Œil pour œil, dent pour dent

Publié le par la Rédaction


Au risque de choquer les plus pacifistes avec cette expression guerrière. Mais c’est peut-être l’expression la plus adaptée à la situation dans les quartiers populaires. Un cap a été franchi dans la montée de la violence de la police. Un cap qui veut juste dire : autodéfense.

Un jour Malcom X a dit au peuple noir en face de lui : «Organisez-vous par tous les moyens nécessaires». Aujourd’hui nous devons penser et dire comme lui. Vu que la police ne se prive d’aucun moyen, il faut se défendre : peut-on par exemple accepter de se faire mutiler à vie, comme à Villiers-le-Bel, où deux badauds ont perdu un œil suite à un tir de flash-ball en pleine rue par des policiers ? Certes, ces flics sont des hommes et des femmes comme tout le monde. Mais certains d’entre eux, depuis le passage du gnome au ministère amer et l’arrivée des armes dites «non létales», ont du se dire qu’ils pourraient chasser le gibier entre deux tours de béton, en toute impunité et sans même plus que l’État considère cela comme des «bavures». Ces bandes de «redneck», assis dans leur Renault pourrie à tourner dans les cités à la recherche de banlieusards à qui casser les couilles, du jeune au vieux, de l’ouvrier au chômeur. Comme le dit si bien Ékoué (la Rumeur), «les petits frères ont plus de poils sur la bite que toutes ces unités de CRS qui viennent traîner leur graisse» et il sait ce qu’il dit. Depuis plusieurs mois, dans plusieurs quartiers populaires, des personnes se sont organisées pour accueillir la police et surtout la BAC. Concernant l’affaire de la Courneuve, où un fourgon de police a été mitraillé à la kalache à partir d’une voiture à l’entrée d’une autoroute, sans la moindre enquête la première chose qu’ils ont trouvée à raconter, c’est l’histoire de dealers venus libérer leur pote. À qui et à quoi sert cette version des faits ? Qui va-t-elle convaincre ? Ceux qui croient encore que l’ordre et la justice se cachent derrière l’uniforme bleu ? Ceux qui croient que dans ces quartiers «rongés par la délinquance, le trafic de drogue et d’armes», les rues, les caves et les cages d’escalier sont «abandonnées aux voyous» ? Mais qu’en pense le banlieusard, chez qui germe de plus en plus l’envie de la confrontation pour passer aux flics le sentiment que tout leur est permis dès qu’ils mettent un pied dans les cités ?

Résistons ensemble no 76, juin 2009
Contre les violences policières et sécuritaires.


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article