Bas les pattes sur le Toboggan ! Bas les pattes sur les squats !

Publié le par la Rédaction

Au 26 octobre :
La Mairie de Dijon s’engage à ne pas expulser le Toboggan pendant la période hivernale…
Comme vous le savez, diverses actions de soutien avaient été entreprises pour protester contre la détermination de la Mairie de Dijon à expulser le Toboggan, squat d’habitation et d’activités ouvert depuis fin août 2006.
    Aujourd’hui, une quarantaine de personnes s’est rassemblée devant la Mairie de Dijon, place de la Libération, accompagnée d’une banderole et d’éléments de mobilier. Deux occupantes du Toboggan ont rencontré le directeur de cabinet du Maire, afin d’exiger leur maintien dans les lieux, comme préalable à toute possible discussion. Ce dernier a fini par s’engager par écrit à ce que le Toboggan ne soit pas expulsé avant et pendant la trêve hivernale.
    Mille merci à tous et toutes de votre soutien. Nous allons rester vigilant-e-s. Nous vous tiendrons au courant de la poursuite des activités du Toboggan et des futures interactions avec la Mairie.


Au 25 octobre :
Note de dernière minute
La cour d’appel vient de décider d’annuler les deux mois de délais accordés en première instance. Le Toboggan est donc expulsable depuis aujourd’hui. Il est encore trop tôt pour savoir si la Mairie de Dijon va finir par reculer et renoncer à expulser avant le 1er novembre. Il est donc fort important de continuer à lui montrer des signes clairs de désaccords. Plein de petits gestes individuels ou collectifs sont possibles même à distance. Le PS est partout n’est-ce pas ? (…)

Quand le Toboggan s’invite aux 10e rencontres de la démocratie locale à Dijon
Vendredi 20 octobre, une trentaine de personnes se sont invitées aux « 10e rencontre de la démocratie locale à Dijon » qui réunissaient un millier de personnes venues de toute la France pour parler d’« initiatives solidaires », de démocratie participative et de « citoyenneté ». Ces personnes entendaient pointer le paradoxe criant entre la volonté affichée à cette occasion par la ville de soutenir les initiatives de quartier et lien social, et la répression orchestrée depuis deux mois à l’encontre du Toboggan, espace d’habitation et d’activité mis en place dans une maison vide de la rue Charles Dumont.
    Une banderole de 15 mètres, « Nous créons de la vie de quartier, pourquoi nous expulser ? », a été posée sur le parvis du Palais des sports. Des « stewards » assuraient l’acceuil des participant-e-s et distribuaient des tracts de sensibilisation contre l’expulsion du Toboggan autour d’un pupitre annonçant « la Mairie vous parle » et depuis lequel étaient diffusés des extraits sonores du dernier Conseil Municipal où le Maire de Dijon se vantait notamment d’avoir « expulsé 7 squats en 5 jours » et de toujours appliquer la loi, pour les squats comme pour « les sans-papier en situations irrégulières signalés au procureur de la République ».
    Un panneau reprocopiait en grand format l’appel à délation envoyé par la Mairie au voisinage du Toboggan. Cette petite intervention malicieuse fut semble-t-il assez appréciée et eut pour effet de plonger quelques proches et représentants présents de la Mairie dans des états semble-t-il fort malaisés. Le lendemain, M. Rebsamen lui-même s’est vu interpellé, après son dicours-apéro, par diverses personnes. Il aurait déclaré à cette occasion être prêt à négocier. Il se pourrait donc que la Mairie finisse, sous la pression, par changer son fusil d’épaule. Mais la méfiance reste de mise.
    Le texte ci-joint, distribué lors de cette action conte l’histoire du Toboggan, explicite la démarche et le contexte de cette action et met en lien l’histoire du Toboggan avec une critique plus large des politiques de la Mairie, que ce soit sur les questions de sécurité et d’urbanisme en général ou plus spécifiquement vis-à-vis des sans-papiers, des Tanneries ou encore du cinéma indépendant Eldorado.

