Calédonie : Échauffourées entre manifestants du syndicat USTKE et forces de l'ordre

Des échauffourées se sont produites mercredi matin entre les forces de l’ordre et plusieurs centaines de manifestants du syndicat USTKE, rassemblés devant l’aéroport international, a indiqué le haut-commissaire de la République.
«La manifestation a dégénéré. Lorsque le fonctionnement de l’aéroport s’est trouvé perturbé, les manifestants ont refusé de répondre aux sommations et le rassemblement a été dispersé», a déclaré à la presse, Yves Dassonville.
Selon lui, deux gendarmes ont été légèrement blessés, lors des heurts où grenades lacrymogènes et jets de pierre ont été échangés, tandis que deux manifestants ont été interpellés.

À l’appel de l’Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités (indépendantiste), plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées tôt mercredi pour dénoncer «l’immigration» et l’insuffisance du texte sur la protection de l’emploi local, récemment présenté par le gouvernement calédonien.
«Nous avions décidé de faire une action symbolique sur le point d’entrée du pays. Mais ici on n’a plus le droit de manifester, l’État répond par la force et la violence», a déclaré le président de l’USTKE, Gérard Jodar sur Radio Djiido, annonçant une poursuite de la mobilisation.
Lors des affrontements, les manifestants, qui ont commis des dégradations aux abords de l’aéroport actuellement en travaux, se sont repliés à proximité d’une école dont la directrice a été bousculée tandis que les gaz lacrymogènes ont incommodé les enfants, a rapporté à l’AFP un journaliste sur place.
À la mi-journée, les manifestants étaient toujours présents près de l’aéroport mais la situation était apaisée.
Malgré des retards d’avions, l’aéroport n’a jamais été bloqué, a insisté M. Dassonville, déplorant que Gérard Jodar veuille importer la crise antillaise.
«Gérard Jodar se prend pour Élie Domota. Bien sûr il y a des problèmes de vie chère et d’inégalités, mais aucun syndicat responsable ne souhaite tomber dans une situation à la guadeloupéenne», a-t-il déclaré.
Il a en outre rappelé que dans ce territoire autonome les questions sociales soulevées ne sont pas de la compétence de l’État mais du gouvernement local, qui a réuni mardi une conférence sur les salaires avec tous les partenaires sociaux.
Presse jaune (Le Point), 11 mars 2009 (7h31).