Bâtiment : l’essentiel maintenant c’est d’oser !
17.000 ouvriers du bâtiment ont battu le pavé de Zurich le samedi 22 septembre pour mettre un coup d’arrêt à l’arrogance patronale. Ils résistaient à la liquidation de la convention collective, à la flexibilisation du temps de travail, à la déréglementation et à la baisse des salaires.
30.000 ouvriers sont aujourd’hui prêts à faire grève. C’est un nombre suffisant pour en entraîner des dizaines de milliers d’autres et arrêter le bâtiment dans tout le pays. L’essentiel maintenant c’est d’oser.
La manifestation en dit long sur la colère ouvrière mais elle est à elle seule insuffisante pour briser l’offensive des entrepreneurs. Ce que les patrons veulent ce n’est pas simplement augmenter le temps de travail non payé, renforcer l’asservissement des ouvriers aux impératifs de la production et baisser les salaires. Ils veulent aussi en finir avec tout contre-pouvoir et régner en maîtres en détruisant l’organisation syndicale. Ils entendent jouer librement d’un marché du travail où immigrés précaires, à contrats de travail courts, et clandestins, non organisés, sont nombreux.
La bureaucratie syndicale dénonce les patrons qui nuisent à la paix sociale. Quelle pathétique bêtise ! L’appareil d’UNIA veut rétablir le compromis et donc reconduire les concessions de l’ancienne CCT. Or, cette convention contenait déjà une large flexibilité du temps de travail. La productivité explose dans le secteur du bâtiment, le taux d’exploitation grimpe. Et il y a un nombre croissant d’entreprises, un quart, peut-être la moitié, qui ne respecte pas les normes conventionnelles.
Cela fait des années que tous les éléments du compromis social dans ce secteur ont été systématiquement saccagés. La nouveauté est que le patronat refuse à l’appareil syndical tout rôle de partenaire dans cette déréglementation et veut aller plus vite et plus fort. La bureaucratie a une base faible. L’appareil est fragilisé par son refus d’organiser et de mener la lutte. Il a peur d’ouvrir un conflit social majeur dont la dynamique pourrait lui échapper. Les mêmes qui ont hier isolé et cassé la lutte de la Boillat appellent aujourd’hui à la mobilisation dans la maçonnerie. Mais en même temps qu’ils consultent les ouvriers sur la grève, ils annoncent déjà qu’ils n’organiseront pas une grève générale qui paralyserait d’un coup tous les chantiers du pays, avec l’aide, sur les piquets, de tous-tes les syndicalistes combatifs. Si UNIA voulait un grand mouvement, elle aurait, dans l’action pour arrêter les chantiers, une solidarité active de tous-tes ceux-celles qui veulent durcir le combat social. Mais l’appareil n’annonce que des mouvements partiels et éclatés pour montrer juste un peu de force et ramener le patronat à un cadre conventionnel dégradé.
Or le problème est qu’il faut renverser le rapport de forces. D’abord pour améliorer sérieusement la convention, casser la flexibilité, augmenter les salaires, faire baisser le taux d’exploitation. Ensuite pour imposer partout, sur tous les chantiers, les acquis conventionnels. Enfin, pour donner confiance aux secteurs non organisés, les pousser à l’action syndicale, les gagner à la solidarité, les mettre en situation de défendre leurs intérêts.
Tout ceci ne se fera pas sans un syndicalisme d’action directe comme celui de la FOBB (Fédération ouvrière du bois et du bâtiment) et des Ligues d’Action du Bâtiment des années 1930. L’appareil d’UNIA ne veut pas de ça. Il faudra construire ce syndicalisme contre la bureaucratie qui n’ouvre une lutte qu’avec l’idée de la conclure le plus vite possible.
Voir aussi,
30.000 ouvriers sont aujourd’hui prêts à faire grève. C’est un nombre suffisant pour en entraîner des dizaines de milliers d’autres et arrêter le bâtiment dans tout le pays. L’essentiel maintenant c’est d’oser.
La manifestation en dit long sur la colère ouvrière mais elle est à elle seule insuffisante pour briser l’offensive des entrepreneurs. Ce que les patrons veulent ce n’est pas simplement augmenter le temps de travail non payé, renforcer l’asservissement des ouvriers aux impératifs de la production et baisser les salaires. Ils veulent aussi en finir avec tout contre-pouvoir et régner en maîtres en détruisant l’organisation syndicale. Ils entendent jouer librement d’un marché du travail où immigrés précaires, à contrats de travail courts, et clandestins, non organisés, sont nombreux.
La bureaucratie syndicale dénonce les patrons qui nuisent à la paix sociale. Quelle pathétique bêtise ! L’appareil d’UNIA veut rétablir le compromis et donc reconduire les concessions de l’ancienne CCT. Or, cette convention contenait déjà une large flexibilité du temps de travail. La productivité explose dans le secteur du bâtiment, le taux d’exploitation grimpe. Et il y a un nombre croissant d’entreprises, un quart, peut-être la moitié, qui ne respecte pas les normes conventionnelles.
Cela fait des années que tous les éléments du compromis social dans ce secteur ont été systématiquement saccagés. La nouveauté est que le patronat refuse à l’appareil syndical tout rôle de partenaire dans cette déréglementation et veut aller plus vite et plus fort. La bureaucratie a une base faible. L’appareil est fragilisé par son refus d’organiser et de mener la lutte. Il a peur d’ouvrir un conflit social majeur dont la dynamique pourrait lui échapper. Les mêmes qui ont hier isolé et cassé la lutte de la Boillat appellent aujourd’hui à la mobilisation dans la maçonnerie. Mais en même temps qu’ils consultent les ouvriers sur la grève, ils annoncent déjà qu’ils n’organiseront pas une grève générale qui paralyserait d’un coup tous les chantiers du pays, avec l’aide, sur les piquets, de tous-tes les syndicalistes combatifs. Si UNIA voulait un grand mouvement, elle aurait, dans l’action pour arrêter les chantiers, une solidarité active de tous-tes ceux-celles qui veulent durcir le combat social. Mais l’appareil n’annonce que des mouvements partiels et éclatés pour montrer juste un peu de force et ramener le patronat à un cadre conventionnel dégradé.
Or le problème est qu’il faut renverser le rapport de forces. D’abord pour améliorer sérieusement la convention, casser la flexibilité, augmenter les salaires, faire baisser le taux d’exploitation. Ensuite pour imposer partout, sur tous les chantiers, les acquis conventionnels. Enfin, pour donner confiance aux secteurs non organisés, les pousser à l’action syndicale, les gagner à la solidarité, les mettre en situation de défendre leurs intérêts.
Tout ceci ne se fera pas sans un syndicalisme d’action directe comme celui de la FOBB (Fédération ouvrière du bois et du bâtiment) et des Ligues d’Action du Bâtiment des années 1930. L’appareil d’UNIA ne veut pas de ça. Il faudra construire ce syndicalisme contre la bureaucratie qui n’ouvre une lutte qu’avec l’idée de la conclure le plus vite possible.
Rebellion no 39, 5 octobre 2007
feuille d’agitation de l’Organisation socialiste libertaire (OSL)
Voir aussi,
«La truelle dans la gueule !», sur la manif de Zurich