il a mis le feu à sa cellule, ce connard», ou «On rit pas, hein». Faute de secours, Skander Vogt mourra asphyxié.

 

En Suisse comme en France, la machine à expulser tue.

 

Soixante flics organisent un charter pour le Nigéria à l’aéroport de Zurich. Seize hommes sont ligotés aux pieds, aux genoux, aux mains, aux hanches, aux bras, au torse et se font mettre une entrave sur la tête, même ceux qui avait accepté d’être expulser. Un des seize Nigérians décèdera avant d’embarquer dans l’avion. Seuls les flics savent ce qu’il s’est passé…

 

En Suisse comme en France, la milice des riches tue.

 

Umüt et Yunus, deux jeunes majeurs de Vaulx-en-Velin, sont poursuivis par les flics suisses au volant d’une berline volée. La course poursuite finit contre un barrage policier sur l’autoroute. La voiture a les pneus crevés, mais ça ne suffit pas aux flics, qui veulent bien faire comprendre qu’il n’est pas question que «la racaille française» vienne s’attaquer à la richesse helvète. Alors celui qui tient le fusil mitrailleur tire à sept reprise contre le véhicule, et tue Umüt d’une balle entre les deux yeux.

 

L’histoire de n’arrête pas là, puisque quelque jours plus tard Erdal, le jumeau d’Umüt est arrêté à la frontière alors qu’il vient récupérer le corps de son frère (il aurait été reconnu sur les bandes de vidéosurveillance du concessionnaire où a été volée la voiture).

 

Depuis, le flic assassin a repris son service, et Yunus et Erdal croupissent en taule et la justice aimerait bien les y laisser pour de longues années pour justifier le meurtre policier, en les faisant passer pour de dangereux bandits.

 

Le 29 mai aura lieu une marche à Vaulx en mémoire d’Umüt, pour la libération de Yunus et Erdal et plus largement contre les crimes policiers, d’un côté de la frontière comme de l’autre.

 

En France comme en Suisse, à l’heure où les histoires de mutilation au flash-ball s’enchaînent, et où s’annonce le procès en assises des Quatre de Villiers-le-Bel suite aux émeutes de 2007, la seule façon de prévenir de futurs meurtres policiers c’est de se bouger maintenant, de ne plus rien laisser passer.

 

RASSEMBLEMENT POUR UMÜT ET LES AUTRES devant le consulat suisse de Dijon 18 cours du général de Gaulle (Allées du parc) SAMEDI 29 MAI à 15h.

 

Brassicanigra, 26 mai.

 

 

 Un article dans leur presse :

 

Pour marquer le coup

 

Une manifestation, hier à Dijon, a descendu rapidement le cours du Général-de-Gaulle, avant de stationner devant un consulat.

 

 

Brève manifestation hier à Dijon, devant le consulat de Suisse : une bonne cinquantaine de manifestants ont scandé des slogans contre la police durant quelques minutes avant de repartir en défilé. Ils étaient là pour protester à la suite de l’arrestation et de la mort de deux jeunes de Vaulx-en-Velin, à côté de Lyon. Umüt et Yunus, qui fuyaient à bord d’une voiture volée, sur une route suisse, ont été rattrapés lors d’un barrage policier. Umüt a été tué d’une balle de fusil-mitrailleur, Yunus arrêté. Le frère jumeau d’Umüt, Yunus, venu chercher le corps de son frère, a également été arrêté.

 

Ce fait divers, les manifestants le rapprochaient de la mort d’un détenu de la prison de Bochuz, asphyxié par le feu qu’il avait allumé, et de celle d’un jeune Nigérian expulsé en même temps que quinze autres, manu militari. Les manifestants dénonçaient également la multiplication de mutilations au flash-ball. Selon eux la même logique préside en France.

 

Le 29 mai a déjà eu lieu une marche à Vaulx en mémoire d’Umüt, à laquelle faisait écho la manifestation d’hier après-midi à Dijon.

 

Leur presse (Le Bien Public), 30 mai.

 


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