Coupures sauvages...

La commune et le port autonome de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) ont été en partie affectés ce mardi matin par une coupure sauvage d’électricité. Quelque 200 à 250 grévistes d’EDF se sont rassemblés devant un transformateur à Gennevilliers avant de le «débrancher».
L’électricité a été coupée peu avant 10 heures. Plusieurs autres secteurs des Hauts-de-Seine seraient également affectés à Colombes ou Villeneuve-la-Garenne.

À Gennevilliers, la zone des Tilliers mais aussi le port autonome ont été touchés. Quelques 8000 personnes travaillent dans les 300 entreprises dont plusieurs classés Seveso installées dans le port. «Les grosses entreprises disposent d’un générateur diesel pour prendre le relais, précise Michel Funschilling, le directeur du port autonome. Mais les PME sont à l’arrêt.» Il ajoute que, vers 11h15, le courant avait été rétabli dans une partie des entreprises.
ERDF va porter plainte
«ERDF (filiale d’EDF chargée de la distribution de l’électricité) condamne fermement ces actes de malveillance, indique la direction d’Électricité Réseau Distribution France. Nous mettons tout en place pour rétablir le courant. Nous allons porter plainte contre cette minorité de grévistes qui agissent dans l’illégalité la plus totale et prendrons des sanctions en interne.»
Les agents d’EDF et de GDF réclament des augmentations de salaires d’au moins 5% et une prime de 1500 euros.
Leur presse, 12 mai 2009
(Marie Linton et Sylvain Merle, Le Parisien)
Opérations «Robin des bois» chez ERDF
Après les coupures sauvages, les électriciens en grève veulent améliorer l’image de leur mouvement en rétablissant l’électricité aux plus démunis ou en les passant en tarif «heures creuses».
Il y aura tout de même des coupures en ce 12 mai décrété «temps fort» d’une nouvelle semaine de mobilisation, mais ils viseront plutôt les sites industriels.
Ce mardi marque le «temps fort» d’une semaine de mobilisation lancée du 11 au 15 mai par quatre des cinq syndicats du secteur de l’énergie : CGT, CFDT, FO, CFTC. Depuis fin mars, les actions syndicales se sont multipliées, notamment à ERDF et GrDF, filiales de distribution d’EDF et de GDF Suez, où les salariés observent des arrêts de travail tournants et procèdent à des coupures de courant.
Mais ces précédentes actions avaient parfois touché des milliers de consommateurs, qui étaient restés dans le noir ou privés de gaz pendant de longues heures, jusqu’à ce que l’alimentation soit rétablie, avec des conséquences plutôt dommageables pour l’action entreprise par les grévistes : en termes d’image tout d’abord, puisque le mouvement n’y avait guère gagné en popularité ; sur le plan judiciaire ensuite, puisque des procédures ont été lancées pour sanctionner ces coupures «sauvages».

Cette fois, il s’agit donc d’éviter l’écueil des coupures mal vécues par la population. Comment ? En visant plus spécifiquement des sites industriels pour les opérations de coupures. Et en changeant les modes d’action à destination de la population : ne plus couper l’électricité mais au contraire… passer les plus démunis en heure creuse au beau milieu de la journée et alléger ainsi leur facture. Ou encore, rétablir le courant coupé aux foyers ayant accumulé trop de factures impayées. Pour éviter que des procédures puissent être lancées par la suite par ERDF à l’encontre de ces clients, qui pourraient être accusés d’avoir eux-mêmes rétabli leur alimentation, ces opérations de rétablissement de l’électricité devraient se faire en public et en présence d’élus locaux et d’associations. Et d’autres actions du même type devraient viser les hôpitaux et associations caritatives.
Au cours de cette journée d’action, les quatre fédérations doivent se réunir à nouveau à 16 heures. Elles devraient notamment évoquer le prochain «temps fort» de la mobilisation déjà fixé au 19 mai. Cette prochaine journée d’action devrait permettre, selon les syndicats, «de remettre les pétitions aux organisations d’employeurs (UFE, UNEmIG et MEDEF), ainsi qu’aux pouvoirs publics».
L’objectif n’a pas changé depuis le début du conflit en mars : obtenir l’ouverture de négociations salariales de branche. Les syndicats réclament des hausses de salaire de 5%, une prime de 1500 euros ainsi que l’arrêt de projets d’externalisation d’emplois. Pour l’interfédérale, même si les mobilisations engagées depuis plusieurs semaines «ont permis d’obtenir des propositions significatives sur des points importants dans certaines entreprises ou établissements de la branche des Industries électriques et gazières (IEG)», «le compte n’y est toujours pas» pour les salaires. «Seule une négociation de branche peut permettre d'obtenir une augmentation significative du Salaire national de base» (SNB, applicable à l’ensemble des agents), dit-elle.
Leur presse (LCI), 12 mai.