Prise au tas à Étampes

Mercredi soir, en un éclair, une véritable horde a fait main basse sur du matériel électronique avant de s’enfuir. La veille, des employés de caisse présumés indélicats avaient été mis à pied.
Coup de chaud au centre commercial Leclerc d’Étampes (Essonne). Ce nouveau magasin, qui a ouvert ses portes en avril dernier, est sous tension depuis plusieurs jours. Mercredi soir, le centre commercial a subi une véritable attaque en règle. À l’heure de la fermeture, vers 20h30, une grosse vingtaine d’individus, cagoulés pour la plupart, ont pénétré dans l’espace culturel du magasin, se ruant sur les ordinateurs portables, les consoles de jeu, les téléviseurs à écran plat et les MP3.
«Cela n’a pas duré plus de trente secondes, les vigiles n’ont même pas eu le temps d’intervenir», témoigne Gaspar Cerqueira, le PDG du magasin. L’un des jeunes cagoulés a même tenté de briser une vitrine avec une pierre pour voler ce qui s’y trouvait.
«Cela ressemble à une opération-commando, il y a une notion de territoire dans ces actes graves et inacceptables»
Les voleurs avaient à peine quitté les lieux qu’une patrouille de la brigade anticriminalité (BAC) et un équipage du commissariat local arrivaient sur place. Les bras chargés de matériel électronique, que certains ont laissé tomber dans leur fuite, ils se sont réfugiés dans le quartier tout proche de Guinette. Caillassés par les voleurs et d’autres jeunes du quartier venus en renfort, les policiers n’ont pu rattraper les individus et n’ont procédé à aucune interpellation. Personne n’a été blessé mais le préjudice est important pour le magasin : près de 8000 € de matériel a été dérobé.
«En vingt-cinq ans de métier, j’ai connu bien pire, relativise Gaspar Cerqueira. Ce n’est que de la marchandise, aucun de mes employés n’a été blessé et c’est ça l’essentiel.» Frank Marlin, député-maire (UMP) d’Étampes, ne voit pas les choses du même œil. «Cela ressemble à une opération-commando, il y a une notion de territoire dans ces actes graves et inacceptables. Il ne s’agit pas d’un libre-service tout de même…» L’élu s’est rendu sur place hier matin pour réconforter le personnel.
Pour le magasin et son gérant, c’est un second coup dur en peu de temps : mardi, lors d’un contrôle, la direction s’était rendu compte que certains de ses employés de caisse omettaient de comptabiliser certains produits. Tout ça au profit d’amis ou de membres de leur famille. Six personnes ont été placées en garde à vue dans cette affaire. Et alors que la police tente d’exploiter la vidéosurveillance pour faire avancer l’enquête liée au vol géant de mercredi, la tension est loin d’être retombée aux abords de cette grande surface. Hier après-midi, la police a interpellé trois personnes qui s’en prenaient verbalement à un vigile après un «regard de travers»…
Leur presse (Louise Colcombet, Le Parisien), 3 juillet 2009.