Profondeur et limites de la crise révolutionnaire (1)

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Chapitre VI
Profondeur et limites de la crise révolutionnaire


«C’était une fête sans commencement ni fin ; je voyais tout le monde et je ne voyais personne, car chaque individu se perdait dans la même foule innombrable et errante ; je parlais à tout le monde sans me rappeler ni mes paroles ni celles des autres, car l’attention était absorbée à chaque pas par des événements et des objets nouveaux, par des nouvelles inattendues.»
BAKOUNINE, Confession.




Le mouvement des occupations, qui s’était emparé
des zones-clés de léconomie, atteignit très rapidement tous les secteurs de la vie sociale, sen prit à tous les points de contrôle du capitalisme et de la bureaucratie. Le fait que la grève sétendait maintenant à des activités qui avaient toujours échappé à la subversion rendait plus évidentes encore deux des plus anciennes constatations de lanalyse situationniste : la modernisation croissante du capitalisme entraîne la prolétarisation dune couche sans cesse plus grande de la population ; à mesure que le monde de la marchandise étend son pouvoir à tous les aspects de la vie, il produit partout lextension et lapprofondissement des forces qui le nient.




La violence du négatif fut telle que, non seulement elle mobilisa les réserves aux côtés des troupes de choc, mais qu
en plus elle permit à la canaille qui semployait à renforcer le positif du monde dominant de se payer une manière de contestation. Ainsi a-t-on vu se développer parallèlement les  luttes réelles et leur caricature, à tous les niveaux et à tous les moments. Dès le début, laction engagée par les étudiants dans les universités et dans la rue avait trouvé son prolongement dans les lycées. Malgré certaines illusions syndicalistes des Comités d’action lycéens (C.A.L.), les lycéens prouvèrent, par leur combativité et leur conscience, quils annonçaient moins les futurs étudiants que les prochains fossoyeurs de lUniversité. Plus que les universitaires, les professeurs de lycée surent se faire éduquer par leurs élèves. Ils rejoignirent massivement la grève, où à leur tour les instituteurs avaient pris une position très ferme. En occupant les lieux de travail, les employés des banques, des sociétés dassurances, des grands magasins, protestaient à la fois contre leur condition de prolétaire et contre un système de services qui fait de chacun le serviteur du système. De même les grévistes de lO.R.T.F., en dépit de la croyance à une «information objective», avaient entrevu confusément leur réification et ressenti le caractère fondamentalement mensonger de toute communication habitée par la hiérarchie. La vague de solidarité qui emportait lenthousiasme des exploités ne connut pas de limites. Les étudiants du Conservatoire dArt dramatique sinstallèrent dans les locaux et participèrent massivement aux phases les plus dynamiques du mouvement. Ceux du Conservatoire de Musique réclamaient une «musique sauvage et éphémère», dans un tract où ils proclamaient «il faudra que nos revendications soient acceptées dans un temps donné, sinon ce sera la révolution» ; ils retrouvaient ce ton congolais que lumumbistes et mulélistes rendirent populaire au moment même où le prolétariat des pays industrialisés commençait à expérimenter son indépendance possible, et qui exprime si bien ce que tous les pouvoirs redoutent, la spontanéité naïve des gens qui naissent à la conscience politique. Semblablement, la formule, en soi dérisoire, «nous sommes tous des juifs allemands» prenait, dans la bouche des Arabes qui la scandaient le 24 à la Bastille, une résonance vraiment inquiétante, car chacun pensait quil faudrait bien venger un jour le massacre doctobre 1961, et quaucune diversion sur le thème de la guerre israélo-arabe ne pourrait lempêcher. La prise du paquebot France par son équipage, au large du Havre, eut, malgré son peu de conséquence, le mérite de rappeler à ceux qui réfléchissent maintenant aux chances dune révolution que le geste des marins dOdessa, de Cronstadt et de Kiel nappartenait pas au passé. Linsolite devenait quotidien à mesure que le quotidien souvrait à détonnantes possibilités de changement. Les chercheurs de lObservatoire de Meudon mirent en autogestion lobservation astronomique. LImprimerie nationale était en grève. Les fossoyeurs occupèrent les cimetières, les footballeurs chassèrent les dirigeants de leur fédération, et rédigèrent un tract où ils réclamaient «le football aux footballeurs». La vieille taupe népargnait rien, ni les anciens privilégiés, ni les nouveaux. Les internes et les jeunes médecins avaient liquidé la féodalité régnant dans leur faculté, ils avaient craché sur des «patrons» avant de les expulser, ils avaient pris parti contre l’Ordre des Médecins et fait le procès des conceptions médicales. Les «cadres contestataires» allèrent jusquà mettre en cause leur propre droit à lautorité, comme privilège négatif de consommer plus et donc de vivre moins. Il nest pas jusquaux publicitaires qui naient suivi le modèle des prolétaires exigeant la fin du prolétariat, en souhaitant la liquidation de la publicité.




