Ils arrêtent, nous sommes partout

Publié le par la Rédaction


Suite à une discussion publique qui s’est déroulée mercredi soir, nous avons écrit les bases du soutien rennais aux neuf inculpés du 11 novembre. Ce texte en appellera bien dautres.

Ils arrêtent
Nous sommes partout


L’exigence première du comité de soutien rennais est la libération immédiate et l’arrêt des poursuites contre les neuf du 11 novembre, par delà toute question d’innocence ou de culpabilité.

L’antiterrorisme n’a rien à voir avec le terrorisme. L’appellation de terroriste renvoie à une figure de l’inhumain, celle du barbare, afin de produire une société au sein de laquelle il n’existe plus aucune intention de révolte. Alors on construit des sujets terroristes à partir de vies bien réelles, avec leurs particularités, leurs habitudes, leurs liens. C’est ainsi que la police construit une «mouvance», un «réseau» signifiant une appartenance diffuse. On crée un type d’objet qui offre un caractère inépuisable. Les enquêtes n’ont alors plus de fin, elles sont extensibles à volonté, la menace est permanente, omniprésente. La diffusion de la peur fait de la sécurité le centre des relations collectives. Le prétexte antiterroriste a pour but de nous habituer à une présence policière accrue, un climat permettant de porter le soupçon d’ennemi d’État sur n’importe qui dès lors qu’il a une intention.

Nous savons que le traitement réservé aux sans-papiers, le fichage des déviants dans Edvige, les procédures antiterroristes sont le sort qui nous attend tous. En France, comme en Italie, en Allemagne, aux États-Unis et ailleurs, il est clair que l’antiterrorisme n’est pas un outil que l’État agiterait dans une dérive totalitaire, mais bel et bien la base d’un nouveau régime de gouvernement mondial.

Le comité de soutien reconnaît alors le commun qui existe entre tous ceux qui sont sous le joug des lois antiterroristes et prendra part à toutes les tentatives d’organisation pour les saborder.

En ce qui concerne les actes de sabotage, le comité de soutien estime qu’il s’agit d’un geste politique parmi d’autres dans une situation où la politique se résume au dogme de la sécurité. En 2007, la SNCF recensait d’ailleurs vingt sept mille actes de malveillances contre son réseau ferré. Le sabotage à proprement parler n’est donc pas aussi exceptionnel qu’on aimerait nous le faire croire. Historiquement, il est un des moyens d’actions les plus efficaces dont se sont servis tous ceux qui ne se sont pas résignés à l’ordre capitaliste pour tenir pratiquement des rapports de force face aux patronats. Et plus récemment rappelons-nous qu’un des mots d’ordre du CPE était «bloquons les flux».

Nul ne peut nier les conflictualités qui marquent les temps présents. Il n’y a qu’à considérer la multiplication des outrages, les mutineries dans les centres de rétentions, les voitures enflammées le soir de l’élection de Sarkozy, les émeutes de Villiers-le-Bel pour saisir les craintes des pouvoirs quant à une éventuelle contagion de l’embrasement grec. Il n’y a pas de doute, nous sommes sur une poudrière. Rien d’étonnant alors que l’ex-cheminot de Bergerac, accusé de sabotage, se soit déclaré anticapitaliste.

Le comité de soutien assume la conjoncture historique dans laquelle ont eu lieu ces arrestations en posant en son sein la question de l’insurrection. Que ce soit pour parler de la Grèce ou de L’insurrection qui vient, cette question a été criminalisée avec l’affaire du 11 novembre. La meilleure réponse à cette criminalisation est la réaffirmation de l’insurrection comme opposition politique. Les banlieues en novembre 2005, le mouvement CPE ou les lycéens aujourd’hui nous montrent, parmi d’autres événements, qu’il suffit que des actes soient posés à la hauteur de notre révolte pour que s’intensifient les conflits.

Le comité de soutien appelle à la semaine de solidarité, à l’initiative des Bonnets Rouges, du lundi 19 au dimanche 25 janvier. Tout au long de la semaine, des projections suivies de discussions-apéro, des concerts de soutien et des repas seront organisés. L’information circulera sur Internet et par affiches.
Nous appelons aussi à se rendre à Paris le 31 janvier pour une manifestation nationale en soutien aux neuf inculpés du 11 novembre.



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