Grèce, vraiment du nouveau

Si vous n’avez pas suivi l’affaire de près, ce qui se passe en Grèce (subitement oublié des médias) est vraiment nouveau et intéressant à plus d’un titre. [Le site Émeutes & Amour vaut la peine.]
Quelques points : c’est un soulèvement de masse qui dépasse totalement les milieux anars qui ont donné l’exemple de ce genre de manifestation : 42 prefectures dans toute la Grèce ont connu des émeutes, y compris des villes et des îles où il n’y avait jamais eu une manif. 35 postes de police attaqués rien que dans l’agglo d’Athènes. Plus d’une semaine de manifs partout, souvent autoconvoquées par SMS. La police a épuisé son stock de lacrymogènes est pense en importer d’Israël. Les manifestants s’attaquent surtout aux postes de police, les banques et pillent les magasins de luxe. Les médias parlent de 10 milliards d’euros de dégats.
C’est toute une (ou deux) générations de jeunes qui se révoltent contre leur manque de perspectives (chomage à 22%), selon un sondage 68% de la population pensent qu’il s’agit plus d’une révolution sociale que d’une simple réaction à la mort du jeune manifestant Alexis.
Autre nouveauté : les jeunes immigrés africains, albanais, etc., se sont joints aux grecs. C’est un soulèvement transnational. Contre l’ensemble des partis, le mouvement essaye de s’organiser, occupe des bâtiments, des stations radio et tv, tient des assemblées et appelle les ouvriers à la grève générale.
Bref, c’est un peu le 68 français en plus corsé, mais dans une situation économique où le pouvoir n’a pas grand chose pour s’acheter une trève. Selon certains, il n’ose pas déclarer l’état de siège par peur de provoquer une rébellion plus puissante encore.
Évidemment, la Grèce est un cas un peu à part politiquement, mais avec la crise qui nous arrive dessus, la jeunesse de toute l’Europe sera peut-être bientot dans une situation assez semblable…
Sans titre, 17 décembre 2008.