« Démocratie locale » à Dijon rime aussi avec répression, appel à délation et expulsions… Soutenons le Toboggan !
30 août 2006, Dijon. Le 62, rue Charles Dumont, semble en proie à une inhabituelle animation : plusieurs dizaines de personnes ont installé une table avec jus de fruits & café, discutent avec les passant-e-s et annonçent la création d’un nouvel espace dans le quartier : le Toboggan. Les voisin-e-s se succèdent, et ne cachent pas leur enthousiasme à voir revivre cette maison, abandonnée depuis longtemps et sur laquelle la Mairie n’a de ses propres aveux aucun projet à court terme. (Le directeur de cabinet du maire, M. Thierry Courcin, a déclaré hier encore, tout en intimant paradoxalement aux occupants de quitter les lieux, qu’il n’y aurait pas de projet sur le site avant deux ans.)
    Trouvant choquant que des espaces demeurent à l’abandon, quand eux-mêmes, comme tant de gens, peinaient à accéder à un logement, un groupe de gens l’a occupée. Ils et elles ont décidé de l’habiter, pour y vivre ensemble, y développer une vie collective & solidaire, et proposer un espace d’activité indépendant dans le quartier, ouvert aux voisin-e-s et autres personnes intéressées. Depuis lors, les projets & activités se multiplient : des cours de peinture et repas publics ont commmencé, des répétitions de comédie musicale, ateliers couture, cuisine & confiture ainsi que des après-midi jeux s’organisent…
    D’aucuns auraient pu croire d’une mairie qui se targue de mener une politique «sociale», en faveur du logement, en promotion de la «culture», de la «démocratie locale» et de la vie de quartier, qu’elle aurait, sinon aceuilli favorablement l’initiative des occupant-e-s, du moins reconnu la pertinence de leur démarche, celle-ci apportant une réponse pratique aux préoccupations affichées par la municipalité. Que nenni ! Car pour toute réponse, trois jours à peine après l’investissement des lieux, la mairie assigne les occupant-e-s au tribunal, en procédure d’urgence, pour obtenir l’expulsion immédiate des habitant-e-s, qui n’ont alors que quatre jours pour préparer leur défense. Un délai de deux mois leur est accordé (délai minimal en cas d’expulsion), ce qui ne semble pas contenter la municipalité, prête à tout pour mettre à la rue les occupant-e-s ! Elle décide donc de faire appel de la décision.
    Le 11 septembre au matin, les habitant-e-s de la rue Charles Dumont découvrent avec surprise dans leur boîte aux lettres un courrier du maire lui-même, qui leur apprend que des «troubles» seraient occasionnés par le squat, dont les riverain-e-s seraient victimes. M. Rebsamen y déplore que la décision de justice ne l’autorise pas à pratiquer une expulsion manu militari, et en appelle à la délation, invitant les habitant-e-s du quartier à envoyer des plaintes, dans l’espoir d’éradiquer le lieu.
    Choc pour bien des lecteurs, qui, incrédules, ont du mal à faire le rapport entre le lieu acceuillant qu’ils viennent de découvrir, et le foyer d’insécurité que décrit la mairie. Celle-ci n’a pas froid aux yeux, en faisant appel à des stratégies dignes du Front National : instrumentalisation des peurs, usage des pires préjugés et clichés, pour créer de toutes pièces une illusion d’insécurité, et ainsi manipuler pour parvenir à ses fins.
    Car à défaut de nuisances & arguments bien réels, la mairie en est réduite à implorer les riverain-e-s d’accréditer ses thèses farfelues («À ce jour, il est nécessaire de démontrer que ces nuisances persistent, et que votre voisinage en est troublé»). Malheureusement pour elle, il semble que la mairie ait bien sous-estimé la capacité de jugement des dijonnais-es, comme en témoignent les nombreux messages de soutien que les occupant-e-s ont reçu des riverains, et les divers projets que ces derniers ont proposés.