Cette volonté, clairement manifestée, d
un changement réel, mettait dautant mieux en lumière les manœuvres dérisoires et dégoûtantes des falsificateurs, de ceux qui font métier dhabiller le vieux monde de changements apparents. Si les curés ont pu la ramener sans que les églises leur tombent sur la tête, cest parce que la spontanéité révolutionnaire — celle qui prescrivit dans lEspagne de 1936 le bon usage des édifices religieuxsubissait encore le joug du stalino-guevarisme. Dès lors, il ny avait rien détonnant à ce que synagogues, temples, églises se reconvertissent en «centres de contestation» pour servir la vieille mystification au goût du jour, et avec la bénédiction de ceux qui alimentent la soupe moderniste depuis un demi-siècle. Puisquon tolérait les consistoires occupés et les théologiens léninistes, il devenait difficile détouffer dans leur propre outrecuidance les directeurs de musée réclamant lassainissement de leurs entrepôts, les écrivains réservant lHôtel de Massa, qui en avait vu dautres, aux vidangeurs délite de la culture, les cinéastes récupérant sur pellicule ce que la violence insurrectionnelle naurait pas le temps de détruire, les artistes enfin ressuçant la vieille hostie de lart révolutionnaire.




Cependant, en l
espace dune semaine, des millions de gens avaient rompu avec le poids des conditions aliénantes, avec la routine de la survie, avec la falsification idéologique, avec le monde à lenvers du spectacle. Pour la première fois depuis la Commune de 1871, et avec un plus bel avenir, lhomme individuel réel absorbait le citoyen abstrait ; en tant quhomme individuel dans sa vie empirique, dans son travail individuel, dans ses rapports individuels, il devenait un être générique et reconnaissait ainsi ses propres forces comme forces sociales. La fête accordait enfin de vraies vacances à ceux qui ne connaissaient que les jours de salaire et de congé. La pyramide hiérarchique avait fondu comme un pain de sucre au soleil de mai. On se parlait, on se comprenait à demi-mot. Il ny avait plus ni intellectuels ni ouvriers mais des révolutionnaires dialoguant partout, généralisant une communication où seuls les intellectuels ouvriéristes et autres candidats dirigeants se sentaient exclus. Dans ce contexte, le mot «camarade» avait retrouvé son sens authentique, il marquait vraiment la fin des séparations ; et ceux qui lemployèrent à la stalinienne comprirent vite que parler la langue des loups ne les dénonçait que mieux comme chiens de garde. Les rues étaient à ceux qui les dépavaient. La vie quotidienne, soudain redécouverte, devenait le centre de toutes les conquêtes possibles. Des gens qui avaient toujours travaillé dans les bureaux maintenant occupés déclaraient quils ne pourraient plus jamais vivre comme avant, même pas un peu mieux quavant. On sentait bien, dans la révolution naissante, quil ny aurait plus que des reculs tactiques et non plus des renoncements. Lors de loccupation de lOdéon, le directeur administratif se retira au fond de la scène puis, le moment de surprise passé, il fit quelques pas en avant et sécria : «Maintenant que vous lavez pris, gardez-le, ne le rendez jamais, brûlez-le plutôt» — et que lOdéon momentanément rendu à sa chiourme culturelle nait pas brûlé montre seulement quon nen était quaux prémices. Le temps capitalisé sétait arrêté. Sans train, sans métro, sans voiture, sans travail, les grévistes rattrapaient le temps si tristement perdu dans les usines, sur les routes, devant la télé. On flânait, on rêvait, on apprenait à vivre. Les désirs commençaient à devenir peu à peu réalité. Pour la première fois, il y eut vraiment une jeunesse. Non pas la catégorie sociale inventée pour les besoins de la cause marchande, par les sociologues et les économistes, mais la seule jeunesse réelle, celle du temps vécu sans temps mort, celle qui rejette la référence policière à lâge au profit de lintensité («Vive  léphémère jeunesse marxiste-pessimiste», disait une inscription). La théorie radicale, réputée difficile par les intellectuels bien incapables de la vivre, devenait tangible pour tous ceux qui la ressentaient dans leurs moindres gestes de refus, et cest pourquoi ils navaient aucune peine à exposer sur les murs la formulation théorique de ce quils souhaitaient vivre. Il avait suffi dun soir de barricades pour que les blousons noirs se politisent et se trouvent en parfait accord avec la fraction la plus avancée du mouvement des occupations. Aux conditions objectives, prévues par lI.S. et venant naturellement renforcer et propager ses thèses, sajouta laide technique des imprimeries occupées. Certains imprimeurs furent parmi les rares grévistes [Une entreprise de la banlieue ouest fabriqua des walkies-talkies à l’usage des manifestants. Les postiers de plusieurs villes assurèrent les communications pour les grévistes.] qui, dépassant le stade stérile de loccupation passive, décidèrent de soutenir pratiquement ceux qui se tenaient à la pointe du combat. Des tracts et des affiches appelant à la constitution des Conseils ouvriers atteignirent ainsi de très forts tirages. Laction des imprimeurs obéissait à une conscience nette de la nécessité où le mouvement se trouvait de mettre au service de tous les grévistes les instruments de production et les centres de consommation, mais aussi à une solidarité de classe qui prit chez dautres travailleurs une forme exemplaire. Le personnel de lusine Schlumberger tint à préciser que sa revendication «ne portait aucunement sur les salaires», et entra en grève pour soutenir les ouvriers particulièrement exploités de Danone, lusine voisine. Les employés de la F.N.A.C. déclarèrent pareillement dans un tract que : «Nous, travailleurs des magasins de la F.N.A.C., nous nous sommes mis en grève non pas pour la satisfaction de nos revendications particulières mais pour participer au mouvement qui mobilise actuellement 10 millions de travailleurs manuels et intellectuels…» Le réflexe dinternationalisme, que les spécialistes des coexistences pacifiques et des guérillas exotiques avaient prématurément enterré dans loubli ou dans les oraisons funèbres du stupide Régis Debray, reparut avec une force qui laisse bien augurer du prochain retour des Brigades internationales. Du même coup, tout le spectacle de la politique étrangère, Vietnam en tête, sétait subitement dissous en révélant ce quil navait jamais cessé dêtre : faux problèmes pour fausses contestations. On acclama la prise du Bumidom par les Antillais, les occupations  de résidences universitaires internationales. Rarement tant de drapeaux nationaux furent brûlés par tant détrangers résolus à en finir une fois pour toutes avec les symboles dÉtat, avant den finir avec les États eux-mêmes. Le gouvernement français sut répondre à cet internationalisme en livrant aux prisons de tous les pays les Espagnols, les  Iraniens, les Tunisiens, les Portugais, les Africains et tous ceux qui rêvaient en France dune liberté interdite chez eux.


