La police de la pensée travaille
Les syndicats de police dénoncent le mot «rebeu»
Les syndicats de police Alliance et Unsa-Police s’indignent, jeudi 6 septembre, de l’exemple qui accompagne la définition du mot «rebeu» (beur, en verlan) dans l’édition 2008 du dictionnaire Le Petit Robert.
Interrogé par nouvelobs.com, Joaquin Masanet, secrétaire général d’Unsa-Police, syndicat majoritaire de la police nationale, juge «inadmissible qu’une institution comme la police, qui porte aide et assistance à la société, soit ainsi bafouée». Son organisation s’est portée partie civile pour que la citation soit définitivement retirée.
«Le Petit Robert n’est pas une fiction»
«Quelle image de la police donne-t-on aux enfants, qui sont les premiers à feuilleter le dictionnaire, et en particulier aux fils et aux filles de policiers ?», a-t-il ajouté.
«Le Petit Robert n’est pas une fiction, c’est un instrument éducatif», argue pour sa part, Jean-Claude Delage, secrétaire général d’Alliance. Il a par ailleurs salué l’intervention, en sa faveur, de la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie. «Nous sommes ravi qu’elle ait écrit à l’éditeur», a-t-il déclaré.
Mercredi, la ministre a écrit une lettre à Jean-Claude Delage, dans laquelle elle affirme qu’elle «partage pleinement» la «désapprobation» exprimée par le second syndicat de police. Elle ajoute qu’elle avait écrit dès samedi — avant les protestations syndicales — à la directrice générale du Petit Robert, Marianne Durand.
«Outrage»
Pour illustrer le terme «rebeu», le dictionnaire cite une phrase de l’auteur de polars Jean-Claude Izzo : «T’es un pauvre petit rebeu qu’un connard de flic fait chier, c’est ça !» Alliance considère qu’il s'agit là d’un «outrage fait à la Police nationale et aux policiers».
Dans sa lettre à la directrice du Petit Robert, Michèle Alliot-Marie écrit : «Sans m’immiscer dans (vos) choix éditoriaux, je ne peux que déplorer la sélection de cette phrase» et «je pense qu’une autre citation aurait pu être retenue».
L’Unsa-police, le premier syndicat des gardiens de la paix, a indiqué mercredi sur son site internet avoir également alerté la ministre sur cette affaire, et ajoute avoir saisi un avocat pour qu’il prenne éventuellement des «dispositions juridiques» afin que soit modifiée cette illustration du terme «rebeu».
«Décrire la langue dans toute sa richesse»
Les éditions Le Robert ont affirmé mardi, dans un communiqué, que leurs choix «ne sauraient en aucun cas être dictés par des pressions extérieures» : «La mission du dictionnaire (…) n’est pas de “jeter le discrédit et le déshonneur” sur quiconque, mais de décrire la langue dans toute sa richesse et ses multiples usages, du plus soutenu au plus familier.»
«T’es un pauvre petit rebeu qu’un connard de flic fait chier, c’est ça !», peut-on lire en illustration de la définition de «rebeu». Unsa-Police et Alliance s’indignent.
Les syndicats de police Alliance et Unsa-Police s’indignent, jeudi 6 septembre, de l’exemple qui accompagne la définition du mot «rebeu» (beur, en verlan) dans l’édition 2008 du dictionnaire Le Petit Robert.

«Le Petit Robert n’est pas une fiction»
«Quelle image de la police donne-t-on aux enfants, qui sont les premiers à feuilleter le dictionnaire, et en particulier aux fils et aux filles de policiers ?», a-t-il ajouté.
«Le Petit Robert n’est pas une fiction, c’est un instrument éducatif», argue pour sa part, Jean-Claude Delage, secrétaire général d’Alliance. Il a par ailleurs salué l’intervention, en sa faveur, de la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie. «Nous sommes ravi qu’elle ait écrit à l’éditeur», a-t-il déclaré.
Mercredi, la ministre a écrit une lettre à Jean-Claude Delage, dans laquelle elle affirme qu’elle «partage pleinement» la «désapprobation» exprimée par le second syndicat de police. Elle ajoute qu’elle avait écrit dès samedi — avant les protestations syndicales — à la directrice générale du Petit Robert, Marianne Durand.
«Outrage»
Pour illustrer le terme «rebeu», le dictionnaire cite une phrase de l’auteur de polars Jean-Claude Izzo : «T’es un pauvre petit rebeu qu’un connard de flic fait chier, c’est ça !» Alliance considère qu’il s'agit là d’un «outrage fait à la Police nationale et aux policiers».
Dans sa lettre à la directrice du Petit Robert, Michèle Alliot-Marie écrit : «Sans m’immiscer dans (vos) choix éditoriaux, je ne peux que déplorer la sélection de cette phrase» et «je pense qu’une autre citation aurait pu être retenue».
L’Unsa-police, le premier syndicat des gardiens de la paix, a indiqué mercredi sur son site internet avoir également alerté la ministre sur cette affaire, et ajoute avoir saisi un avocat pour qu’il prenne éventuellement des «dispositions juridiques» afin que soit modifiée cette illustration du terme «rebeu».
«Décrire la langue dans toute sa richesse»
Les éditions Le Robert ont affirmé mardi, dans un communiqué, que leurs choix «ne sauraient en aucun cas être dictés par des pressions extérieures» : «La mission du dictionnaire (…) n’est pas de “jeter le discrédit et le déshonneur” sur quiconque, mais de décrire la langue dans toute sa richesse et ses multiples usages, du plus soutenu au plus familier.»
Presse jaune, 6 septembre 2007
(Le Nouvel Observateur).
Voir aussi,
«Squatteurs puent !»
Les mots captifs (IS10, mars 1966)
All the king’s men (IS8, janvier 1963) ; Précisions, juin ou juillet 1964