    Si les mesures criminalisantes & répressives que la mairie déploie à l’encontre du Toboggan ont de quoi sonner l’alerte quant au sens de la politique municipale, ces appels aux délires sécuritaires & méthodes populistes ne font que confirmer une tendance déjà engagée. Rappelons qu’il aura fallu près de 4 ans de lutte à l’Espace autogéré des Tanneries (Depuis 8 ans, Les Tanneries pratiquent l’autogestion d’un espace d’activités et d’un habitat collectif, sans hiérarchie, profit, ni subvention.) pour mettre un terme aux menaces d’expulsion que les municipalités successives ont fait peser sur le lieu, et que la Mairie actuelle menace de nouveau de l’expulser dès qu’elle aura pu imaginer un projet sur le terrain. Pour l’anecdote, la Mairie, qui n’est décidément pas à un mensonge prêt, a refusé à la dernière minute que la revue Territoires, dont les Tanneries font la couverture, soit inclues dans la mallette officielle des participant-e-s des rencontres sur la démocratie locale, en racontant entre autre que cet espace d’activité serait en proie à la drogue. Une grossière instrumentalisation des clichés les plus éculés sur les «squats», surtout en ce qui concerne l’un des rares lieux publics dijonnais où se tiennent des tables de prévention «sexualités, drogues…» lors de soirées. C’est plus vraisemblablement le relais dans la revue Territoires des rencontres internationales autogestionnaires et anticapitalistes s’étant tenues aux Tanneries cet été qui perturbe la municipalité. Censure du traffic… des idées ?
    En mai 2005, la mairie prêtait les locaux des anciens abbatoirs aux… CRS, afin que ceux-ci s’y entraînent à la répression des manifestations, à l’expulsion de lieux occupés, entre autres joyeusetés. Un an plus tard, elle cédait partie de ces locaux aux ERIS (Équipes Régionales d’Intervention pour la Sécurité), groupes armés & cagoulés intervenant en milieu pénitenciaire. Depuis leur création, leur action a été synonyme de déchaînements de violence, humiliations et bavures à l’encontre de détenu-e-s, ce qui leur a valu d’être dénoncés par de nombreuses associations des Droits de l’Homme.
    N’oublions pas non plus que la mairie a systématiquement fait suivre à la justice les demandes de mariages «mixtes», alors que la loi ne l’y oblige aucunement. Ce zèle entraîne une discrimination claire, et participe directement de la répression & de l’expulsion des étranger-e-s en situation irrégulière.
    La mairie n’a décidemment pas peur du ridicule, quand elle décerne un prix récompensant l’action en faveur du logement lors du rendez-vous annuel des associations, le «grand dej’ 2006», alors même qu’elle se félicitait, lors du dernier conseil municipal, de battre des records d’expulsions («7 squats en 5 jours»).
    Enfin, côté culture, la ville se passe bien d’agir pour soutenir un cinéma d'art & essai comme l’Eldorado, qui se bat pour préserver cinéma indépendant et débats de société, hors des sentiers battus de la culture de consommation.
    De nos jours, il semble que le sécuritaire vende plus que la culture & la solidarité. Il y a de la place pour loger CRS & ERIS, comme pour laisser construire des multiplexes ; plus, à coup sûr, que pour les sans-papiers, les espaces de vie indépendants, et la culture non-marchande.
    Si la mairie réprime ce qui échappe à ses institutions, il ne tient qu’à nous, à vous, de l’en empêcher ! Contre l’expulsion du Toboggan, communiquez à la mairie vos sentiments (3)! La cour d’appel rendra son jugement le mardi 24 octobre. Si les deux mois de délais sont annulés, la mairie semble vouloir passer outre les délais légaux de procédure et se précipiter d’expulser avant le début de la trêve d’hiver. Le Toboggan, ainsi que les individus et associations qui le soutiennent entendent ne pas se laisser faire.

