La police travaille à Bagnolet
Un adolescent, qui pilotait une moto, est mort hier, dimanche soir, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), après avoir percuté une barrière en béton.
Selon les premiers éléments de l’enquête, le jeune homme, Yacou Sanogo, aurait voulu fuir un contrôle de police.
«Il a fait l’objet d’une injonction par un fonctionnaire de police et n’a pas obtempéré et a pris la fuite, suivi par la voiture de police», a indiqué une source judiciaire. Perdant le contrôle de son deux-roues, l’adolescent a chuté, à proximité du lycée Hénaff, boulevard Raspail. Les secours ont tenté de le ranimer sur place jusqu’à 21h15, en vain. Il est décédé des suites de ses blessures et son corps a été transporté à l’hôpital intercommunal de Montreuil (Seine-Saint-Denis), où il doit faire l’objet d’une autopsie ce lundi.
«La voiture de police ne l’a pas touché. Il n’y a pas eu de contact entre la moto et la voiture des fonctionnaires de police», a-t-on encore indiqué de source judiciaire.
Le quartier sous tension
La portion du boulevard, où s’est produit l’accident, a été bloquée dans la soirée par les forces de l’ordre qui empêchaient tout accès sur les lieux, y compris à la famille de la victime.
Vers 22 heures, un groupe d’une dizaine de jeunes en colère, certains brandissant des barres de fer, s’avançaient en criant vers les policiers armés de flash-ball. Ils venaient de la cité Fleury, d’où la victime était originaire. À 22h30, de nombreux renforts de police étaient arrivés sur place. Six fourgons et une quinzaine de voitures stationnaient dans l’avenue.
La «tension était forte» dans le quartier. Certains jeunes ont cassé des abri-bus, mis feu à au moins cinq voitures et ainsi qu’à des poubelles. À 1h30, le calme était revenu.
La «police des polices» saisie
Dès dimanche soir, le procureur de permanence au parquet de Bobigny a saisi l’IGS (la police des polices) pour déterminer les circonstances exactes de la mort du jeune homme, «en toute indépendance», a-t-il précisé. Les enquêteurs procédaient dans la nuit de dimanche à lundi aux auditions des policiers et devaient également entendre des témoins. La police scientifique a également été envoyée sur les lieux.
Livreur de pizzas, Yacou Sanogo ne travaillait pas ce soir là. Selon Marc Everbecq, le maire de Bagnolet (PC), «la police serait intervenue à la suite de réclamations de plusieurs habitants du quartier, excédés par les allées et venues extrêmement bruyantes et dangereuses (…) de motos tout au long de l’après-midi.»
Leur presse (Aurélie Foulon, Le Parisien), 9 août 2009.
Un jeune homme fuyant la police se tue en moto à Bagnolet
Un jeune homme de 18 ans s’est tué dimanche sur sa moto après avoir percuté une barrière de béton, alors qu’il fuyait un contrôle de police à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), a-t-on appris de sources concordantes.
Livreur de pizzas, le jeune homme, qui travaillait à 30 mètres du lieu de l’accident, circulait sur sa moto boulevard Raspail à Bagnolet vers 21H00, lorsqu’une voiture de police lui a demandé de «serrer à droite pour un contrôle», a indiqué une source proche de l’enquête.
«Il a fait l'objet d’une injonction par un fonctionnaire de police et n’a pas obtempéré et a pris la fuite, suivi par la voiture de police», a indiqué à l’AFP une source judiciaire, confirmant une information du site internet du quotidien Le Parisien.
Quelques mètres plus loin à l’angle de l’avenue Stalingrad et du boulevard Raspail, le jeune homme, dont le patronyme est Sanogo, a perdu le contrôle de sa moto dans un virage et a percuté une barrière en béton, selon les premiers éléments de l’enquête.
«La voiture de police ne l’a pas touché. Il n’y a pas eu de contact entre la moto et la voiture des fonctionnaires de police», a-t-on encore indiqué de source judiciaire.
M. Sanogo est décédé des suites de ses blessures. Le corps devait être transporté à l’hôpital de Montreuil (Seine-Saint-Denis), où il doit faire l’objet d’une autopsie lundi, selon des sources proches de l’enquête.
Le secteur où a eu lieu l’accident a été «sécurisé pour permettre aux enquêteurs de procéder aux investigations nécessaires le plus rapidement possible», d’après une source judiciaire.
Le Parquet de Bobigny a immédiatement saisi l’Inspection générale des services (IGS) — «la police des polices». Les enquêteurs procédaient dans la nuit de dimanche à lundi aux auditions des policiers et devaient également entendre des témoins. La police scientifique a également été envoyée sur les lieux.
La «tension était forte» dans le quartier. Quelques minutes après l’accident, des jeunes originaires du quartier où vivait le jeune homme à Bagnolet manifestaient leur colère en brandissant des barres de fer devant des policiers armés de flash-ball.
Imputant à la police la mort de leur ami, certains jeunes ont cassé des abri-bus, renversé et mis feu à des poubelles en pleine chaussée, a constaté un journaliste de l’AFP.
Dix camions de CRS, des policiers et trois camions de pompiers ont été dépêchés en renfort mais aucun incident entre jeunes et forces de l’ordre n’était à déplorer vers 02H00 lundi.
«Super Pizza», le magasin dans lequel travaillait M. Sanogo, a indiqué vers 02H00 qu’il restera fermé lundi «suite à la mort de l’un de ses employés, M. Sanogo».
«Il est difficile d’intervenir dans un climat tendu comme ça. Une procédure a été ouverte. Ce qui est sûr c’est qu’il n’y a pas eu de choc entre un véhicule de police et la moto» du jeune homme, a déclaré à l’AFP Christophe Ragondet, délégué départemental du syndicat de police Alliance.
Leur presse (AFP), 10 août.