Dixième jour de blocus des agriculteurs grecs

Des milliers d’agriculteurs ont manifesté en Grèce pour la dixième journée consécutive mercredi, installant des barrages routiers et bloquant des postes-frontières pour protester contre la baisse des prix agricoles.
Une soixantaine de barrages ont été dressés sur différentes routes du pays, interrompant notamment la circulation entre la capitale Athènes et Salonique, la deuxième ville du pays.
La frontière avec la Bulgarie était fermée, provoquant des embouteillages longs de plusieurs kilomètres.
Dans le Péloponnèse, en revanche, plusieurs barrages ont été levés. «Les gens sont fatigués, ils voient que leur campagne faiblit, ils sont désespérés (…) participer à un tel mouvement cela signifie une perte de revenus», a déclaré le chef de la Fédération des exploitants agricoles, George Goniotakis.
À Athènes, des centaines de salariés du secteur public ont défilé vers le ministère des Finances pour protester contre la réforme des retraites et du système de santé.
Des affrontements ont opposé à la fin de la manifestation des policiers à un groupe d’anarchistes qui ont endommagé une banque et des magasins.
Les agriculteurs exigent une revalorisation des aides publiques et une baisse des impôts pour pallier le ralentissement de l’activité économique.
Ils ont rejeté l’offre d’un plan gouvernemental de 500 millions d’euros, le jugeant insuffisant.

«De l’aspirine»
Les agriculteurs affirment que les prix des denrées ont baissé de 50% tandis que la hausse du prix des carburants l’an passé a augmenté d’un tiers les coûts qu’ils doivent supporter.
«Ce plan ne va pas soigner nos douleurs, c’est comme s’ils nous donnaient de l’aspirine», a déclaré un céréalier présent au poste-frontière de Promachonas, point de passage vers la Bulgarie.
La Chambre de commerce et d’industrie d’Athènes a appelé à la fin des blocages, soulignant qu’ils entrainaient des difficultés d’approvisionnements en matières premières et en produits manufacturés.
Après les violences urbaines qui ont touché le pays au mois de décembre, ces manifestations constituent un nouveau défi pour le gouvernement conservateur du Premier ministre Costas Karamanlis, qui dispose d’une majorité d’un siège au parlement.
«Le gouvernement a tout fait pour satisfaire les demandes des agriculteurs», a dit le porte-parole du gouvernement, Evangelos Antonaros. «Maintenant, c’est aux agriculteurs de réagir (…) Il ne sert à rien de bloquer les routes.»
Les perturbations ont également touché le transport aérien. Un arrêt de travail de trois heures, à l’appel de l’ADEDY, le syndicat du service public, a contraint la compagnie Olympic Airlines à annuler au moins seize vols.
Les perturbations dans les transports publics devraient gagner les services de bus et de métro des grandes villes au cours de la journée, l’ADEDY ayant appelé à des débrayages.
Presse bourgeoise :
L’Express / Reuters, 28 janvier 2009.