Flic assassin acquitté à Nîmes : la justice de classe a encore frappé !
Le gendarme qui a descendu Mourad il y a 5 ans à Durfort (vers saintHyppo) a été acquitté au terme d’un procès en grande pompe qui dure depuis lundi à la cour d’assises de Nîmes. La ville, cité Valdegour en tête, est sous pression policière.
Police partout, justice soi-même !
Que crament comicos et tribunaux !Courriel du 1er octobre 2009.
Affaire Mourad : le gendarme Chambard est acquitté
Pour la dernière journée, revivez le procès de Frédéric Chambard. Ce gendarme de 42 ans vient d'être jugé aux assises du Gard. Il était accusé d’avoir tué par balle Mourad Belmoukhtar, un jeune homme de 17 ans, alors qu’il tentait de l’interpeller après une série de cambriolages nocturnes dans la région de Nîmes, en 2003.
14h36 - Frédéric Chambard est acquitté. Hurlements dans la salle. «Ils l’ont tué et il part tranquille.» La mère aux gendarmes présents dans la salle : «Vous m’avez pris mon enfant. Je respecte la justice, je vous respecte vous. Mais moi, personne ne me respecte. Est-ce que vous vous rendez compte de ce que je subis ?» Frédéric Chambard a déjà quitté la salle.
14h35 - La cour s’apprête à rendre son verdict.
14h31 - La salle d’audience est comble. Les photographes de presse mitraillent. Chacun retient son souffle, Frédéric Chambard le premier, entouré de deux policiers.
14h16 - Le verdict est attendu d’une minute à l’autre. Les CRS ont investi la salle des pas perdus, pour prévenir d’un éventuel débordement. À l’extérieur du palais de justice, pas moins d’une dizaine de véhicules de police sont stationnés. Au cas où.
11h55 - L’avocat revient sur le statut du militaire. Il précise, parlant autant avec sa voix qu’avec ses mains : à la différence des policiers, les gendarmes peuvent utiliser leur arme hors légitime défense.
Quand bien même : pour Me Phung, la situation ce soir de 2003 était telle que Frédéric Chambard se trouvait dans la nécessité absolue de tirer. Les délits graves commis par les fuyards, les zigzags de Mourad pour envoyer la voiture des gendarmes dans le fossé, le fourgon qui s’arrête en travers de la route… Impossible pour l’accusé de savoir qu’il avait affaire à des «gamins». L’avocat revient également sur la «détermination» du trio, sur la pression extrême qui s’est exercée sur les forces de l’ordre en l’espace d’à peine deux minutes.
Et prévient les jurés : «Quel que soit votre verdict, il ne va pas plaire à tout le monde.»
Frédéric Chambard : «Je suis désolé pour ce drame.»
Le verdict est attendu en début d’après-midi.
11h20 - Pour Me Phung, le réquisitoire de l’avocat général comporte nombre de contradictions. La plus remarquable : si le gendarme Chambard avait tiré pour tuer, il aurait dû comparaître pour meurtre.
10h57 - Le deuxième avocat de la défense, Me Phung, prend la parole. Il plaide l’acquittement. Lui aussi arpente la salle, sous le regard fixe de Frédéric Chambard. Sa main gauche est posée sur sa hanche, sa droite fait des moulinets au rythme de son argumentation. «Le désespoir d’une mère qui enterre son enfant est de l’ordre de l’univers qui est remis en question.»
N’empêche : pour lui, les jurés ont aujourd’hui un rôle capital. Leur verdict va déterminer «la façon dont (les gendarmes) vont appréhender leur quotidien». «Ne leur dites pas que le mieux est de renoncer, de tourner la tête lorsqu’ils constatent un délit, quand ils entendent un appel à l’aide.»
Avant cela, Me Phung prend soin d’insister sur le climat de tension qui règne dans et autour de la salle d’audience depuis le début du procès. De ces «spécimens» qui se lèvent, claquent les portes, crient «C’est pas assez» lorsque l’accusation demande 5 ans de prison avec sursis. L’avocat se tourne vers les jurés. Leur dit de ne surtout pas se laisser impressionner par cette «emprise psychologique». Avant de lancer une charge contre le réquisitoire de l’avocat général et d’entrer dans le cœur de sa défense : les conditions de l’usage des armes chez les gendarmes.
9h59 - L’avocate de la défense se lève, enlève ses lunettes, commence à arpenter la salle. Prévient, se tournant alternativement vers les jurés et l’auditoire : «Ce n’est pas le procès de la gendarmerie contre les cités […] Personne ne se satisfait de la mort de Mourad. Mais la vérité est notre souhait le plus cher. C’est ce que nous cherchons tous. Pour l’obtenir, il faut accepter d’entendre des choses peut être désagréables.»
S’en suit un portrait avantageux de Frédéric Chambard. Un gendarme de base qui ne cherche pas à faire carrière, qui se passionne pour la pêche à la ligne la campagne. Un homme calme, pas un cow boy, qui «passe la plupart de ses nuits sur les routes à faire son devoir de surveillance et d’interception pour que nous tous puissions dormir tranquille». Frédéric Chambard n’a fait ce soir de 2003 que «son devoir».
Le portrait des jeunes fuyards est moins élogieux. Pour l’avocate, il s’agit de délinquants confirmés. Mourad ? Un jeune «agressif» depuis ses 12 ans. «Sa maman fait tout ce qu’elle peut mais elle n’y arrive pas. On va essayer de l’aider mais c’est le refus de l’autorité, le refus des règles. Il insulte les professeurs, la conductrice du car, les gendarmes.» Et d’enchaîner : «Puis, ce sont les cambriolages, le homejacking, la prise de risque, la détention.»
9h21 - Le procès de Frédéric Chambard, le gendarme accusé d’avoir tué le jeune Mourad en mars 2003 près de Durfort, touche à sa fin. Le quatrième et dernier jour d’audience doit s’ouvrir dans quelques minutes. La défense doit plaider ce matin, le verdict est attendu cet après-midi.
Hier, l’avocat général a requis 5 ans d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de Frédéric Chambard. Il a demandé aux jurés de déclarer l’accusé coupable de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Leur presse (Nicolas Badrignans, Midi Libre), 1er octobre 2009.