vendredi 20 octobre 2006
Collectif de soutien au Toboggan

Courriel au maire de Dijon
Monsieur le maire,
    L’activisme de votre municipalité contre les squats de votre ville est désormais bien connu par une part toujours plus importante de nos concitoyenNEs, et au-delà.
    Sachez que nous nous engageons à poursuivre le plus largement possible notre travail d’information sur vos menées dans ce domaine.
    D’ores et déjà, il est urgent que vous compreniez que vous faites fausse route en vous acharnant contre un mouvement légitime par lequel la vie sociale reprend quelques-uns de ses droits élémentaires. Prenez-y bien garde : car qui s’attaque à la Solidarité, celui-la a beaucoup à perdre.
    Nous vous demandons donc de cesser sur-le-champ les persécutions engagées à l’encontre du Toboggan ; de même pour tout autre lieu déjà ouvert ou qui viendrait à s’ouvrir à l’avenir.
    Dans l’attente de constater de votre part une conduite plus conforme à vos beaux discours sur la question du logement, recevez, Monsieur le maire, nos salutations déterminées,

La Rédaction du Jura Libertaire

20 octobre :
Introduction & appels à
des actions, fax, mails, appels de solidarité
Le Toboggan est une ancienne maison dijonnaise vide, occupée depuis le 27 août 2006 et transformée en un lieu autogéré d’habitation et d’activités de quartier. Le Toboggan est devenu rapidement assez populaire dans le quartier Dumont et propose des ateliers de peinture, couture, restaurants, débats, projections…
    Depuis son ouverture, la Mairie PS de Dijon s’acharne pourtant par tous les moyens à expulser ce squat, et ce à l’entrée de l’hiver :
    - mise en place d’une procédure d’urgence aux tribunal, puis d’une nouvelle procédure pour faire appel de la décision de justice alors que le Toboggan n’avait obtenu que 2 mois de délais,
    - distribution d’une lettre du Maire mêlant propagande sécuritaire et appel à la délation aux habitant-e-s et commerçant-e-s du quartiers,
    - attaques diverses contre les squats au Conseil Municipal et dans la presse…
    Dans le même temps le Maire, François Rebsamen, numéro 2 du PS, se vante d’avoir expulsé 7 squats en 5 jours et annonce que l’Espace autogéré des Tanneries sera expulsé dès que se présentera un projet d’utilité publique.
    Si la cour d’appel décide d’annuler les deux mois de délais, le Toboggan risque d’être expulsé entre le 25 octobre (le jugement sera rendu le 24) et le 1er novembre, commencement de la trêve d’hiver.
    Nous appelons donc à diverses actions de solidarité face à la Mairie de Dijon, dès aujourd’hui et jusqu’au 24 octobre. Nous espérons notamment que de nombreuses personnes fassent connaître leurs désaccords face aux menaces d’expulsion en appelant la Mairie ou en envoyant des mails, fax ou lettres (voir contacts ci-dessous / une lettre type est disponible mais vous pouvez aussi improviser à votre goût). Des petits gestes qui prennent peu de temps mais qui aideront, parmi d’autres initiatives, à exprimer un ras-le-bol de la répression vis-à-vis des espaces d’autonomie et à marquer une solidarité collective locale et au-delà.
    Par ailleurs, les occupant-e-s du squat et le collectif de soutien ont décidé de lancer, suivant le résultat du tribunal, des actions de résistance pour empêcher l’expulsion durant la semaine du 25 au 31 octobre. Une invitation large à venir à Dijon et au toboggan pour tenter d’empêcher l’expulsion, barricader collectivement la maison et tout ce qui s’ensuit, risque donc d’être lancée le 24 octobre. Tenez-vous prêt !
    Faites connaître dès aujourd’hui votre opposition à la Mairie de Dijon :
Mairie de Dijon ― à l’attention de M. le Maire François Rebsamen ― Place de la Libération ― 21000 Dijon / Standard 03 80 74 51 51 / francois-rebsamen@ville-dijon.fr

Petite présentation du Toboggan
Le Toboggan est un petit immeuble située 60, 62 rue Charles Dumont à Dijon. Il est habité par une dizaine de personnes qui ont eu l’envie commune d’ouvrir un lieu de vie et d’activités centré sur la vie du quartier et de faire revivre ce bâtiment laissé à l’abandon par la mairie, son proprietaire.
    C’est donc le 25 aout 2006 que le Toboggan s’est ouvert, trois jours plus tard, le p’tit dej de rue pour la présentation du lieu était organisé. Depuis les habitant-e-s ont commencé-e-s travaux de rénovation et d’aménagement pour en faire un espace de vie agréable, pour proposer des activités, pour ouvrir le lieu sur le quartier et créer du contact entre voisins. Car c’est bien cela qui est au centre des préoccupations, le lien social.
    C’est ce contact entre les gens qui a fait naître ce lieu et qui le fera vivre. Ce même contact qui se perd dans nos quartiers et nos villes. Que se soit dans le fait de vivre à plusieurs ou d’ouvrir sa maison pour des activités, ce sont des choix de vie qui vont dans ce sens, créer du lien social et de la solidarité. C’est dans cette optique que se trouve le Toboggan.
    Les habitant-e-s prennent les décisions collectivement, se réunissent souvent pour discuter de la vie de la maison et pratiquent ainsi l’autogestion de leur lieu de vie mais aussi de leur lieu d’activités.
    Car les projets foisonent et se mettent en place avec les voisins, en parallèle à la vie quotidienne, aux études ou au travail pour certain-e-s et à la lutte juridique face à la mairie.
    Les locaux permettent de mettre en place de multiples activités pour toutes et tous. Il est ainsi prévu des cours de peinture à prix libre, des ateliers de couture, de photos, de cuisine, des réunions ainsi que goûters et autres fêtes. Mais ce n’est pas tout car les habitant-e-s du quartier sont évidement invité-e-s à venir participer mais aussi à proposer d’autres projets, participant ainsi à la vie de la maison mais aussi et surtout à celle de leur quartier.
    Le Toboggan se voulant un lieu ouvert, vous pouvez venir pour y rencontrer les personnes impliquées dans la vie du lieu, participer aux ateliers, céer, échanger, réparer, récuperer, rigoler… Et pour être sûr de trouver quelqu’un, essayez de passer les samedi et dimanches après-midis.

Lettre-type
M. le Maire, je soussigné trucmuche, souhaite vous faire connaître ma vive oppositions face aux menaces d’expulsion que la municipalité de Dijon fait peser sur le Toboggan.
   S
uivie de ce que vous voulez faire savoir à la Mairie à ce sujet.
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