Un cheminot interpellé après des dégradations
Le conducteur de train est convoqué devant le tribunal de police de Villeurbanne le mois prochain. Les faits s’étaient déroulés durant le conflit social de novembre dernier.Un conflit de plusieurs jours, des cheminots se sentant parfois abandonnés par certaines centrales syndicales. Fin novembre, la tension monte d’un cran dans les assemblées générales alors que le mouvement de grève perd de sa vigueur. À la fin novembre, des dégradations sont signalées. Dans le sud de la France, dans l’est mais aussi dans la région lyonnaise.
Une vingtaine de plaintes sont alors déposées par la SNCF. La majorité de ces dégradations est volontaire. Des actes de malveillance sont ainsi répertoriés au nord de Lyon, à la hauteur de Montanay où des câbles assurant la transmission des informations aux centres de régulation ont été incendiés perturbant la circulation des TGV. Les faits avaient eu lieu dans la nuit du 20 au 21 novembre. À cette époque, la SNCF n’avait évoqué aucune autre dégradation survenue dans la région. Concentrant, semble-t-il, son attention uniquement sur les grandes lignes.
Et pourtant, le 27 décembre dernier, un conducteur de train âgé de 45 ans est interpellé par les gendarmes de Saint-Symphorien d’Ozon. Lors de son audition, il aurait reconnu avoir dégradé un portail d’entrée donnant accès à la gare de triage de Sibelin, situé à hauteur de la commune de Solaize. L’homme réside près de Saint-Étienne dans la Loire. Poursuivi pour «dégradations volontaires», il devra s’expliquer sur son geste devant le tribunal de police.
Ce sera le troisième agent à être jugé pour des dégradations commises à l’occasion de ce conflit social ayant touché la SNCF au mois de novembre dernier. Mais cette liste pourrait s’allonger dans les prochains mois puisque une vingtaine de plaintes ont été déposées au niveau national. Deux autres plaintes ont été enregistrées les 24 et 26 décembre suite à des opérations de «sabotage» menées dans les Bouches-du-Rhône et dans l’Oise. Sans rapport avec aucun conflit social. Pour retrouver les auteurs de ces dégradations, les magistrats d’une quinzaine de départements sont mobilisés, ils ont fait appel directement à la sous-direction de la police judiciaire de la gendarmerie.
Les faits de dégradation et de sabotage avaient été unanimement dénoncés par les centrales syndicales, souvent mal vécus par les cheminots pour qui toucher à l’outil de travail et à la sécurité des voyageurs constitue un sacrilège.
Véronique Waz
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Le Progrès du Rhône, 7 janvier 2008
Des premières peines limitées
Le conducteur de train sera le 3e à être jugé au niveau national. En effet, le 23 novembre dernier, un cheminot de 46 ans avait écopé en comparution immédiate de quatre mois de prison avec sursis pour avoir «sur un coup de folie», selon lui, brisé les vitres d’un poste de commande de la gare de Thionville (Meurthe-et-Moselle).
Le jugement d’un cheminot et d’un chauffeur routier poursuivis pour entrave à la circulation des trains le 16 novembre à Blainville est actuellement en délibéré. Lors de l’audience en date du 17 décembre, seules des amendes ont été requises.
En tout cas, les moyens déployés pour retrouver les responsables de ces actes de dégradation peuvent interpeller. Même si la réprobation avait été unanime du côté des syndicats, certains militants s’étaient posés la question de savoir pourquoi certaines catégories de manifestants, comme les viticulteurs ou les paysans, souvent filmés, responsables parfois de plusieurs millions de dégâts, ne sont jamais poursuivies.
Malgré tout, les peines prononcées ou requises jusqu’à aujourd’hui sont plutôt symboliques.
V.W.
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Chronique d’une trahison annoncée
«Malveillance»
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Cheminots : Ouvrons la voie !