Tribune libre

Publié le par le groupe Lucio


Les Sanclaudiens se souviennent de la conférence-débat donnée à l’automne 2001 par Thyde Rosell, à propos de l’expérience d’éducation libertaire «Bonaventure». En s’associant aux protestations émises le 1er décembre par la Confédération nationale du Travail et la Fédération anarchiste, le groupe Lucio exprime toute sa solidarité à Thyde Rosell et à Jean-Marc Raynaud. Le dispositif légal à l’œuvre dans cette affaire s’applique à tout citoyen, les Sanclaudiens sont donc concernés.


«Thyde Rosell et Jean-Marc Raynaud, militants et enseignants de l’Éducation nationale comme de l’école libertaire “Bonaventure”, ont été placés en garde à vue hier, mardi 30 novembre 2004. La police les accuse d’avoir accueilli et hébergé entre 1998 et 2001, au sein de l’école Bonaventure puis à leur domicile, un enfant, 8 ans à ce jour, enfant dont les parents ont été arrêtés le 3 octobre dernier. Comme tous les enfants du monde, cet enfant ne peut pas, fort heureusement, répondre des activités de ses parents, militants très actifs au sein de l’organisation séparatiste basque ETA. Pourtant, c’est au regard de cette irresponsabilité juridique de l’enfant, jamais tenu pour responsable de ses parents, que le couple Rosell et Raynaud vient d’être interpellé et gardé à vue (…) Jean-Marc Raynaud, victime d’un malaise cardiaque (…) La CNT tient à apporter tout son soutien à Thyde Rosell et Jean-Marc Raynaud, victimes des lois liberticides de Sécurité intérieure (LSI), précédées de celles pour la Sécurité quotidienne (LSQ). Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, ces lois ont réduit de manière inquiétante les libertés individuelles. Elles attaquent tout aussi gravement les droits fondamentaux des enfants, inscrits jusque-là dans la loi française, mais pour combien de temps encore ? En effet, Jean-Marc Raynaud et Thyde Rosell n’ont fait que leur devoir d’enseignants ; scolariser un enfant, indépendamment de la situation administrative et des activités de ses parents. Enfin, la CNT s’inquiète des dérives sécuritaires qui poussent les personnels de l’Éducation nationale à collaborer avec la police, pour dévoiler l’identité des enfants qu’elle scolarise. Ces pratiques, qu’on pensait à jamais révolues, ne sont pas sans nous rappeler les périodes les plus sombres de l’État français, officiellement désavoué par les plus hautes autorités de la République. La CNT appelle les enseignants à résister à ce genre de pratiques, qui portent gravement atteinte au droit des enfants (…)» — CNT, 1er décembre 2004.

«(…) La Fédération anarchiste apporte son soutien total à Thyde et Jean-Marc ainsi qu’à leur famille et à leurs amis dans cette épreuve. La Fédération anarchiste exige leur libération immédiate et l’arrêt de la procédure judiciaire. La Fédération anarchiste s’inquiète de la criminalisation croissante de l’action politique et syndicale ainsi que des actes d’entraide envers les sans-papiers et toutes les victimes de cette société qui broie les individus. La solidarité et l’entraide ne sont pas des crimes, mais une pratique et un devoir nécessaire et légitime entre les oppriméEs dans leurs luttes contre l’oppression et la domination.» — FA, 1er décembre 2004.

Tribune libre transmise au Courrier le 3 décembre 2004.

Thyde Rosell et Jean-Marc Raynaud ont été libérés le 3 décembre. Aucune charge n’a été retenue contre eux.

Le 4 décembre.
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