Au courrier des lecteurs
Révolution schizophrène
Excellent !
À l’heure où il convient, semble-t-il, de savoir si, oui ou non, une révolution — fut-elle partielle et locale — est d’une quelconque manière désirable ; lorsque la théorie autant que la pratique des goupes insurrectionnels sont déjà taxées d’utopisme ; quand la simple notion de soulèvement paraît toujours déjà dépassée ; à l’heure enfin où ce que l’on nomme «mondialisation», plutôt que de donner un nouveau souffle à l’internationalisation des luttes, paraît trop souvent signifier le repli sur des enjeux certes louables, mais évidemment modestes (exemplairement : «Liège capitale de la culture 2015»); en un mot, quand une certaine «sagesse de la médiocrité» tient désormais le haut du pavé ; je me propose, amicalement, de :
— Rappeler que, dans la tradition marxiste, «l’utopisme ne consiste nullement à rêver une société mieux organisée, mais à proposer un objectif de combat qui ne s’articule pas immédiatement sur les luttes réelles» ;
— Souligner que la vie ne sert à rien «si les enfants n’en font pas plus que leurs pères» (Gustave Courbet) ;
— Vous recommander la lecture des chapitres VI et VII du livre Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations.
On peut supposer que toute conscience politique, à l’heure actuelle, se nourrit d’une forme de schizophrénie : il faut toujours s’inscrire en ces points où le changement est possible, et les intensifier : ce qui implique de faire avec les choses telles qu’elles vont, de se donner des objectifs «rationnels», au sein d’un parti dit «démocratique», d’un quelconque lobby progressiste, d’un projet ad hoc à aura médiatique ; mais, de l’autre côté, subsiste souvent cette tentation d’abattre, au moins de facon temporaire et locale, le règne génial du fétiche marchandise, de tenter enfin de «dissoudre les conditions existantes», c’est-à-dire de commencer à vivre la vie.
Je ne crois pas mauvais que ces deux tendances cohabitent dans la tête comme dans les actes des individus intéressés à ces problématiques. C’est bien pourquoi, à titre personnel, j’encourage tout un chacun à signer la pétition «Liège capitale de la culture 2015» ; mais en faisant tout ce qui est en son pouvoir pour dissoudre les conditions sous lesquelles Liège est ce qu’elle est, les conditions sous lesquelles se déroulent habituellement ce type de manifestation, et, à défaut, lorsque le moment en sera venu, la manifestation elle-même.
T.B., 17 mai 2008
Mort aux vaches !
L’humanité ne sera heureuse que le jour où le dernier bureaucrate aura été pendu avec les tripes du dernier capitaliste.
J’espère voir ce jour béni, mais il semble que la bête capitaliste ait des ressources occultes, elle peut déjà compter sur la bêtise de la masse. Vous verrez celle-ci en extase durant l’Euro 2008 devant des crétins qui jouent à la baballe.
L’humanité ne sera heureuse que le jour où le dernier bureaucrate aura été pendu avec les tripes du dernier capitaliste.
J’espère voir ce jour béni, mais il semble que la bête capitaliste ait des ressources occultes, elle peut déjà compter sur la bêtise de la masse. Vous verrez celle-ci en extase durant l’Euro 2008 devant des crétins qui jouent à la baballe.
J’ai terminé pour la ennième fois La Societé du spectacle de Debord ; no comment. Comptez sur moi pour le trip des trips. J’encaisse pas les drapeaux, quoique le noir soit le plus beau.
S.C., 17 mai 2008
Excellent !
Soit ils craignent vraiment la renaissance de l’action directe pure et violente des années 80 ou soit ça fait partie de la manipulation. Un jour ça va péter !!… On va tout faire pour en tout cas.
T.R., 1er mai 2008