Occupation du 51 avenue Bolivar - 3e Kasbah à Paris

Publié le par la Rédaction

 Turin : attaque du consulat français en solidarité avec les migrants tunisiens

 

Mercredi 4 mai, le consulat français de Turin a été dégradé avec un tag «Solidarité avec les Tunisiens en lutte contre les frontières», la grille a reçu de la peinture et été verrouillée avec un cadenas.

 

Cette action a été faite pour dénoncer la répression française à la frontière, les rafles de Tunisiens dans toute la France et l’intervention militaire en Libye.

 

Attaquons partout les autorités françaises !

 

Traduit de l’italien
Brèves du désordre, 5 mai 2011.

 

 

Mercoledì 4 maggio il consolato francese a Torino é stato danneggiato con una scritta SOLIDARIETA AI TUNISINI IN LOTTA CONTRO LE FRONTIERE, il cancello é stato imbrattato con la vernice e chiuso con un lucchetto.

 

Questa azione é stata fatta per denunciare la repressione francese alla frontiera, i vastrellamenti dei Tunisini in tutta la Francia e l'intervento militare in Libia.

 

OVUNQUE ATTACCHIAMO LE AUTORITA FRANCESI !!!!!

 

a diffondere…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Expulsion de Bolivar, un premier récit

 

4 mai, 16h30. Juste avant 14h, près de 300 keufs (dont un hélicoptère) sont intervenus à la demande de la mairie de Paris pour expulser le 51 avenue Bolivar, et y rafler les Tunisiens du Collectif de Lampedusa à Paris.

 

La porte a tenu un peu de l’extérieur en résistant aux gendarmes mobiles, et surtout de l’intérieur, où la soixantaine de sans-papiers et la vingtaine de camarades revenus ou restés dedans pour défendre le lieu ont tenu la porte en une mêlée humaine renforcée de planches-portes/boucliers. Après un temps qui a semblé infini de colère et de rage, les gendarmes mobiles ont enfoncé notre résistance et se sont littéralement rués, matraques en main, à la chasse. Un premier groupe s’est réfugié dans les étages, un second avec la plupart des compagnons et camarades en sous-sol. Ce second groupe, voyant que la porte n’était tenue que par quatre gros civils, a lancé une contre-charge, piétinant les bourres au passage, vers la sortie. Quelques Tunisiens avec nous sont parvenus à passer, avant que les keufs à l’extérieur ne nous arrêtent puis nous renvoient rejoindre la centaine de manifestants postés à distance à l’extérieur.

 

Plus de 60 Tunisiens ont été embarqués dans trois cars, vers les comicos du 19e et du 20e arrondissements (+ une quinzaine de camarades chopés lors des échauffourées qui ont suivi). Pendant tout le temps de cette rafle surprotégée (le ministre de l’Intérieur Guéant est venu en personne à la mairie du 19e juste avant l’opération), la grosse centaine de manifestants (les occupants et leurs amis plus un paquet de gauchistes accourus pour beaucoup faire bonne figure) a tenu bon face aux flics, gueulant «Liberté ! Liberté !» aux migrants tunisiens sortis par grappes et enfournés dans trois cars, mais aussi : «Delanoë, premier des Benalistes», «Ben Ali, t’as oublié tes chiens», «Flics porcs assassins», «Guéant facho, on aura ta peau», «Contassot collabo» (le responsable des Verts se faisant interviewer au milieu des flics pendant la rafle), etc. Avec de la rage, beaucoup de colère et de tension.

 

Sos-Racisme s’est fait physiquement dégager, malgré que le NPA puis quelques cénétistes les aient défendus (les uns par amitié, les autres au nom de l’unité). On a essayé en vain dans un mouvement rapide et peu suivi de bloquer le premier des cars emmenant les Tunisiens. Les lignes de CRS se sont renforcées peu à peu, encadrant les manifestants contre les grilles du parc des Buttes Chaumont. C’est quand les flics municipaux ont voulu fermer la grille et en ont été là encore physiquement empêchés, que les CRS ont chargé, et que tout le monde restant a quand même réussi à rentrer dans le parc (dans les coups échangés, un CRS s’est fait tirer sa matraque, plusieurs copains ont pris des coups pour tenir ouverte cette porte le temps de faire sortir tout le monde de la nasse, etc.).

 

Bref, à l’heure qu’il est, il y a au moins 80 Tunisiens dans les comicos raflés à Bolivar (sans compter tous ceux des rafles de hier soir dans la rue, autour des métros, et des jours et nuits précédentes). La préfecture parle de 138 interpellés.