Le commissariat de la rue Beaubourg au lendemain du 24 mai
«À ces différents bilans il convient d’ajouter les dommages propres que la Préfecture de Police a eu à subir et qui s’analysent de la façon suivante : 9 locaux de police saccagés (commissariat Odéon-Sainte-Avoie — Plaisance — Saint-Thomas-d’Aquin — Saint-Germain-des-Prés — Batignolles — Clignacourt — Montparnasse — Goutte d’Or) ; 3 cars de police-secours incendiés ; 10 véhicules détériorés…»
Liaisons, Bulletin de la Préfecture de police, no 151.




Tout le bavardage sur les revendications partielles ne suffirait pas pour effacer un seul moment de liberté vécue. En quelques jours, la certitude du changement global possible avait atteint un point de non-retour. Touchée dans ses fondements économiques, l
organisation hiérarchique cessait dapparaître comme une fatalité. Le refus des chefs et des services dordre, comme la lutte contre lÉtat et ses policiers, était dabord devenu une réalité dans les lieux de travail, où patrons et dirigeants de tous grades avaient été chassés. Même la présence dapprentis-dirigeants, hommes des syndicats et des partis, ne pouvait effacer de lesprit des révolutionnaires que ce qui sétait fait de plus passionnant sétait opéré sans dirigeants, et donc contre eux. Le terme «stalinien» fut ainsi reconnu par tous comme la pire insulte dans la chiennerie politique.


Larrêt du travail, comme phase essentielle dun mouvement qui nignorait guère son caractère insurrectionnel, remettait en lesprit de chacun cette évidence primordiale que le travail aliéné produit laliénation. Le droit à la paresse saffirmait, non seulement dans des inscriptions populaires comme «Ne travaillez jamais» ou «Vivre sans temps mort, jouir sans entrave», mais surtout dans le déchaînement de lactivité ludique. Fourier remarquait déjà quil faudrait plusieurs heures de travail à des ouvriers pour construire une barricade que des émeutiers dressent en quelques minutes. La disparition du travail forcé coïncidait nécessairement avec le libre cours de la créativité dans tous les domaines : inscription, langage, comportement, tactique, techniques de combat, agitation, chansons, affiches et bandes dessinées. Chacun put mesurer ainsi la somme dénergie créatrice galvaudée dans les périodes de survie, dans les jours condamnés au rendement, au shopping, à la télé, à la passivité érigée en principe. Cest au même compteur Geiger que lon pouvait estimer la tristesse des usines à loisir où lon paie pour consommer avec ennui les marchandises que lon produit dans la lassitude qui rend les loisirs désirables. «Sous les pavés la plage», constatait joyeusement un poète de muraille, tandis quune lettre apparemment signée du C.N.P.F. conseillait cyniquement aux travailleurs doublier les occupations dusines et de profiter de leurs augmentations de salaires pour passer leurs vacances au «Club Méditerranée».




