La Ligue des droits de l'Homme attaque le bilan de Sarkozy

Publié le par la Rédaction


La Ligue des droits de l’Homme a présenté jeudi lédition 2007 de son «état des droits de lHomme en France», déplorant une «régression continuelle des libertés» et condamnant particulièrement le bilan de Nicolas Sarkozy, candidat UMP à la présidence et ex-ministre de lIntérieur.

Qualifiant la «vision du monde» de M. Sarkozy d’«absolument terrifiante», le président de la LDH, Jean-Pierre Dubois, a laissé peu de suspense sur la prise de position du comité central samedi dans le duel Nicolas Sarkozy-Ségolène Royal. «Il faut réagir avant quil ne soit trop tard», a-t-il martelé, parlant de «grave régression en matière de droits fondamentaux depuis cinq ans».

«La politique législative de course au sécuritaire à dominante xénophobe sacrifie au report de voix dextrême droite les droits des étrangers, lhumanité élémentaire et, au bout du compte, les libertés de tous», écrit-il dans ce bilan publié aux éditions La Découverte.

La LDH constate en 2006 une «aggravation de la crise sociale», un «approfondissement de la crise institutionnelle» et une «extension de la crise éthique» qui «se répand au rythme de la contamination de lordre républicain par lagenda lepéniste».

«Lannée 2006, plus encore que les précédentes, fut une très mauvaise année pour les étrangers vivant sur le sol français», estime M. Dubois, selon lequel «la chasse aux sans-papiers sest intensifiée au rythme de la précampagne présidentielle du ministre de lIntérieur Nicolas Sarkozy, avec son volet “chasse aux enfants” particulièrement insupportable».

Lorganisation avertit qu’«agiter le fantasme de l’“immigration subie” (terme employé par M. Sarkozy), dangereuse, cest construire le racisme, cest préparer plus daffrontements, dinjustices, de violences».

Elle déplore les effets de plusieurs lois votées en 2006, notamment celle du 31 mars sur «légalité des chances» qui a signifié «stigmatisation, sanctions, alourdissement des difficultés pour les familles et les jeunes les plus fragiles». La LDH assure également que la nouvelle loi Sarkozy sur limmigration du 24 juillet a signifié «exclusion et précarisation» et s’inquiète de la nouvelle législation visant à restreindre davantage le regroupement familial, annoncée par M. Sarkozy.

Elle qualifie de «point dorgue de cinq ans de mise en œuvre législative de pans entiers du programme de Le Pen» la loi sur la «prévention de la délinquance» dont linspirateur est, selon la LDH, «toujours (lex) ministre de lIntérieur qui se mêle déjà de justice, de santé, déducation, de logement».

Selon la LDH, ce texte institue «un contrôle social généralisé, un fichage municipal de la population, un système de délation imposé de fait aux travailleurs sociaux et la transformation des maires en shérifs» et «risque de préfigurer un véritable basculement de notre société». «Les libertés et légalité ont ainsi régressé de concert en 2006, au profit non dune sécurité durable mais dune idéologie sécuritaire qui augmente linsécurité quelle prétend combattre», affirme encore lorganisation. Selon elle, en outre certains policiers «ne respectent pas les droits des citoyens» et «se sentent sinon couverts, du moins rarement inquiétés, dans le climat créé par les provocations ministérielles».

La LDH se félicite en revanche de lavènement en 2006 de «résistances symboliques mais aussi militantes», saluant notamment la «retentissante victoire contre le CPE» et le combat du réseau Éducation sans frontières (RESF) pour protéger les familles sans-papiers grâce au «recours légitime à la désobéissance citoyenne».

Presse jaune (Isabelle Ligner, AFP).

Publié dans La police travaille

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