Action contre le régime inhumain de l'aide d'urgence (Vaud - Suisse)

Publié le par la Rédaction

Occupation du centre EVAM de Vevey
Vendredi soir 12 juin 2009

Hier, vendredi, à 18h00, sept militant-e-s du collectif Droit de rester, membre de la coordination Asile migration Vaud, sont entrés au centre d’aide durgence de l’Établissement vaudois daccueil des migrants (EVAM) à Vevey. Cest là que le groupe sest installé à la surprise générale, occupant une chambre et déployant des banderoles par les fenêtres. À lextérieur, une trentaine de sympathisant-e-s sont venu-e-s soutenir laction, qui se déroulait sous les fenêtres dune multinationale veveysane bien connue…

Le collectif comptait attirer l
attention sur un lieu qui abrite près de 50 femmes et hommes, qui vivent là depuis des mois, sans autonomie, sans droit au travail et sans perspective davenir. Dénonçant la mal nommée aide durgence et une politique dasile suisse qui bafoue les droits des personnes migrantes, les membres du collectif comptaient passer la nuit dans le centre, avant de continuer leur action dans le parc Doret, aujourdhui samedi.

Vers 20h00, la responsable du centre est venue demander aux sept militant-e-s de quitter l
établissement, ce qui a été refusé. Cest vers 22h30 que la police est intervenue, accusant les le groupe de violation de domicile. Sans discussion possible, cest vers 23h00 que les membres du collectif ont été évacués sous les regards des occupant-e-s déçu-e-s de perdre une compagnie solidaire.

Aujourd
hui, cest au Parc Doret à Vevey que continuera cette action en faveur du droit dasile, avec la signature dune pétition exigeant la suspension de laide durgence, la levée de linterdiction de travail pour les personnes écartées de lasile et lobtention dun permis de séjour, ainsi que le respect des droits spécifiques des femmes et des enfants.



TRACT DISTRIBUÉ LORS DE L’ACTION

Le régime d
aide durgence est une torture ! Jetons-le aux ordures !

Depuis la mise en place des critères de NEM (non entrée en matière) en 2004 et de la dernière révision de la loi sur l
asile (LAsi) en 2008, des milliers de personnes recalées de lasile sont soumises au régime de laide durgence, contraintes de survivre avec le minimum. Une situation censée être provisoire, mais qui dure parfois des années et qui implique :
• Un déménagement dans un lieu dhébergement collectif avec une surveillance semi-carcérale : denrées alimentaires imposées, produits dhygiène sporadiques, soins médicaux durgence uniquement. Les familles et certain-e-s malades chroniques bénéficient à titre exceptionnel de quelques Fr. 250.- par mois. Les autres ne reçoivent aucun argent.
• Linterdiction de travail qui frappe toutes ces personnes les prive de toute activité, même pour celles qui, en Suisse depuis longtemps, avaient un travail et étaient autonomes.

L
’Établissement vaudois daccueil des migrants (EVAM) exerce une pression supplémentaire sur ces personnes, en les ballottant comme des marchandises dun centre à lautre ou en les forçant à réintégrer des hébergements collectifs, même pour des personnes vivant ici depuis de nombreuses années et ayant entamé des démarches de régularisation ou des programmes doccupation.

Les conséquences de ce régime de contrainte sont dramatiques pour les personnes. Privées de toute dignité et de toute autonomie, plongées dans la terreur constante d
un retour forcé vers le pays dorigine ou vers un pays tiers, leur santé physique et psychique se dégrade gravement.

Ce régime inhumain et anticonstitutionnel est une honte pour la Suisse, qui s
est vue condamnée à plusieurs reprises par les instances internationales de défense des droits humains.

Nous descendons dans la rue pour dénoncer les attaques continuelles faites au droit d
asile en Suisse. En occupant lespace public, nous rappelons que nous existons et que nous voulons vivre dignement.

Nous demandons que les autorités compétentes du canton de Vaud procèdent sans délai :
• À larrêt des déménagements forcés vers les centres.
• À la suppression de laide durgence et le retour à laide sociale pour les personnes déboutées et frappées de NEM.
• À la levée de linterdiction de travail pour les personnes déboutées et frappées de NEM.
• À la régularisation de toutes ces personnes.
• Au respect des droits et des besoins spécifiques des femmes et des enfants.

Collectif Droit de rester, membre de la Coordination Asile - Vaud
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