Gwada, aube du 19 février 2009

mais tirs à balles réelles contre les forces de l’ordre
La première partie de la nuit de mercredi à jeudi a été plus calme que la nuit précédente, même si des tirs à balles réelles ont visé des forces de l’ordre et des pompiers, a expliqué la préfecture de Guadeloupe, peu après 0h00 locales jeudi matin.
«Certains secteurs se sont révélés difficiles», soulignait-on de même source. À Gosier, la ville la plus touristique de l’île, située à 5 km au sud de Pointe-à-Pitre, les forces de l’ordre ont essuyé des tirs d’armes de chasse mercredi soir, alors qu’elles s’employaient à dégager les barrages en place. La situation est revenue à la normale et le secteur est de nouveau sécurisé tôt jeudi matin.
À Sainte-Rose, les pompiers, venus pour une classique intervention de secours à personne, ont été contraints de faire demi-tour, après avoir reçu des menaces et des coups de fusil de chasse tirés en l’air.
À Pointe-à-Pitre, deux établissements ont été incendiés et 22 personnes interpellées à proximité.
La préfecture parle «d’éléments marquants mais en recul par rapport à la nuit dernière». Il s’agit de privilégier la «prévention», avec quadrillage du terrain et contrôles d’identité des conducteurs de véhicules, à la demande du Parquet, par rapport à «un dispositif de réaction». L’objectif est d’éviter les agressions.
Les 300 hommes supplémentaires, qui doivent arriver en Guadeloupe et qui ont été annoncés par la ministre de l’Intérieur mercredi, doivent arriver en deux temps, les premiers seront opérationnels jeudi soir, les suivants vendredi soir.
Presse bourgeoise :
AP, 19 février 2009 (6h43).
Michèle Alliot-Marie envoie 300 gendarmes de plus en Guadeloupe
La ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a annoncé, mercredi 18 février, l’envoi dès ce soir de quatre escadrons supplémentaires en Guadeloupe, soit environ trois cents hommes, pour tenter d’apaiser les violences.
La gendarmerie est la principale force de sécurité publique sur l’île, qui compte déjà six escadrons de gendarmerie mobile (deux escadrons habituellement sur place, et quatre appelés en renfort depuis le début de la crise). Sept cent cinquante gendarmes mobiles au total, destinés spécifiquement au maintien de l’ordre, seront donc présents en Guadeloupe demain. Il n’y aura, par contre, pas de renforts policiers. Ils sont déjà 993 présents en Guadeloupe, tous services compris : renseignement, police judiciaire, sécurité publique, etc.
La mort d’un syndicaliste, tué par des émeutiers à un barrage, et les nombreuses violences de la nuit de mardi avaient montré les limites des capacités de maintien de l’ordre sur l’île. Jacques Bino s’est fait tirer dessus peu après minuit, mais les pompiers n’ont pu accéder à son véhicule que vers 2h50. Lors de leur première tentative, ils ont essuyé des tirs. Ils étaient alors seulement escortés par une équipe légère de policiers.
«Les policiers de la BAC qui se sont rendus sur les lieux n’ont pas pu y parvenir parce qu’ils ont été eux-mêmes victimes de tirs, a ainsi expliqué Michèle Alliot-Marie à l’Assemblée nationale mercredi. Trois d’entre eux ont été blessés dont un à l’œil.» Il a donc fallu deux heures pour réunir assez de forces de police pour protéger les pompiers. Assez pour lancer la polémique autour du nombre de membres des forces de l'ordre présents sur place.
Selon Jean-Michel Prêtre, procureur à Pointe-à-Pitre, environ cent membres des forces de l’ordre ont été mobilisés pour rejoindre le lieu de l’incident après l’appel d’un témoin. Mais il a fallu du temps pour atteindre la voiture. «On peut toujours envoyer des tanks, mais il y a des précautions à prendre dans des cas d’émeutes», affirme le procureur, qui rappelle que quatorze personnes ont été mises en examen la nuit dernière.