 

La mairie de Paris se défausse maintenant sur les radicaux de service pour assumer d’avoir signé l’expulsion : «Les contacts sur place ont été rendus très difficiles par la présence de collectifs militants anarchistes ou radicaux qui ont préféré dénigrer l’action et l’engagement de la Ville et des associations plutôt que d’accompagner et d’aider réellement les ressortissants tunisiens. Ils ont pris une lourde responsabilité en entraînant ces derniers à rester sur place — à l’exception d’une dizaine qui ont accepté hier soir de rejoindre une structure d’hébergement — et en les encourageant explicitement à affronter les forces de l’ordre.»

 

Toujours le même paternalisme gerbant contre tous les pauvres, avec ou sans papiers. Comme si les Tunisiens du Collectif de Lampedusa à Paris, dont une partie a participé aux émeutes et affrontements en Tunisie pour chasser — comme des milliers d’autres — Ben Ali du pouvoir, n’étaient pas capables tous seuls de construire un rapport de force et de vouloir en découdre avec les chiens en uniforme qui leur pourrissent la vie, et trop débiles pour se permettre de refuser les miettes tombées de la table de la mairie et de ses collabos associatifs. En la matière, ce sont eux qui ont beaucoup de choses à nous apprendre, à nous, et les riches échanges vécus au quotidien pendant ces trois jours et trois nuits d’occupation commune ne sont qu’un début de partage.

 

À suivre…

 

Les sans-papiers arrêtés sont répartis dans les commissariats suivants :

80, avenue Daumesnil, 12e. 
79, rue Clignancourt, 18e : 01 5341 5000. 
3, rue Éric Satie, 19e : 01 5556 5800. 
3, rue des Gâtines, 20e : 01 4462 4800.


Les 20 solidaires arrêtés sont passage Charles Dallerey, 11e.

 

Brèves du désordre, 5 mai 2011.

 

 

14h15 : L'expulsion a commencé.

Avec de très gros moyens policiers : Gardes mobiles, hélicoptère, et Claude Guéant himself signalé au commissariat du 19e. 
Les militants restés dehors ont pu contenir les gardes mobiles pendant un temps, mais ils ont quand même pu entrer en défonçant la porte. 
Maintenant, les Tunisiens sont extraits du bâtiment, et mis dans des paniers à salade…

 

 

Paris 19e, le 4 mai 2011,

 

3e Kasbah à Paris

 

 

Dimanche 1er mai, à 23h, une centaine de Tunisiens sans-papiers, soutenus par une cinquantaine de Français, dont ce qu’il se fait de mieux dans les  squats parisiens, ont investi le 51 avenue Bolivar.

 

Progressivement, depuis cette date,  les rangs ont quadruplé.

 

Une manifestation spontanée a regroupé, le 3 mai à 23h, plus de 500 personnes lorsque des pompiers, accompagnés de forces de police (BAC), ont espéré déloger des occupants du toit de l’immeuble. La foule a repoussé cette intrusion au cri de : «Étissam, étissam, hatta yaskout annidham !»  «Occupation, occupation, à bas le système !» L’avenue Simon Bolivar a été par la suite occupée et bloquée pendant plusieurs heures.

 

Les occupants ont été capables de repousser également toutes les manipulations de la mairie pour les diviser : propositions bidons de relogement pour une centaine de personnes (alors que dès le 2 mai, près de 250 Tunisiens s’étaient regroupés dans les lieux, ce que la mairie savait très bien).

 

Les occupants ont su repousser encore tous les récupérateurs, associations et partis, inexistants dans la réalité, organismes inhumanitaires et lécheurs de bottes de tous les pouvoirs en place qui veulent se prendre en photo devant la misère humaine. À ceux-là nous disons : Allez cherchez ailleurs ! Allez vous prendre en photo devant la Tour Eiffel. Vous léchez, nous crachons.

 

L’occupation se transforme de plus en plus en une mobilisation à l’échelle du problème des sans-papiers, de la liberté de circuler, et de la réalité internationale de la révolution en cours. Le 51 avenue Bolivar est devenue le trou noir d’une révolution clandestine.  L’occupation du 51 se transforme en une occupation de l’espace ambulant, une occupation de l’espace sonore avec les mêmes chants qui résonnaient dans la Kasbah de Tunis. La parole et l’espace sont arrachés par celles et ceux-là même qui se voient refuser tous les droits et toutes les libertés.

 

Vive la révolution dans tous les pays !

Occupations de tous les lieux de vie !

 

Tous au 51 !

 

Section Paris - Front de Libération
Populaire de la Tunisie, 4 mai 2011.

