Régis Schleicher en semi-liberté, un mois d'attente encore pour Georges Cipriani

La cour d’appel de Paris a confirmé ce jeudi 23 juillet la décision prononcée fin avril par le tribunal d’application des peines, accordant la semi-liberté à Régis Schleicher, contre l’avis du parquet qui avait fait appel. Après plus de 25 ans de prison, Régis devrait être transféré le 26 août dans un centre de semi-liberté, où il passera ses nuits et ses week-ends, travaillant à l’extérieur le jour. Même si les conditions de ce régime de semi-liberté sont particulièrement restrictives, il s’agit de la dernière étape avant la libération conditionnelle.
Georges Cipriani, qui a également obtenu un placement en semi-liberté le 30 avril dernier, doit quant à lui attendre jusqu’au 20 août la décision de la cour d’appel, alors qu’il aurait dû sortir le 19 mai ! À cette date, il aura passé plus de 22 ans en prison, dont vingt mois depuis le début de cette dernière procédure. Son dossier qui répond à toutes les exigences d’une décision favorable aurait déjà dû lui permettre d’obtenir l’aménagement de peine auquel il a droit, s’il n’avait été soumis à l’application rétroactive de la loi sur la rétention de sûreté.
Nathalie Ménigon en liberté conditionnelle, Régis Schleicher en semi-liberté, Georges Cipriani dont on ne comprendrait pas qu’il n’obtienne pas lui aussi le même régime, ces décisions arrachées à l’État ne nous font pas oublier que Jean-Marc Rouillan devrait aujourd’hui être en liberté conditionnelle, s’il n’avait pas été réincarcéré en octobre dernier sous un prétexte monté de toutes pièces.
Nous continuerons notre action jusqu’à la libération de tous les militants d’Action directe, et donc celle de Jean-Marc Rouillan, actuellement détenu aux Baumettes à Marseille, atteint du syndrome de Chester-Erdheim, maladie très rare et évolutive, dont le traitement (expérimental) est incompatible avec le maintien en prison. Jean-Marc Rouillan doit être libéré !
Restons mobilisés !
Libération de tous les militants d’Action directe !
Collectif «Ne laissons pas faire !», 23 juillet 2009.
Semi-liberté pour Régis Schleicher,
ancien membre d’Action directe
Le 25 juin dernier, le parquet général s’était opposé à la semi-liberté pour Schleicher, 52 ans, mais la chambre d’application des peines de la cour d’appel a suivi les juges du tribunal d’application des peines qui avaient déjà été favorables à la libération de l’ancien terroriste d’extrême gauche. Les experts psychiatres se sont déclaré à plusieurs reprises favorables à sa libération.
Incarcéré à la centrale de Clairvaux (Aube), Régis Schleicher pourra sortir de prison à partir du 26 août prochain. Il travaillera la journée dans une association qui s’occupe de personnes âgées dans la banlieue lyonnaise et devra passer les nuits et les week-ends dans un centre de semi-liberté de Lyon proche de son lieu de travail, a-t-on précisé de même source. «Ma réaction est de dire : enfin ! Il a été victime jusqu’ici de cette frilosité de ne pas mettre les gens en liberté», a déclaré à l’Associated Press son avocat, Me Jacques Vergès.
Arrêté le 15 mars 1984, Régis Schleicher a été condamné à deux reprises par la cour d’assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité : la première fois en 1987 pour sa participation au meurtre de deux policiers avenue Trudaine à Paris le 31 mai 1983, puis en 1988 pour des hold-up avec tentatives de meurtre sur des policiers. Le 15 mars 2002, la Juridiction nationale de libération conditionnelle (JNLC) avait refusé sa remise en liberté.
Le 12 février 2003, Régis Schleicher et deux braqueurs, Michel Ghellam et Jean-Christophe Pedron, avaient tenté de s’évader de la centrale de Moulins-Yzeure (Allier), mais ont été rapidement maîtrisés par les surveillants. Les trois hommes avaient pris un surveillant en otage, puis ils ont utilisé une substance explosive artisanale pour détruire les accès aux toits de l’établissement. Les gardiens de la prison ont alors ouvert le feu sur les trois hommes et Pedron a été légèrement blessé par balle à l’épaule.
Le 12 janvier 2006, Régis Schleicher a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à cinq ans de prison notamment pour avoir fabriqué l’explosif ayant servi à cette tentative d’évasion. Par ailleurs, le 20 août prochain, la cour d’appel de Paris doit dire si elle confirme la mesure de semi-liberté accordée le 30 avril dernier à Georges Cipriani. Si le parquet général n’avait pas fait appel, il serait sorti de la centrale d’Ensisheim (Haut-Rhin) le 19 mai. Âgé de 58 ans, il a été condamné le 28 février 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une mesure de sûreté de 18 ans pour les assassinats, en 1985, de l’ingénieur général René Audran, et en 1986, de celui du PDG de Renault, Georges Besse.
Des anciens membres d’Action Directe, seule Nathalie Ménigon bénéficie actuellement d’une libération conditionnelle dans la région toulousaine. Joëlle Aubron avait été libérée pour raisons de santé en juin 2004, et est décédée en mars 2006. Jean-Marc Rouillan, l’ex-mari de Nathalie Ménigon, s’est vu révoquer son régime de semi-liberté après une interview parue dans la presse.
Leur presse (AP), 23 juillet.