«Manque d’effectifs»
Certains se montrent beaucoup plus critiques. Interrogé par France Info, Jacques Bangou, le maire de Pointe-à-Pitre, n’a pas hésité à parler «d’abandon» et de «rues livrées à quelques bandes (…) sans aucune force de l’ordre». Affirmation contestée par le secrétaire général aux affaires générales de la préfecture de la Guadeloupe, pour qui «les forces de l’ordre sont intervenues massivement» même si «elles n’ont pas pu toujours être présentes au moment où il le fallait».
Mercredi, l’UNSA-Police et la SGP-FO ont dénoncé dans un communiqué «le manque d’effectifs». Le nombre d’hommes était insuffisant pour empêcher les violences de la nuit du mardi 17 au mercredi 18 février, majoritairement du fait de jeunes, sans rapport avec les manifestants, qui ont totalement «débordé» les forces de l’ordre, affirme Christian Vainqueur, délégué régional de l’UNSA-Police. Par ailleurs, les forces de police locales ont du mal à venir travailler. Ils sont souvent reconnus par les personnes qui occupent les barrages et les empêchent alors de passer.
À la préfecture de la Guadeloupe, on assure que la situation est parfaitement sous contrôle pendant la journée. Mais la nuit, de jeunes émeutiers profiteraient de la mobilisation actuelle pour semer le désordre. En Martinique, deux escadrons sont déjà venus renforcer les deux escadrons stationnés sur l’île.
Le Monde, 18 février 2009 (19h03).

Envoi de quatre escadrons de gendarmes mobiles en Guadeloupe
La ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie a annoncé mercredi après-midi l’envoi de quatre escadrons de gendarmes mobiles, soit 300 hommes, en Guadeloupe où les violences ne seront «pas tolérées».
«Quatre escadrons de gendarmes mobiles vont rejoindre ce soir la Guadeloupe pour renforcer les moyens disponibles sur le territoire. Des équipes et des moyens spécialisés sont envoyés en soutien des groupes d’intervention locaux de la police et de la gendarmerie nationales», a expliqué Mme Alliot-Marie qui s’exprimait devant la presse à l’issue d’une réunion au ministère de l’Intérieur consacrée à la sécurité publique aux Antilles.
La deuxième nuit de violence en Guadeloupe s’est notamment soldée par la mort d’un syndicaliste tué par balles dans la nuit de mardi à mercredi, tandis que trois policiers ont été blessés. «Tout ceci n’a rien à voir avec le droit légitime à exprimer des revendications ou à manifester (…) Les pillages, les exactions, les violences contre les personnes ne sont pas tolérables et elles ne seront pas tolérées», a-t-elle martelé.
La «solution aux difficultés que connaissent nos compatriotes d’outre-mer et de Guadeloupe ne se trouve pas dans les affrontements dans la rue. Les négociations engagées doivent reprendre et elles doivent aboutir», a ajouté Mme Alliot-Marie.
La réunion sur la sécurité publique aux Antilles, qui sera désormais quotidienne, s’est déroulée mercredi en présence du secrétaire d’État à l’Outre-mer Yves Jégo, du directeur général de la police nationale Frédéric Péchenard, du directeur général de la gendarmerie nationale, le général Roland Gilles, et du directeur central de la Sécurité publique Éric Le Douaron.
AP, 18 février 2009 (18h53).
Guadeloupe : 14 gardés à vue dont 3 mineurs après les incidents de la nuit
Quatorze personnes, dont trois mineurs, sont gardées à vue après les incidents de la nuit de mardi à mercredi, a déclaré mercredi le procureur de Pointe-à-Pitre, Jean-Michel Prêtre.
Ces chiffres ne concernent, a précisé le magistrat, que la seule circonscription judiciaire de Pointe-à-Pitre, la principale de la Guadeloupe qui en compte deux. Les 14 personnes gardées à vue doivent répondre, selon le cas, de vols avec destruction ou par effraction et de destruction de véhicules par incendie, a précisé le procureur, qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse mercredi à Pointe-à-Pitre. 23 personnes ont été placées en garde à vue à la suite des incidents et incendies de la nuit de lundi à mardi dans la région de Pointe-à-Pitre. Parmi eux, cinq doivent être jugés pour selon la procédure de comparution immédiate. Le magistrat a rappelé que l’institution judiciaire recense, en Guadeloupe, deux fois plus d’actes de violences et quatre fois plus d’homicides que la moyenne nationale.
AFP, 18 février 2009 (18h04).