
[Les cinq Directives furent réalisées au Danemark chez Jeppesen Victor Martin à Randers, le 17 juin 1963.
À la différence des quatre directives inscrites en lettres noires sur un fond couleur de muraille, la Directive no 4, d’un format différent, est tracée en lettres blanches sur un mètre de peinture industrielle (huille et résine plastique) que Giuseppe Pinot-Gallizio avait réalisée en 1958 et qui se trouvait chez Martin. «J’ai peint, si le mot n’est pas un peu excessif, comme une sorte d’hommage à la manière jornienne des “peintures modifiées” […]. Ce tableau détourné étant donc celui de Gallizio, et la directive écrite de ma main, c’est en somme une authentique synthèse ; un excellent exemple de ce que Jorn appelait un “compromis situationniste”, et finalement de ce que l’I.S. a été artistiquement et autrement», écrivait Guy Debord en 1988 au collectionneur Paul Destribats.
Sur les cinq Directives, seules trois subsistent. À la suite de l’explosion le 18 mars 1965 d’une bombe incendiaire posée par un provocateur dans la maison de J.V. Martin, «la plupart des anti-tableaux réalisés dix-huit mois auparavant (Martin, Bernstein) pour la manifestation “Destruction de RSG 6” furent également anéantis : voilà bien une suppression de la négation artistique qui n’est pas encore son dépassement ! La “couverture” de l’art ici s’est trouvée brûlée.» (I.S. no 10, mars 1966)]