Milices du capital contre les grévistes de Faurecia à Auchel (Pas-de-Calais)

toujours bloqué par les grévistes
Un face-à-face tendu entre vigiles gardant le site de l’équipementier automobile Faurecia à Auchel (Pas-de-Calais) et les grévistes organisés en piquets de grève a été marqué par des bousculades jeudi midi, a constaté l’AFP.
Après l’intervention dans la nuit de mercredi à jeudi de forces de l’ordre pour libérer l’accès à l’usine, des vigiles venus d’une société de sécurité privée ont interdit l’accès de l’usine aux grévistes en fin de matinée, ce qui a failli déclencher une bagarre générale, a constaté un photographe de l’AFP.

Une trentaine de CRS, présents sur les lieux sont intervenus pour séparer vigiles et grévistes. Après le réglement de l’incident, les forces de l’ordre ont levé le camp. (…)
Leur presse (AFP), 30 avril 2009 - 13h10.
«(…) Ce matin, ils étaient une vingtaine de vigiles à garder l’entrée principale de l’usine Faurecia, positionnés derrière le portail clos. Côté rue, où les grévistes tiennent un piquet de grève depuis une semaine, la tension était palpable, nourrie d’invectives auxquelles les “agents de sécurité” répondaient par de l’indifférence et quelques sourires narquois. “Vous nous piquez notre boulot alors que vous devriez être solidaires !”, leur lançait notamment une salarié.

La goutte d’eau a débordé vers 11 heures lorsque l’un d’eux a entrepris de cadenasser le portillon, empêchant les représentants syndicaux d’accéder à leurs locaux. Une rapide altercation a alors éclaté entre les deux parties sur la voie publique. Dans la confusion, une salariée a fait un malaise. Les sapeurs-pompiers sont intervenus. Les CRS, positionnés à proximité, ont ensuite formé un cordon entre les deux groupes. (…)»
Leur presse (La Voix du Nord), 30 avril - 13h33.
Le site Faurecia d’Auchel
à nouveau bloqué par les grévistes
Les salariés de l’équipementier automobile Faurecia qui protestent contre un projet de fermeture du site bloquaient à nouveau l’usine d’Auchel (Pas-de-Calais) jeudi matin après l’intervention des forces de l’ordre dans la nuit, a-t-on appris de sources concordantes.
D’après les syndicats, plus de 400 salariés bloquaient à nouveau le site jeudi matin.
Selon un porte-parole de la direction, «l’usine n’est pas à l’arrêt et les clients continuent à être livrés».
«On continue le piquet de grève, mais cela se passe très mal. Les CRS intervenus cette nuit sont toujours sur place, ils sont au moins 150 devant l’usine et la direction a fait venir une quinzaine de vigiles avec des chiens», a expliqué à l’AFP Jimmy Viardot, délégué CGT.
Les forces de l’ordre ont débloqué mercredi vers 23H00 les accès de l’usine pour «permettre l’évacuation de milliers de pièces stockées dans l’usine et le réapprovisionnement de plusieurs lignes de production, indispensable à la poursuite de l’activité», selon un communiqué de la préfecture du Pas-de-Calais.
Le préfet du Pas de Calais a «ainsi fait droit à la demande de l’entreprise fondée sur une ordonnance rendue en référé le 27 avril 2009 par le TGI de Béthune», a précisé le communiqué.
Selon la préfecture, il y avait alors 85 ouvriers, présents sur le site.
Les syndicats (CGT et FO), qui refusent de négocier la fermeture du site, ont rejeté l’ensemble des propositions et appelé les salariés à cesser le travail.
L’usine, déjà touchée par un mouvement de grève et de blocage de trois semaines en mars, a été de nouveau bloquée le 23 avril.
Les salariés doivent être consultés par correspondance sur le projet de fermeture du 30 avril au 7 mai, après un premier vote auquel n’ont pris part qu’environ un tiers des salariés.
La direction de l’équipementier laisse planer la menace d’une suppression de la totalité des 508 emplois à Auchel si le transfert d’activité est refusé.
Outre la fermeture d’Auchel, Faurecia, qui a enregistré en 2008 une perte de 547,8 millions d'euros, a annoncé la suppression de 1215 suppressions d’emplois en France entre 2009 et 2011.
Leur presse (AFP), 30 avril.
«(…) La situation s’envenime de plus en plus entre grévistes et direction. Cette nuit notamment avec l’intervention de compagnies de CRS. Vers 22h30, les grévistes postés devant les grilles ont vu arriver plusieurs compagnies suivies par des poids lourd. Les policiers ont délogé les grévistes (ils étaient environ 85) pour faire rentrer les camions. Une évacuation assez musclée selon les grévistes encore présents ce matin. Et la situation ne semble pas s’apaiser. À 5 heures, une relève des CRS, toujours postés à proximité, s’est opérée.
(…) Ce matin des camions chargeraient encore la production sur le site désormais gardé par une vingtaine de vigiles d’une société extérieure qui sont arrivés ce matin. Ils font face aux grévistes à chaque entrée du site. (…)»
Leur presse (La Voix du Nord), 30 avril.