Une semaine de grève de la faim à Vincennes

dimanche 6 juillet 2009, 22h30
Les retenus nous appellent, visiblement très inquiets par l’état de santé de plusieurs de leurs camarades que l’administration refuse d’envoyer à l’hôpital. Nous sommes à une semaine de grève de la faim au centre. D’habitude ces mouvements ne durent que deux ou trois jours…
«Il y a trois malades dans la journée. Il y en a un qui est tombé et qui a été transféré à l’hôpital. On n’a aucune nouvelle depuis, il y en a un qui a déjà eu des problèmes, un ulcère. Il est descendu à l’infirmerie, ils lui ont donné des comprimés, l’autre pareil ils lui ont donné du Lexomil. Ils veulent rien faire. Il y a deux personnes qui ont avalé des bouts de métal et des lames aujourd’hui parce qu’ils n’en pouvaient plus, il y en a un qui est à l’infirmerie et l’autre qui veut parler à personne. Le médecin est pas là et les flics disent que ça dépend de l’infirmière pour transférer quelqu’un à l’hôpital. Il y a un état de stress. Il y a des tentatives d’intimidation pour nous faire manger. Les gens qui vont au distributeur de boissons et de clopes sont pointés sur une liste. On est à bout de nerfs. Comme on a dit qu’on restait pacifiques on sait pas quoi faire. On est tous sur les nerfs. On a des douleurs à l’estomac, des maux de tête. Ça va être une soirée difficile. Il y avait deux Chinois qui devaient être expulsés, il y en a un qui a accepté de partir mais l’autre a refusé et il a été libéré. Sinon ça fait deux jours qu’ils ont ramené personne au centre, quelque part on a réussi un peu. Là on est à peu près une quarantaine et 36 en grève de la faim. Il y en a deux trois qui mangent et ceux qui sont malades.»