Communiqués de presse des occupants de l'ANAEM - Paris Nord

Publié le par la Rédaction

La police rafle, l’ANAEM déporte, l’État fait du chiffre

Des soutiens aux habitants roumains et bulgares des bidonvilles de la région parisienne occupent ce jour, vendredi 26 octobre, les bureaux de l’ANAEM - Paris Nord [52/55 rue Hoche - Bagnolet - Mo Gallieni].

Par leur présence dans ces lieux ils souhaitent dénoncer publiquement le rôle que joue aujourd’hui l’Agence Nationale d’Accueil des Étrangers et des Migrations (ANAEM) dans de nouveaux processus d’expulsions des populations roumaines et bulgares.

Depuis plusieurs années les Rroms de Roumanie et de Bulgarie sont devenus de la chair à expulsion pour l’État français et permettent ainsi au gouvernement d’atteindre ses objectifs chiffrés de 25.000 expulsions par an : Ces populations ont représenté 25% des expulsés de l’année 2006.

Depuis septembre 2007 de nouvelles pratiques d’expulsions massives de ces populations se mettent en place, l’ANAEM servant de caution humanitaire à l’État français pour les justifier.

En effet à plusieurs reprises les habitants de bidonvilles de Saint-Étienne (deux en septembre et une en octobre), Bondy (26 septembre), Saint-Denis (10 octobre), Pierrelaye (17 octobre), Bagnolet (24 octobre) ont été évacués par la police de leurs terrains, y abandonnant tous leurs effets personnels, systématiquement détruits. Ils ont ensuite été sommés de monter dans des cars spécialement affrétés pour l’occasion, des OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) ne faisant aucun cas de leur situation individuelle leur étant alors distribuées sans leur laisser la possibilité d’exercer leur droit à un recours juridique suspensif. Puis, sous la pression policière, ils ont été «invités» à monter immédiatement dans les cars à destination de leur pays d’origine dans le cadre des procédures de retour humanitaire de l’ANAEM.

La manière dont l’État met en place ce «Retour volontaire» (absence de traducteurs, «Invitation» à accepter immédiatement le retour volontaire sous la pression policière…) n’est qu’un simulacre.

Il s’agit bien ici d’expulsions collectives et massives (par centaine à chaque fois) organisées par l’État sous couvert de retour volontaire et humanitaire.

Nous exigeons :
• L’abandon immédiat de ces pratiques de «retours volontaires» forcés orchestrées par l’État et l’ANAEM !
• L’arrêt des rafles et des expulsions !
• La régularisation de tous les sans-papiers !
• La liberté de circulation et d’installation de tous !


Coordination 93 des comités de soutien aux rroms,
bulgares et roumains des bidonvilles



La police rafle, l’ANAEM déporte, l’État fait du chiffre

Cinquante personnes ont, aujourd’hui 26 octobre 2007, occupé l’ANAEM - Paris Nord (Agence Nationale d’Accueil des Étrangers et des Migrations).

Les occupants ont porté à l’attention des salariés et des usagers de  l’ANAEM, ainsi qu’au directeur territorial de l’antenne de l’ANAEM - Paris Nord, M. Chartrez et au sous-préfet de Seine Saint-Denis M. Vichera leurs revendications :
Abandon immédiat de ces pratiques de «retours humanitaires volontaires» forcés orchestrées par l’État et l’ANAEM !
Arrêt des rafles et des expulsions !
Régularisation de tous les sans-papiers !
Liberté de circulation et d’installation de tous !

Le sous-préfet M. Vichéra a tout d’abord fait savoir aux occupants des lieux qu’il considérait «leur occupation comme légitime».

Pour le sous-préfet il existe des «dysfonctionnements» dans les procédures de rapatriements volontaires et humanitaires des habitants des bidonvilles roumains et bulgares.

Pour les occupants il ne s’agit pas de «dysfonctionnements», mais bien d’une mise en application d’une politique de rafles et d’expulsions massives et collectives pensée et réfléchie par l’État à laquelle collabore l’ANAEM.

La proposition du sous-préfet de permettre à une délégation de rencontrer le directeur général de l’ANAEM lundi 29 octobre 2007 a été refusée collectivement par les occupants réunis en assemblée générale.

Les occupants ne doutent pas un seul instant que leurs exigences seront portées à la connaissance de la direction générale de l’ANAEM et souhaitent préciser qu’ils ne souhaitent pas un quelconque aménagement dans l’application de ces «retours humanitaires», mais bien que l’ANAEM abandonne définitivement son rôle de caution humanitaire à l’État dans ces expulsions massives et collectives de bulgares et de roumains.

Tant que ces pratiques continueront, les soutiens aux roms, bulgares et roumains habitants des bidonvilles de Seine Saint-Denis et du val d’Oise continueront à exiger l’arrêt des expulsions et la régularisation de tous les sans-papiers.

Des soutiens aux Rroms, bulgares et roumains,
habitants des bidonvilles de Seine Saint-Denis et du Val-d’Oise
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