 

 

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G
<br /> <br /> Des nouvelles...<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Ce samedi, les sans paipers Tunisiens occupent un gymnase de la ville , 100 rue de la fontaine au roi, métro Belleville ou Couronnes, il appellent à un rassemblement à 18h.<br /> <br /> <br /> Merci de prévenir tous les disponibles par sms au plus vite !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Hier ils répondaient aux conneries de Delanoé qui a fait donner la plice contre xu le 4 mai :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Droit de réponse de Tunisiens expulsés du 51 avenue Bolivar au président de la Ville de Paris<br /> <br /> <br /> <br />
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I
<br /> <br /> La ville de Paris, pas à un pipo près, revendique l'intervention policière effectuée à sa demande mais veut faire porter la responsabilité des arrestations de sans papiers aux "à papiers"<br /> présents, un autre récit revient donc sur les faits :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Arrestation des sans papiers occupant le 51 avenue Simon Bolivar : de qui la Ville de Paris est-elle l’amie ?<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> mercredi 4 mai, 11h. Au troisième jour de l’occupation du 51 avenue Bolivar, l’immeuble de la mairie de Paris occupé depuis le 1er mai par des migrants tunisiens tient plus que jamais. Toute<br /> l’après-midi, les keufs ont maintenu la pression en positionnant des dizaines de cars de brigades d’intervention tout autour du parc des Buttes-Chaumont, vu que l’ultimatum mairie/préfecture de<br /> police était pour 21h (avant expulsion). Le rassemblement à partir de 18h comme la veille a réunit des centaines de personnes solidaires. En soirée, des rafles ont eu lieu près du parc de La<br /> Villette où se trouvent toujours des tunisiens qui arrivent à Paname, tandis que d’autres keufs stationnaient près des stations de métro menant au 51 avenue Bolivar, afin d’empêcher que les<br /> migrants continuent d’arriver. Peine perdue, puisqu’ils sont passés des 165 du départ au double aujourd’hui. La mairie proposait donc 100 minables places dans un immeuble du 8e arrondissement<br /> (gérées par l’association Aurore, dont le président et 1er vice-président du conseil d’administration sont par exemple les dirigeants de Vinci !), plus 65 hypothétiques chambres d’hôtel le<br /> lendemain dans plusieurs lieux dispersés. Le tout pour un petit mois renouvelable. Quant à l’immeuble du 8e, les migrants devaient en dégager de 9h à 18h chaque jour... Bref, comment choisir 100<br /> personnes sur 165 ? Après des discussions houleuses entre migrants pour établir la liste des 100, avec tout son long cortège d’arbitraire et de sélection dégueulasse, les 100 ont finalement décidé<br /> de rester unis dans la lutte, et le car de la mairie est reparti... vide cette nuit. C’est avec joie et rage que tout le monde a ensuite occupé l’avenue Bolivar devant l’immeuble, aux cris de<br /> slogans du soulèvement du début de l’année (comme « lacrymos, balles, les tunisiens n’ont pas peur », « occupation, occupation, à bas le système ! »). La circulation a été définitivement bloquée<br /> pendant une heure (même si au début un religieux de Ennada a rempli sa fonction en faisant le pompier de service pour permettre à un bus de passer. Après, lui et ses gardes du corps sont repartis<br /> comme ils étaient venus, vu que le rassemblement devenait toujours plus électrique). Des pompiers bien militaires (comme c’est le cas à Paris) se sont fait dégager suite à une tentative<br /> d’intervention, puis une équipe de gros bras de la BAC en civil qui tentaient de remonter le trottoir ont été coursés par une foule en délire (au cri de "Police dégage !"). Ce sont les crapules de<br /> Sos-Racisme à leur tour fraîchement arrivés sur place qui leur ont sauvé la peau en s’interposant (merde, manquait plus qu’eux !). Comme d’habitude, dès que la lutte se renforce, on ne compte plus<br /> les vautours et les chacals religieux et associatifs qui viennent s’agglutiner pour tenter de pacifier et calmer le jeu. Peu à peu, les dizaines de cars de CRS et autres civils postés à distance<br /> ont fini vers 2h du matin par se casser, dans une ambiance survoltée. Chaque gyrophare qui passait, même au loin, provoquait des envies d’en découdre. Les slogans tagués en grand sur les rideaux de<br /> fer du bâtiment ("Police dégage", "Liberté", "Des papiers pour tous (ou plus de papiers du tout)", "Occupation en cours") prenaient toujours plus de consistance. Le refus d’accepter les pauvres<br /> propositions de relogement de la mairie malgré sa "garantie" d’expulser et d’arrêter tout le monde en cas de refus, l’occupation du boulevard, les chants, les sourires, l’attaque des flics montrent<br /> la détermination et la spontanéité des occupants de l’immeuble. De même, le retour des slogans des émeutes tunisiennes du début de l’année, ponctués de "Liberté et papiers !" (ce qui est peut-être<br /> un signe du dépassement de la question du logement), l’enthousiasme commun (avec ou sans-papiers) face aux keufs, ont donné du courage à tous et posé un clair rapport de lutte entre sans-papiers<br /> tunisiens après deux jours de négociations et d’hésitations. Comme beaucoup le disent, "on s’en fout, on n’a plus rien à perdre" ! A suivre...<br /> <br /> <br />
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