Journée internationale de lutte contre les violences faites aux travailleuses du sexe
Soyons solidaires !
Des prostituées disparues ou torturées à Marseille en novembre, une prostituée assassinée à Paris en octobre… Ces violences extrêmes sont présentées par la presse comme des faits divers exceptionnels, perpétrés par quelques «malades» ou «déséquilibrés». De fait, cette présentation occulte une réalité préoccupante : les personnes prostituées sont exposées quotidiennement à des violences de toutes sortes parce qu’elles sont femmes, parce qu’elles sont migrantes, parce qu’elles vendent des services sexuels. Discriminations, insultes sexistes et racistes, coups, vols, détérioration de camionnettes, viols, tentatives de meurtre, la liste est longue et les agresseurs ne sont pas toujours ceux qu’on croit. Si certains sont des clients de la prostitution, d’autres sont de simples passants, ou bien des riverains qui ne tolèrent pas la présence des prostituées dans un quartier qu’ils considèrent comme le leur.
Les risques du métier ?
Considérées comme des «risques du métier», ces violences sont encore trop peu prises en compte par les services de police et de justice. Trop souvent, les plaintes ne sont pas enregistrées par les agents de police, et lorsqu’elles le sont, c’est l’administration judiciaire qui ne poursuit pas l’instruction. Les travailleuses du sexe hésitent donc à se lancer dans de telles démarches, craignant de se voir ainsi dénier l’accès à un de leurs droits fondamentaux. Certaines d’entre elles, en situation irrégulière, n’imaginent même pas avoir le droit de déposer plainte. Ainsi, les agresseurs semblent partager un sentiment d’impunité qui, loin d’être le fruit du hasard, est créé par le climat politique et social qui règne en France autour des questions de prostitution ou de migration.
En effet, de multiples violences institutionnelles s’exercent contre les travailleuses du sexe :
Nous demandons :
C’est le 17 décembre 2008. Ce jour-là, à Lyon, un rassemblement contre les violences faites aux travailleuses du sexe aura lieu à 17h30, place des Terreaux.
Des prostituées disparues ou torturées à Marseille en novembre, une prostituée assassinée à Paris en octobre… Ces violences extrêmes sont présentées par la presse comme des faits divers exceptionnels, perpétrés par quelques «malades» ou «déséquilibrés». De fait, cette présentation occulte une réalité préoccupante : les personnes prostituées sont exposées quotidiennement à des violences de toutes sortes parce qu’elles sont femmes, parce qu’elles sont migrantes, parce qu’elles vendent des services sexuels. Discriminations, insultes sexistes et racistes, coups, vols, détérioration de camionnettes, viols, tentatives de meurtre, la liste est longue et les agresseurs ne sont pas toujours ceux qu’on croit. Si certains sont des clients de la prostitution, d’autres sont de simples passants, ou bien des riverains qui ne tolèrent pas la présence des prostituées dans un quartier qu’ils considèrent comme le leur.
Les risques du métier ?
Considérées comme des «risques du métier», ces violences sont encore trop peu prises en compte par les services de police et de justice. Trop souvent, les plaintes ne sont pas enregistrées par les agents de police, et lorsqu’elles le sont, c’est l’administration judiciaire qui ne poursuit pas l’instruction. Les travailleuses du sexe hésitent donc à se lancer dans de telles démarches, craignant de se voir ainsi dénier l’accès à un de leurs droits fondamentaux. Certaines d’entre elles, en situation irrégulière, n’imaginent même pas avoir le droit de déposer plainte. Ainsi, les agresseurs semblent partager un sentiment d’impunité qui, loin d’être le fruit du hasard, est créé par le climat politique et social qui règne en France autour des questions de prostitution ou de migration.
En effet, de multiples violences institutionnelles s’exercent contre les travailleuses du sexe :
— Au niveau national, la Loi pour la Sécurité Intérieure pénalise le racolage passif de 2 mois de prison et 3 750 euros d’amende, criminalisant les personnes prostituées, qui sont constamment harcelées par la police et subissent des gardes à vue répétées. Par ailleurs, les lois relatives à l’immigration rendent encore plus difficiles les conditions de vie des travailleuses du sexe migrantes : contrôles d’identité, arrestations, rétention, expulsions, avec leur cortège de violences policières et d’humiliations.
— Au niveau local, les politiques préfectorales et municipales surenchérissent pour créer un contexte particulièrement répressif envers les travailleuses du sexe, prenant pour prétexte, le plus souvent, le stationnement de leurs camionnettes. Ainsi se multiplient les contraventions, les opérations de mise en fourrière, les arrêtés municipaux interdisant le stationnement, avec l’omniprésence zélée des forces de police. Les personnes prostituées sont indésirables en ville, indésirables dans les quartiers réhabilités, indésirables dans les quartiers populaires et sont poussées toujours plus loin, au bord des nationales de campagne, dans des endroits de plus en plus isolés, où elles sont alors des cibles faciles pour les agresseurs.Dans ce climat de répression, Cabiria appelle à un rassemblement en solidarité avec les travailleuses du sexe, Mercredi 17 décembre 2008, à 17h30, place des Terreaux.
Nous demandons :
Que les plaintes déposées par les personnes prostituées soient prises au sérieux par les services de police,
L’abrogation de l’article sur le racolage passif, la suppression des arrêtés municipaux et de toutes les mesures politiques et institutionnelles qui favorisent la stigmatisation et la criminalisation des travailleuses du sexe.
Rebellyon, 15 décembre 2008.