Ouverture d'un squat le 31 janvier à Tours - Expulsion le lendemain
On veut rire, s’émouvoir, rêver, créer de nouvelles choses, ne pas avoir peur de nos désirs, s’ouvrir aux autres sans avoir peur de soi.
Transformer des vérités en doutes et faire de nos doutes des expériences … apprendre à vivre plutôt que se contenter de survivre.
La fête qui a déserté les centre-villes était sans doute trop bruyante, trop voyante ou incommodante pour que les citadins et les marchands sensibles aux effusions de joie, ne soient pas troublés dans leur rêve morbide.
La police veille et protège le sommeil de la bourgeoisie … les rues se meurent, personne ne se réveille.
Rencontrer des gens différents de nos modes de vie est devenu si complexe. On peut voir la plupart des personnes se conforter dans leurs mondes, leurs réalités, leurs réseaux, se rassurant d’avoir fait les bons choix. Les ponts entre les individus se sont écroulés dans le refoulement et la peur des autres.
Nous manquons d’espaces de liberté, d’endroits où l’on peut remettre son quotidien en cause par des expériences concrètes … bien au-delà des mots. Ouvrir un squat d’activités et d’habitation, c’est restituer à l’usage commun ce qui a été séparé et, au final, laissé à l’abandon dans la sphère de la propriété.
C’est, entre autres, un moyen pour ceux et celles qui souhaitent se transmettre des savoirs, de participer à des débats, des activités ou de faire la fête. Un lieu pour essayer de vivre hors des cadres définis par la société, où l’argent n’est pas une récompense aux projets construits. C’est un lieu où se retrouvent celles et ceux qui ont décidé de ne pas attendre pour vivre leurs rêves.
L’espace que nous avons ouvert tend à sortir des schémas dominants qui stagnent dans l’imaginaire commun, c’est un espace où, ensemble, nous pouvons construire de nouveaux rapports sociaux, et tenter de briser tout ce qui nous enchaîne au vieux monde. Toute forme de discrimination, de domination, et les rapports marchands y sont proscrits.
Les portes sont ouvertes à celles et ceux qui désirent les franchir. Vous y trouverez ce que vous voudrez bien y partager, créer ou voir.
Construire un pont entre des envies et des rêves, entre des questions et des réponses…
Un théâtre (p)réservé aux insensés, dont l’illusion est créatrice d’envoutements.
Spectateur ou participant bienvenue au-delà de vos propres limites.
Il n’est pas trop tard pour se laisser aller.
Rendez-vous lundi 31 janvier à 20 heures
place de la Victoire à Tours pour découvrir le lieu.
Tours : Expulsion express…
Un squat avait été ouvert il y a peu, sur Tours… La réaction policière n’a pas tardé : sans aucune procédure juridique, l’expulsion a été immédiate.
Nos rêves errent sans toit…
Nos rêves n’ont plus de toit, mais ils sont encore bien vivants. La lutte contre ce qui nous empêche de vivre, ne peut se passer d’expériences et de moyens matériels. Ce lieu n’était pas seulement un espace d’habitation, mais un outil de lutte, un endroit où s’organiser, créer, se rassembler, faire ce que nous voulons sans aucune médiation.
Nous ne nous attendions pas à ce que les keufs applaudissent cette initiative, mais la réponse a été particulièrement rapide. Le lendemain de la soirée d’ouverture, malgré le fait que certains d’entre nous logeaient ici depuis plus de 48 heures, les keufs ont procédé à l’expulsion du squat sans qu’aucune procédure juridique n’ait été lancée : pas de plainte, pas de référé, pas de justificatif.
La police ne s’est pas privée de son habituel petit jeu d’humiliation, d’intimidation et d’insultes, sans parler de leurs blagues douteuses que nos camarades ont dû supporter tout au long de l’expulsion. Contrôlant au passage les personnes rassemblées en soutien, l’un d’entre eux a été arrêté et passablement violenté.
Nous n’avons que peu de respect pour les lois, la police n’en a guère plus. Ceux qui font ces lois et sont chargés de leur application le font en considérant qu’ils n’y sont pas soumis. Finalement, les lois n’existent que pour ceux qui y croient. Flics ou squatteurs, nous sommes tous des hors-la-loi.
Malgré cela nous avons pu nous retrouver, nous rencontrer et élaborer des projets ensemble.
Nous ne sommes pas résignés, nous continuons à lutter, et il y a à Tours plusieurs milliers de logements vides qui nous attendent.
Nous convions tous ceux dont les rêves errent sans toit à se réunir jeudi 3 février à 19 heures, dans la grande salle au-dessus du bar le «Serpent Volant». Ensemble nous n’attendrons pas pour matérialiser nos rêves et faire de la vie une fête permanente.
«Ce que l’œil convoite, que la main s’en empare.»
Détruis ce qui te détruit !
Commando Papa Schultz
Squat!net, 1er février.