Mort de Jérémy en prison : «Le droit de la famille à la vérité»
Me Marie-Christine Buffard, avocate du barreau de Saint-Étienne, s’est officiellement constituée partie civile pour les parents et grands-parents du jeune homme.
La famille de Jérémy Martinez, ce jeune Stéphanois de 19 ans frappé à mort en prison à Valence le 4 mars (notre journal du samedi 29 mars), a officiellement mandaté Me Marie-Christine Buffard, du barreau de Saint-Étienne.
Le détenu, âgé de 20 ans, qui partageait sa cellule, a été mis en examen pour homicide. «Cette famille a droit à la vérité, rappelle Me Buffard, mais pour accéder au dossier et connaître les résultats de l’autopsie, la seule solution est de se constituer partie civile.» L’avocate devrait donc dans les jours à venir obtenir les premières pièces du dossier confié à un juge d’instruction de Valence.
L’enquête est désormais entre les mains de la police criminelle valentinoise et les auditions vont se multiplier pour entendre l’auteur et les témoins du drame, les codétenus de la jeune victime, et aussi le personnel de la prison de Valence : «Pratiquer la politique de la délinquance zéro, c’est une chose, souligne Me Buffard, mais cela corrobore aujourd’hui avec une surpopulation qui ne permet pas au personnel d’assurer aussi la sécurité des détenus. La société n’est pas là pour envoyer des jeunes à l’abattoir. Elle a le devoir de les protéger.»
L’avocate avait assisté le jeune Jérémy à plusieurs reprises, lorsqu’il était mineur et commettait des actes de petite délinquance à répétition : «Jérémy traînait ses casseroles de l’adolescence et lorsqu’il s’est retrouvé pour la première fois devant un tribunal de majeur, dans le cadre d’une comparution immédiate, les sursis sont tombés.» Il purgeait effectivement une peine de prison ferme d’un an et était incarcéré depuis début novembre.
Pourtant le jeune homme était dans la perspective d’une formation et préparait sa sortie : «Tout semblait aller bien pour lui durant les premiers jours de sa détention. Jusqu’au jour où il s’est retrouvé dans la cellule d’un détenu, visiblement atteint de troubles psychiatriques graves.» Pour les parents et grands-parents de Jérémy, le personnel de la prison a livré leur enfant à un «bourreau». L’enquête devrait permettre de déterminer les responsabilités de chacun.
Laurence Perbey
Voir aussi,
Le Progrès (édition de la Loire), 2 avril 2008
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Pour en finir avec toutes les prisons ! (25/03/08)