Dans l
agressivité dont ont fait preuve les masses, cest indiscutablement le système de la marchandise qui était visé. Sil y eut peu de pillages, beaucoup de vitrines de magasins subirent la critique du pavé. Il y a longtemps que les situationnistes prévoyaient que lincitation permanente à profiter des objets les plus divers, en échange dune insidieuse contrepartie en argent, provoquerait la colère des masses abusées et traitées en agents consommateurs. Les voitures automobiles qui cumulent en elles laliénation du travail et du loisir, lennui mécanique, la difficulté de se déplacer et la rogne permanente de leur propriétaire, attirèrent principalement lallumette (on est en droit de sétonner de ce que les humanistes, habituellement prompts à dénoncer les violences, naient pas cru devoir applaudir à un geste salutaire qui sauve de la mort un bon nombre de personnes promises chaque jour aux accidents de la route). Le manque d’argent, entraîné par la fermeture des banques, ne fut pas ressenti comme une gêne mais comme un allègement des rapports humains. Vers la fin mai, on commençait à se faire à lidée dune disparition de la monnaie. La solidarité effective palliait les déficiences de lentretien individuel. De la nourriture était distribuée gratuitement en beaucoup dendroits occupés par les grévistes. Personne nignorait dailleurs quen cas de prolongation de la grève, il eût fallu recourir aux réquisitions, et inaugurer ainsi une vraie période dabondance.




Cette façon de saisir les choses à la racine était vraiment la théorie réalisée, le refus pratique de l
idéologie. De sorte que ceux qui agissaient ainsi radicalement se trouvaient doublement habilités à dénoncer la distorsion du réel quopèrent, dans leur palais des miroirs, les appareils bureaucratiques en lutte pour imposer partout leur propre reflet : ils se battaient pour les objectifs les plus avancés du projet révolutionnaire, et donc pouvaient parler au nom de tous et en connaissance de cause. Ils mesuraient mieux la distance qui existe entre la pratique de la base et les idées des dirigeants. Dès les premières assemblées de la Sorbonne, ceux qui prétendirent parler au nom dun groupe traditionnel et dune politique spécialisée furent hués et mis dans limpossibilité de prendre la parole. Les barricadiers ne jugèrent jamais nécessaire de se faire expliquer par des bureaucrates confirmés, ou en puissance, pour qui ils se battaient. Ils savaient assez, par le plaisir quils y prenaient, quils se battaient pour eux, et cela leur suffisait. Ce fut lélément moteur dune révolution quaucun appareil ne pouvait tolérer. Là sexercèrent principalement les coups de frein.




La critique de la vie quotidienne commença à modifier avec succès le décor de l
aliénation. La rue Gay-Lussac sappela rue du 11-Mai, les drapeaux rouges et noirs prêtèrent une apparence humaine aux façades des édifices publics, la perspective haussmannienne des boulevards fut corrigée, les zones de verdure redistribuées et interdites à la circulation rapide. Chacun fit à sa manière la critique de lurbanisme. Quant à la critique du projet artistique, ce nétait pas chez les commis-voyageurs du happening ni chez les raclures davant-garde quil fallait la chercher, mais dans la rue, sur les murs et dans le mouvement général démancipation qui portait en lui la réalisation même de lart. Des médecins, si souvent attachés à la défense dintérêts corporatistes, passèrent dans le camp de la révolution en dénonçant la fonction policière qui leur est imposée : «La société capitaliste, sous le couvert dune apparente neutralité (libéralisme, vocation médicale, humanisme non-combattant…) a rangé le médecin aux côtés des forces de répression : il est chargé de maintenir la population en état de travail et de consommation (ex. : médecine du travail), il est chargé de faire accepter aux gens une société qui les rend malades (ex. : psychiatrie).» (Médecine et répression, tract édité par le Centre national des jeunes médecins). Ce fut lhonneur des internes et des infirmiers de lhôpital psychiatrique Sainte-Anne de dénoncer pratiquement cet univers concentrationnaire en occupant les lieux, en chassant les ordures que Breton souhaitait voir crever, et en prenant dans le comité doccupation des représentants des prétendus malades.



Dossier Mai 68

Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations

I. Le retour de la révolution sociale
II. Les origines de l’agitation en France
III. La lutte dans la rue
IV. L’occupation de la Sorbonne (suite & fin)
V. La grève générale sauvage
VI. Profondeur et limites de la crise révolutionnaire (suite)
VII. Le point culminant
VIII. Le «Conseil pour le maintien des occupations» et les tendances conseillistes
IX. Le rétablissement de l’État
X. La perspective de la révolution mondiale après le mouvement des occupations

Publié dans Debordiana

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