Les affrontements du jour en Grèce

Des échauffourées ont éclaté jeudi à Athènes entre jeunes et policiers lors d’une manifestation de plus de 5000 étudiants, lycéens et militants de gauche protestant contre une meurtrière bavure policière, a constaté un journaliste de l’AFP.
À l'arrivée du cortège devant le Parlement, un groupe de jeunes a tenté de briser le cordon des forces anti-émeutes et la police les a repoussés en tirant des gaz lacrymogènes. Les jeunes les ont bombardés d’oranges et les affrontements ont rapidement cessé.
Mais il ont repris peu après à une centaine de mètres, à l’initiative d’un petit groupe d’une cinquantaine de jeunes masqués qui ont mis le feu à des poubelles et à trois voitures, devant le siège de l’Université d’Athènes, point de ralliement des manifestations.

Les fauteurs de trouble se sont ensuite dirigés vers la Faculté de Droit, située à proximité, devant laquelle ils ont mis le feu à des poubelles et à des chaises et tables prises sur des terrasses de cafés proches.
Massées à plus d’une centaine de mètres, d’importantes forces anti-émeutes les observaient sans intervenir.
Au moins deux véhicules des pompiers étaient sur place pour tenter de maîtriser les incendies des voitures qui continuaient de brûler.
Un peu plus bas, sur l’avenue Académias, une dizaine de jeunes jetaient des pierres vers un cordon policier.
Quelques mètres plus loin, les Athéniens faisaient leurs courses de Noël dans les boutiques illuminées et achetaient des bouquets de houx et des fleurs à des marchands ambulants.
Un autre petit groupe de jeunes a tenté en milieu d’après midi de s’en prendre à un sapin de Noël installé sur la place Syntagma, devant le Parlement, mais a été repoussé par la police. D’autres jeunes ont ensuite accroché aux branches quelques tracts évoquant la mort de l’adolescent de 15 ans tué par un policier le 6 décembre.
L’arbre avait été réinstallé mardi par la mairie après la destruction d’un premier sapin, incendié par des jeunes lors de heurts la semaine dernière.
La manifestation était organisée à l’appel des syndicats des professeurs, des unions de lycéens et d’étudiants et d’organisations de gauche pour protester contre la mort d’Alexis Grigoropoulos.
Les protestataires portaient des banderoles avec des slogans comme «Le deuil ne suffit pas, la lutte continue», «Il faut punir d’une manière exemplaire les coupables», ou «État assassin».
Cette manifestation a été précédée d’un rassemblement et défilé sur le même parcours à l’appel du parti communiste grec (KKE), qui s’est conclu dans le calme devant le Parlement.
Quelque centaines d’immigrés s’étaient par ailleurs massés en début de soirée devant le parlement pour protester contre la politique européenne d’immigration, sous une banderole appelant à la «citoyenneté pour tous les migrants». Les organisations anti-racistes et associations d’immigrés avaient appelé à cette manifestation.

À Salonique (nord), la deuxième ville du pays, environ 300 personnes ont manifesté jeudi en début d’après-midi, tandis que des groupes de jeunes ont occupé pendant quelques minutes les locaux de deux radios privées.
Un concert était prévu jeudi soir à Salonique à l’appel des groupes qui poursuivent les occupations d’universités de la ville.
Presse policière-bourgeoise :
AFP, 18 décembre 2008.
