Aidez l'EPI – école spécialisée en Techniques Freinet-Pédagogie Institutionnelle
Nous avions rencontré Nicole Maillard [Nicole Maillard est aussi militante à l’O.I.P. (Observatoire International des Prisons) et au G.I.A. (Groupe Information Asiles). Son livre Maltraitance sociale à l’enfance aux Éditions Libertaires a obtenu le prix Ni Dieu Ni Maître 2004 au Festival du livre libertaire de Merlieux.], présidente de l’EPI, lorsqu’elle avait rendu publique sa volonté d’ouvrir une école Freinet, à Coisevaux (70). Nous avons suivi ses réalisations et lui apportons notre soutien dans la poursuite de ce projet. Mais de quoi s’agit-il vraiment ?
Historique
L’École Pédagogie Institutionnelle (EPI) [EPI (École Pédagogie Institutionnelle), Association loi 1901 — no SIRET : 477 588 000 10 – code APE : 8559B — siège social : 8 rue du Faÿs – 70400 Coisevaux — Tél : 03 84 46 05 87 — CCP no 8072 20 B Dijon – École Pédagogie Institutionnelle] est une association loi 1901 laïque et indépendante, d’intérêt général et à gestion désintéressée, créée en 2002 et dont l’objet est de lutter contre l’exclusion scolaire et l’illettrisme d’une part, les violences entre groupes humains différents d’autre part, par l’utilisation des Techniques Freinet et de la Pédagogie Institutionnelle (T.F.P.I.).
Dans ce but, l’EPI souhaite construire une petite école avec internat, d’une douzaine de places, afin de permettre l’accueil d’enfants momentanément en difficultés. Face au refus des banques, y compris la NEF qui n’a pas joué le jeu, le projet a débuté sous une autre forme. L’EPI a ouvert, en septembre 2004, une petite école primaire privée laïque et mixte, à classe unique, située à Chagey (Haute-Saône), près d’Héricourt, Belfort et Montbéliard. Elle y a accueilli, dans des locaux qu’elle loue, des enfants de 5 à 16 ans en très grandes difficultés et aux pathologies graves et multiples. Cet afflux de population aussi gravement atteinte n’était pas du tout attendu par l’E.P.I. qui pensait, à l’origine, travailler avec des enfants simplement en difficultés scolaires.
La réalité de l’exclusion scolaire en France
D’après les chiffres officiels, au moins 20.000 enfants sont déscolarisés en France. Ils sont en fait bien plus nombreux. Certains des enfants malades et/ou handicapés ne trouvent pas de place dans les structures existantes. D’autre part, les services d’Aide Sociale à l’Enfance (A.S.E.) eux-mêmes peinent à trouver dans une zone géographique des lieux d’accueil et des lieux de scolarisation pour des enfants retirés à leur famille pour maltraitance grave présentant des troubles psychiques et comportementaux auxquels s’ajoutent parfois des maladies ou handicaps. Par ailleurs, même parmi les enfants handicapés statistiquement déclarés comme scolarisés, très nombreux sont ceux qui ne le sont qu’à temps partiel, voire très partiel (une après-midi par semaine, par exemple). En outre, parmi les enfants accueillis dans les IME (Instituts Médico-Éducatifs), certains ne bénéficient d’aucune scolarisation du tout, car rien n’y est mis en place pour cela. De plus, des milliers d’enfants d’âge scolaire sont dans des hôpitaux de jour (pédopsychiatrie). Ils bénéficient d’un quota horaire hebdomadaire de scolarité le plus souvent très réduit, quand il n’est pas totalement inexistant. Cette absence de scolarisation surajoute du handicap à des enfants qui accumulent du retard de développement et de connaissances. Nous pourrions ajouter les enfants «décrocheurs» qui sont déscolarisés par absentéisme massif et régulier et ceux qui souffrent de l’école telle qu’elle se pratique aujourd’hui.
Il existe donc un besoin pressant de lieux de vie et de scolarisation pour répondre aux très nombreuses demandes encore insatisfaites. Et il existe un besoin pressant d’une approche psychologique et pédagogique, individuelle et groupale, différente pour ces enfants, éveilleuse de leur désir d’entrer en relation et capable de leur en donner les moyens. Ce projet n’est pas le seul et il est encouragé par le succès des deux internats déjà existant en France qui utilisent les T.F.P.I. : l’école de la Neuville, en Seine-et-Marne, et l’école de l’API (Action pédagogique Institutionnelle), dans l’Orne.
Fonctionnement de l’école en Techniques Freinet Pédagogie Institutionnelle (T.F.P.I.)
