Le travail tue

Publié le par la Rédaction

L’équipement de protection qui reste dans le camion

Tribunal correctionnel de Lons. Suite à un accident du travail sur un chantier, un gérant dune entreprise de bâtiment comparaissait hier devant le tribunal.

On est passés à deux doigts d
un accident mortel, ce 1er juin 2007 à Dompierre-sur-Mont. Ce jour-là, quatre salariés dune entreprise du bâtiment travaillent sur une maison individuelle. La veille, la pluie avait obligé les salariés à installer une bâche en plastique sur le toit. Ils se mettent donc tous les quatre à la manœuvre pour retirer cette bâche. Joseph Offner est le seul sur le toit. Et cest la chute pour ce salarié. Dans sa dégringolade, sa tête heurte une barre de fer. Bilan : un traumatisme facial et de multiples fractures.

Parmi les séquelles, son avocat, Maître Buffard, mentionnera une perte d
odorat à près de 80%. Hier, au tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier, le gérant de la société était à la barre. Sa responsabilité de chef dentreprise est en cause dans cet accident de travail.

«J
avais des problèmes de santé. Je men étais remis au chef déquipe pour laspect sécurité» explique le chef dentreprise. Mais en matière de sécurité, le constat de la gendarmerie et de linspection du travail est sans appel : absence de filet de sécurité, pas de matériel de protection individuelle, pas beaucoup de plinthes pour stopper la chute du salarié.

«Le matériel de protection était dans le camion» avance le gérant de l
entreprise. «Oui, mais ce nest pas le camion qui était sur le toit, mais un salarié» rétorque le président de laudience. Lavocat de la défense, Maître Deveney, a bien avancé les efforts faits par son client en matière de sécurité : investissement en matériel, attestation de formation à la sécurité pour un salarié. Il souligne aussi que le salarié blessé était employé par une société dintérim, soulignant ainsi la responsabilité de celle-ci. Et pour montrer que laccident na pas été vain, le chef dentreprise déclare avoir licencié récemment un charpentier pour ne pas avoir respecté les règles de sécurité.

Le tribunal a toutefois condamné le chef d
entreprise à deux mois demprisonnement avec sursis.

Le Progrès (édition du Jura), 12 juin 2008.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article