Nomination de Brice Hortefeux au ministère du travail : Quand le sécuritaire s'invite dans les politiques sociales

Après avoir été le sinistre inaugurateur du détestable ministère «de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale», faisant remonter à la surface les odeurs putrides et nauséabondes de la xénophobie d’État, Brice Hortefeux vient d’être nommé au ministère du Travail (et de la famille, et de la ville).
Nous n’avons pas oublié qu’en 2007, M. Hortefeux avait prévu d’affecter par décret des inspecteurs et contrôleurs du travail au ministère de l’immigration, transformant ainsi leur fonction originelle de protection des droits minimaux accordés aux travailleurs face à leur patron, en un supplétif du contrôle policier des travailleurs étrangers. Cette décision, finalement retirée devant la levée de boucliers de tous les syndicats de la profession, s’inscrit dans la lignée d’une politique de répression qui veut fait croire aux travailleurs que le chômage est dû aux étrangers que la clandestinité force à occuper les emplois les plus précaires et les plus mal payés.
Pour la CNT, cette politique ne dépend pas d’une personne ; elle s’inscrit dans une stratégie des gouvernants, de gauche comme de droite, visant à diviser les travailleurs entre nationaux et non nationaux, afin de détourner leur colère de leurs vrais exploiteurs : les capitalistes, et l’État qui protège leurs intérêts.

La CNT appelle tous les travailleurs de ces secteurs à résister à cette dérive sécuritaire, et à refuser les pratiques de délation et d’exclusion qui n’ont rien à voir avec le métier de travailleur social, de soignant ou encore d’inspecteur du travail.
Après les grèves des travailleurs sans-papiers pour leur régularisation, cette nomination honteuse nous exhorte à réaffirmer notre unité de classe avec les travailleurs de tous les pays.
Contre les divisions sécuritaires,
travailleurs français, immigrés,
jeunes, vieux, homme ou femme…
même patron, même combat !
CNT, 22 janvier 2009.
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