La spécificité du projet de l’EPI réside bel et bien dans le choix des T.F.P.I. L’expérience emmagasinée à l’école de jour prouve que ces techniques fonctionnent aussi pour des enfants cumulant les handicaps. Les enfants accueillis étaient soit autistes, soit psychotiques, soit psychopathes, la plupart avec des problèmes sociaux, certains même judiciaires. En plus, ils étaient en même temps presque tous soit épileptiques, soit atteints d’autres handicaps génétiques. Pourtant, la spécificité des T.F.P.I., par la prise de responsabilité, l’établissement de règles de vie commune, la gestion de la vie collective, a eu sur eux des effets bénéfiques importants. Citons l’exemple de trois élèves épileptiques et cumulant d’autres troubles : tel garçonnet de sept ans, jugé arriéré profond et refusé comme tel par l’Éducation nationale, a pu être scolarisé en CE1 en école primaire ordinaire après un an passé à l’E.P.I., suite à ses progrès considérables : les T.F.P.I. lui ont permis de «s’éveiller» et de révéler sa vive intelligence, faisant voler en éclats l’étiquette d’handicapé mental grave qui lui avait été collée. Tel autre, psychotique, après avoir passé toute son enfance en psychiatrie, était jugé dangereux, incapable d’apprendre et rejeté de toute institution, quand l’E.P.I. l’a accueilli à l’âge de dix ans. En trois ans, il y a appris à lire, écrire et compter et y est devenu capable d’assumer certaines responsabilités, outre le fait que son hémiparésie droite a complètement disparu. Un autre épileptique très grave (pharmacorésistant) et au comportement très violent, deux trépanations (avec lobotomie partielle), divers appareils dans la poitrine et dans le cerveau, hémiplégie gauche, avait un niveau à peine Grande section de maternelle à son arrivée à 14 ans. En deux ans, il est entré et a avancé dans les apprentissages de CP et il est devenu capable de vivre en groupe en tenant compte des règles de vie établies en commun.
On pourrait parler aussi de tel ou tel élève autiste et dysphasique et comment il entre peu à peu dans le langage et la communication avec les autres… et du jour mémorable où, abandonnant l’écholalie, il dit «Je»… C’est avec ces enfants ou adolescents, venant chaque jour souvent de très loin (Doubs, Haute-Saône, Territoire de Belfort), que l’école de jour s’est ouverte. Elle fonctionne avec les institutions et les métiers, propres aux pédagogies alternatives (imprimerie, Quoi de neuf ?, ceintures de compétences, Conseil, correspondance). Les pédagogies alternatives ont des parti-pris fondamentaux : l’enfant est une personne en construction et tous les enfants sont capables de réussir ; l’enfant se construit avec les autres ; l’enseignant a un rôle important dans la mise en place de démarches d’apprentissage et la transmission de valeurs éthiques [Voir mon article «C’est quoi les pédagogies nouvelles ?», Le Monde Libertaire, 17 juin 2004]. Notons que si le projet répond à de véritables besoins et aux attentes des familles et des institutions, ces dernières ont toujours refusé de payer le prix de journée des enfants qu’elles souhaitaient placer à l’école de jour de l’E.P.I., et ce, malgré le soutien reçu par l’inspecteur d’Académie de la Haute-Saône.
Le projet d’internat
L’année 2008 verra-t-elle enfin l’internat sortir de terre ? Nous le souhaitons. Les travaux de construction ont commencé fin févier 2007 et c’est par l’énergie déployée et les soutiens des amis que la chose a été rendue possible. Le projet d’internat a été budgétisé à 320.000 euros. Ce sera une construction en ossature bois, écologique. L’école de jour a déjà reçu psychiatres, psychologues, éducateurs, enseignants curieux de découvrir les T.F.P.I. L’internat offrira aussi un espace de formation, de documentation et d’information. L’EPI a toujours été claire sur le statut de l’école : c’est une école privée hors contrat. Il est impossible d’accéder au statut d’école privée sous contrat, même simple, avec l’Éducation nationale, car les critères du décret de 1960 à ce sujet ne le permettent pas (l’école privée doit avoir au moins 5 ans d’existence et répondre à un afflux de population imprévu sur la commune où elle se trouve). À ce jour, grâce aux dons et aux apports avec reprise, plus de la moitié de la somme a déjà été récoltée. Il manque 154.000 euros pour mener à bien cette aventure, soit 1540 personnes qui donnent chacune 100 euros (c’est une moyenne, bien sûr !). L’EPI est habilitée à recevoir des dons (envoi d’un reçu fiscal ouvrant droit à une réduction d’impôts), des mécénats (somme donnée par une entreprise) et des apports avec reprise (avance d’argent, sans intérêt, avec signature d’un contrat précisant la date à laquelle l’apport sera rendu, selon les possibilités financières de l’association). Il ne tient qu’à vous d’être acteur de cette aventure passionnante.
SOUSCRIPTION POUR L’E.P.I.Nom, prénom ...........................
Adresse ......................................................
...................................................... Tél ...........................
participe à la souscription en faveur de la construction de l’internat de l’E.P.I.et verse un montant de ...........................
Je recevrai début 2009 un reçu fiscal à joindre à ma déclaration d'impôts 2008.
(libeller le chèque à l’ordre de l’E.P.I. et l’envoyer avec le présent coupon à
E.P.I. 8 rue du Faÿs 70400 Coisevaux)
Fait à ..........................., le ...........................
(signature)