Du flicage généralisé au flic dans la tête ! Unissons-nous et luttons contre tous les fichages !
Aujourd’hui, mercredi 15 octobre, la CGA, la CNT-AIT, la CNT Éducation 66 et SUD-Étudiant Perpignan ont manifesté publiquement leur opposition à tous les fichages, politiques, économiques, sociaux et autres.
Le fichage politique est bel et bien en place en France et depuis longtemps. La légitime levée de boucliers contre EDVIGE et probablement demain contre EDVIRSP cache difficilement le vide de contestation contre tous les autres systèmes de fichage.
Nous tenons à rappeler que c’est la «gauche» qui a donné le coup d’envoi à la nouvelle vague de flicage massif de la société, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, avec la LSQ / Loi sur la sécurité quotidienne en 2001. Sarkozy et l’UMP se sont engouffrés à la suite dans la brèche avec la LSI / Loi sur la sécurité intérieure.
Ajoutons à cela :
— La loi Perben II avait déjà autorisé en son temps les écoutes (4 millions de «réquisitions téléphoniques» différentes en 2007), la pose de micros et la fouille des domiciles…
— Le fichier des Renseignements généraux [Les militantes et militants perpignanais présents sont tous fichés par les RG] avec un régime de faveur, en effet il est dérogatoire à la Loi informatique et libertés.
— Le fameux fichier STIC (décret de juillet 2001) avec une durée de conservation des données entre 5 et 40 ans, fichier permettant d’envisager l’ensemble de la population sous l’angle du terrorisme potentiel.
— Le fichier ELOI [Le fichier Eloi a fonctionné dans la poursuite engagée contre une militante de la cause des sans-papiers qui passe devant le tribunal de Perpignan, mercredi 22 octobre 2008] rendant plus efficace et plus répressive la lutte contre l’immigration, avec un fichage des sans-papiers et de celles et ceux qui luttent à leurs côtés.
— La vidéosurveillance, véritable instrumentalisation étatiste de la lutte contre le terrorisme, créant partout des zones de non-droit individuel et collectif avec à la clef la possibilité laissée aux policiers et aux gendarmes d’accéder aux images collectées sans aucun contrôle.
— Le Fichage ADN [Deux militants ont refusé le fichage ADN suit à la lutte contre la Loi Pécresse] (FNAEG) se banalise. À ce jour il est recommandé par le code de procédure pénale de ficher génétiquement un panel très large d’individus ayant commis des délits ou suspectés d’en avoir commis. La délinquance en col blanc y échappe «tout naturellement».
— La biométrie [La biométrie est en place sur le lycée Font-Romeu] utilisée dans un but répressif et de flicage avec, pour l’État français l'intention de l’étendre à des applications militaires.
— Base élèves [Base élèves fonctionne dans l’académie des Pyrénées-Orientales] système de fichage pouvant être très facilement utilisé comme un moyen de contrôle des flux migratoires ou pour repérer l’absentéisme des jeunes, permettant ainsi de supprimer les allocations familiales des supposés fautifs.
En fait, le fichage est une arme au service des États et des bourgeoisies dans la guerre des classes qu’ils mènent contre toutes celles et tous ceux qui n’appartiennent pas au camp des nantis. Celles et ceux qui luttent pour leur dignité, pour leur droit et pour une autre société basée sur des valeurs de solidarité, d’entraide et d’égalité. Il s’agit bien d’une surveillance généralisée servant à maintenir le système capitaliste et à le défendre de manière préventive contre toute attaque supposée.
En réalité, c’est bien vers la normalisation et l’intériorisation du contrôle que toutes ces mesures liberticides convergent. L’objectif est donc bien de créer la peur, l’auto-censure y compris dans des actions légales de lutte ou de solidarité (le fichier ELOI en témoigne), de ficher toutes les populations, bref de se créer son propre flic dans la tête.
Pour nous il ne peut s’agir uniquement de s’attaquer aux «dérives» du sécuritaire mais bien à ces logiques elles-mêmes avec tout ce qu’elles portent de relents fascisants et totalitaires. Nous ne nous laisserons pas faire et nous lutterons contre tous les systèmes de fichages présents et à venir et contre tous ceux qui en sont à l’origine !
CGA - CNT-AIT - CNT Éducation 66 - SUD-Étudiant Perpignan.