Sur l'identité nationale

Publié le par la Rédaction

Communiqué des Délégué(e)s du Personnel du CEA à Besançon (Doubs)

Nous, Délégué(e)s du Personnel du CEA, avons appris que la PJJ demandait un extrait d’acte de naissance à tous les collègues nés à l’étranger et uniquement à eux.

Au delà de notre incompréhension face à une telle demande, surtout qu’étant dans le secteur privé il n’existe aucune obligation d’avoir un passeport français pour travailler dans notre établissement, nous tenons à faire part de notre indignation. Cette demande nous semble faire écho à toute la campagne chauvine et réactionnaire du gouvernement autour de la soi-disant «identité nationale». En effet, cette demande arrive dans un contexte où de plus en plus de fonctionnaires zélés vont jusqu’à exiger des certificats de naturalisation de grands-parents pour obtenir certains papiers, créant des situations non seulement kafkaïenne mais révoltantes pour quiconque a un minimum de sentiments humains.

Aussi, en tant que Délégué(e)s du Personnel, c’est-à-dire représentant(e)s de tous les salarié(e)s du CEA, quelle que soit leur nationalité, leur origine ou leur situation administrative, nous tenons à dénoncer non seulement cette mesure mais toute la boue raciste et nationaliste du débat sur «l’identité nationale». En tant que travailleurs salariés, nous n’avons que faire de cette «identité nationale», et rappelons que si nous n’avons aucune identité commune avec les Sarkozy et les Parisot, notre cœur en revanche bat au même rythme que celui de toutes celles et de tous ceux qui partout dans le monde se lèvent contre l’injustice, l’oppression et l’exploitation. Que nous disions «mein Schatz» ou «Habibi» à ceux qui nous sont chers, que nous chantions des berceuses en chinois ou en peul à nos enfants, que nos ancêtres soient enterrés dans les montagnes d’Anatolie ou les plaines de Pologne, nous subissons les mêmes conditions de travail, les mêmes bas salaires et les mêmes politiques antisociales. Le chauvinisme, le nationalisme et le racisme ont toujours été des poisons mortels pour le monde du travail, divisant ses rangs alors qu’il est de plus en plus indispensable d’être unis pour faire face aux attaques du patronat et du gouvernement, et cherchant à nous faire croire que nous aurions quelque chose en commun avec ceux qui nous exploitent.

Contre tous les réactionnaires qui veulent nous enfermer dans de fausses identités nationales, ethniques ou religieuses, nous rappelons que notre seule identité est humaine, de cette humanité qui refuse l’oppression et qui se lève pour construire un monde digne du XXIe siècle, un monde où les frontières nationales qui n’ont plus lieu d’être rejoindront dans les poubelles de l’histoire les anciennes divisions féodales du Moyen-Âge.

Les Délégué(e)s du Personnel SUD et CGT du CEA, 8 février 2010.
CGT ADDSEA

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